Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Trilogie : La Marque des anges (Laini Taylor)

Ami du jour, bonjour !

Finir une série entamée plusieurs années auparavant, ça me donne toujours une sensation de travail accompli. Non pas que la lecture soit une tare, mais tant qu’une série n’est pas terminée — et bien entendu SI j’ai choisi de la terminer — elle reste dans un coin de ma tête. Mettre fin à ce voyage entrepris il a parfois plusieurs années, c’est comme libérer de l’espace dans le petit disque dur qu’est mon cerveau. Bref, tout ça pour dire que je suis ravie de pouvoir archiver cette lecture et de la supprimer de la mémoire tampon, si tu suis le raisonnement…

Sarakontkoi ?
Karou, 17 ans, vit à Prague. Elle partage sa vie entre le monde que nous connaissons — ses cours à l’école d’Arts, ses amis — et son activité de coursière pour Brimstone, une chimère qui vit dans un univers parallèle au nôtre. Elle a toujours vécu ainsi, entre les mondes. Sa famille se compose de monstres mi-humains, mi-animaux. Mais lorsque son chemin croise celui d’Akiva, une sorte d’ange, elle commence à questionner son passé. Qui est-elle ? Pourquoi Brimstone la garde-t-il secrète ? Pourquoi Akiva lui semble-t-il si familier ?

Tenpenskoi ?
Pour commencer, si tu es observat.eur.rice, tu verras que je parle dans l’intitulé du billet d’une trilogie et qu’il n’y a sur la photo que deux livres. La raison en est simple : le 3e tome n’est jamais sorti en France. J’ai donc dû l’écouter en VO sur Audible, et je ne peux pas te montrer de visuel.

Pour ce qui est du texte, je te l’ai déjà dit, la première lecture, il doit y avoir 10 ans maintenant, m’a complètement transportée. C’était avant que l’autrice ne soit connue pour sa duologie Le Faiseur de rêves. J’avais trouvé, et je trouve encore, l’univers original. Le thème de la chimère revient assez peu en littérature, et le traitement qu’en fait Laini Taylor était — et est toujours — novateur. Je n’ai pas lu tous les livres du monde dans le monde, mais c’est mon ressenti. C’est un jeu avec les époques, un constant aller-retour entre le passé commun de Karou et d’Akiva, et leur combat présent. On ne va pas se mentir, le couple maudit, très roméo-et-juliettien (oui oui, je viens d’inventer l’adjectif), c’est du déjà vu. Mais c’est bien fait, c’est intense, et juste, c’est empreint de combats pour la paix, l’acceptation de ce qui est différent.

La construction du premier livre, notamment les révélations sur le passé de Karou, dont le flash-back prend une bonne partie du roman, a gêné beaucoup de lecteurs. Pas moi. J’ai trouvé tout ça très fluide. Alors oui, ça demande d’être un minimum attentif à ta lecture, mais franchement, comme le style n’est pas exigeant, c’est pas la mer à boire. Si le premier tome est clairement le meilleur pour moi, le second se défend pas mal, et le troisième, malgré quelques longueurs, conclut bien la trilogie. Un bémol sur une sous-intrigue qui s’ouvre en fin de tome 2, devient l’intrigue principale en milieu de tome 3 et se conclut un peu vite sur la fin de la trilogie. Bon, vu la longueur du 3e tome, on aurait effectivement pu un peu mieux doser tout ça. Cela dit, je garde une très bonne impression de ma lecture, et j’espère que Gallimard Jeunesse ne t’aura pas ressorti le premier tome en poche pour ne jamais te traduire la suite… d’ailleurs, je te pose un visuel de la nouvelle couverture juste en dessous, histoire que tu voies à quoi ça ressemble.

Pour info :
Fille des chimères, en poche (seule dispo à la vente actuellement), Gallimard Jeunesse, collection Pôle fiction, 528 pages, 8.70€

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

La Couleur de l’âme des anges (Sophie Audoin-Mamikonian)

Chers amis bloggeurs/lecteurs,
Me voilà de retour de vacances, officielles pour ce qui est du travail, officieuses pour mes lectures et mes billets ici. Mais me revoilà. Vous, par contre, êtes très certainement en train de siroter un coktail au bord d’une piscine, ou de vous tartiner de crème solaire, ou peut-être même de surfer sur le net à la recherche d’un plan pas cher de dernière minute… ce qui vous amène peut-être fortuitement ici. Pour ma part, je m’en vais vous parler d’un livre que vous… ne devriez pas mettre dans votre valise.

Sarakontkoi ?
Jeune prodige de la finance, Jérémy est sauvagement assassiné. Devenu un ange, il essaie de comprendre pourquoi et de se faire à cette nouvelle vie, où les anges se nourissent… des sentiments humains. Chaque sentiment a sa couleur et le caractère et la couleur des anges dépend des sentiments dont ils se nourissent (pour la faire courte, les bons sentiments sont plutôt bleus, les autres plutôt rouges). Jérémy tente de protéger Allison, qui a été témoin de son meurtre. Mais était-elle là par hasard ? Et comment la protéger alors qu’il ne peut interagir avec elle ? Aidé de personnages hauts en couleurs, il s’efforce de la garder en vie. Parallèlement, c’est aussi l’avenir du monde des vivants qui est en jeu, et les magouilles politiques pleuvent entre les anges rouges (les méchants) et les anges bleus (les gentils) pour obtenir le légitime pouvoir d’influencer, pendant la décennie à venir, le sort de la planète.

Tenpenskoi ?
Les personnages n’ont aucun reflief, j’aurais pu écrire sans les lire chaque réplique. Le déroulement est sans surprise et la banalité est déconcertante. Le style est plat, parfois lourd – notamment à cause de l’utilisation constante de périphrases qui sont invariablement les mêmes – et il reste des coquilles. Le héros meurt au début (je ne spoile pas, c’est la première scène), et toute une pseudo-enquête parcourt le livre. Mais le chemin labyrinthique des réflexions des protagonistes ne m’a pas emportée. Le gentil gagne toujours, il est très intelligent, il est un élu, bref, rien de bien surprenant. Les coups de foudre pleuvent et vas-y que je te tombe amoureux, youkaïdi-youkaïda. Cela dit, l’idée de départ aurait pu être bonne, mais même là, sans exemple à l’esprit, je n’ai en tête qu’un sentiment de déjà-vu.

Comme je le disais, lui accorder une place dans votre valise serait pour moi une perte de temps et d’espace. Je n’ai pas l’habitude de descendre des livres en flèche, mais pour le coup, j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps et mon argent. D’ailleurs, je ne vous ai pas précisé qu’il s’agissait du premier tome d’une trilogie (je crois). Vous ne verrez pas les suites ici en tout cas. Cela dit, comme je suis bonne joueuse, je vous passe deux critiques, l’une élogieuse, l’autre mitigée :

Les rats de bibliothèque
Carnet de lecture et autres futilités

Pour info :
Robert Laffont, collection R, 447 pages (18,15€ en librairie)