Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique), Uncategorized

Violette Hurlevent et le jardin sauvage (Paul Martin / Jean-Baptiste Bourgois)

Amis du jour, bonjour !

Il faut savoir qu’en un an de bookclub, mon roman n’a été tiré au sort qu’une seule fois (enfin, une deuxième fois depuis le premier jet de ce billet). Et il a fallu que ce soit cette fois où j’ai trouvé mon roman très moyen. Quand ça veut pas…

Le Pitch :
Violette vient d’emménager dans la très vieille (et très mal entretenue) maison de son grand-père avec sa mère, pour échapper à un père violent. Perdue, triste, elle n’a aucune envie d’habiter dans une maison qui pue le renfermé, ni de courir dans le jardin abandonné qui ressemble à un terrain vague. Mais elle n’est pas au bout de ses surprises, puisque le jardin, lui, n’attendait qu’elle…

Mon avis :
Je n’ai jamais lu Le Jardin secret, de Frances Hodgson Burnett, bien que j’en connaisse plus ou moins l’histoire. En choisissant ce roman, j’étais certaine d’y trouver à peu près ce que j’aurais pu trouver dans le roman de Burnett : un jardin que j’imagine être la métaphore d’une échappée dans l’imaginaire pour soigner les maux d’un monde réel trop difficile à appréhender (oui, genre Le Labyrinthe de Pan aussi). Effectivement, on fait aisément le parallèle entre ce jardin et les événements plus ou moins traumatisants que traverse Violette. C’est bien écrit, les dessins sont mignons. Mais alors quoi ?

Eh bien dans son jardin, Violette, échappe effectivement à sa réalité, ainsi qu’au temps qui s’y écoule. Mais ses aventures sont plus un empilement de missions étranges nées d’idées qui, pour moi, ont parfois manqué de cohérence. Créer des péripéties, des pépins, appelez ça comme vous le voudrez, tout au long du roman pour que l’héroïne découvre sa force et son courage, OK. Mais là, c’est bourré de quêtes secondaires un brin WTF (encore une fois, ce n’est pas parce qu’on écrit pour des enfants que tout ce qui est magique est merveilleux…). Parfois, j’ai eu la sensation d’un manque de direction, ou de but, d’un chapitre ou d’une aventure de remplissage. Sincèrement, ça aurait pu fonctionner si on avait eu « Les aventures de Violette dans son jardin : un jour, une mission ». Mais comme l’enjeu est de taille, je me suis demandé ce que venait faire tout ça au milieu de la quête de mon héroïne.

Bref, ce n’est pas non plus un roman détestable, mais la structure et la forme ne m’ont pas convaincue, même si, effectivement, Violette trouve sa force et son courage. Visiblement, je fais partie des rageux jamais contents puisque le roman a été récompensé du prix Lecteurs du Journal de Mickey, donc n’hésitez pas à vous faire un avis 🙂

Pour info :
éditions Sarbacane, 496 pages, 2019

Publié dans Uncategorized

Porcelaine sous les ruines (Ada Vivalda)

Ami du jour, bonjour !

On va se dire une vérité me concernant : je suis radine. De fait, acheter un livre plus de 20 balles, c’est pas dans mes habitudes. Cependant, j’ai des moments d’intense craquage et là… j’ai du mal à reconnaître que ces quelques minutes de laisser-aller sont dangereuses pour mon budget mensuel. Breeeef, en mars, j’ai tout de même décidé de m’accorder un petit plaisir (bien que le dernier ne m’ait pas réussi) et de faire l’acquisition, chez l’adorable Livia (la libraire du Grenier des Chimères à Clermont-Ferrand), de deux reliés qui me faisaient grave de l’œil. C’est parti pour mon avis sur le premier d’entre eux.

Sarakontkoi ?
Sur une Terre inondée, quelque part dans le futur, il ne reste sur notre bonne vieille planète que quelques irréductibles humains (irréductibles ou trop pauvres pour se payer un ticket pour l’espace). Alors que la famine menace une partie du peuple, l’île de la mystérieuse Alba semble prospérer. Pourtant, les eaux menacent de submerger les digues, et seule une alliance avec l’île voisine pourrait la sauver. C’est en tout cas le dernier recours d’Alba, ancienne génie millénaire, bannie sur terre pour avoir exaucée trop de vœux.

Tenpenskoi ?
Grosses attentes sur cette lecture. J’avais vu passer des avis dithyrambiques sur l’autrice, notamment sur le roman qu’elle a écrit sous un autre nom, Du thé pour les fantômes. Alors forcément, devant la beauté du bouquin, je me suis dit « pourquoi pas essayer de lire un truc hypé pour une fois ». Ouch.

Alba est une femme calme, posée, elle est aussi vieille que le monde, ou quasiment. Elle gouverne ce qui reste de cette terre immergée comme une mère que les habitants ont l’habitude de respecter malgré son étrangeté. Bref, elle en jette. Alors quand Lethan, le gars de l’île d’à côté, débarque avec ses gros sabots de séducteur irrespectueux et qu’elle se conduit comme une enfant de 10 ans, je me dis que c’est dommage. Et je lève les yeux. Ce n’est que le début…

Le lore est pourtant si original, mélange de SF post-apo et de fantasy, je suis conquise ! Et puis notre vision est réduite à suivre une histoire d’amour de « je t’aime/moi non plus » et je suis fière et gna gna gna, et mois je suis le beau gosse qui va te faire flancher et j’adore t’énerver. Et j’ai le cul dans un bac à sable. Les personnages secondaires, dont on pousse le trait un peu fort, sont des fonctions qui servent d’accessoires au récit, et j’ai trouvé ça très dommage. Ils ne sont que des lignes de texte sur une feuille de papier. La grosse révélation n’en est une que pour les personnages malheureusement, parce que j’ai failli brûler mon canap’ tellement je les trouvait aveugles. L’histoire a manqué de finesse, la romance a de très gros sabots. J’ai été aidée par Aurélia, du compte Le Panda roux qui lit, qui a organisé une super LC sur Discord et le découpage m’a permis d’avancer.

Et puis il y a eu ces moments de fulgurance, de pur beauté dans le style. Une lettre abandonnée dans un vieux livre, une description, un rêve. En l’état, je dirais presque que c’est un excellent premier jet, et je reproche à l’éditeur d’avoir fait de la commande sans tenter de creuser un peu plus le roman pour tenter de lui faire cracher ce qu’il avait de meilleur à donner. Chère autrice, si tu passes par là, sache que c’est moi qui suis triste d’avoir écrit cette chronique, parce que ce roman, il avait tout pour que je l’aime. Mais il m’a manqué l’étincelle. Lecture sympa donc, qui se noie dans le flot de ce qui sort, et c’est très dommage.

Pour info :
éditions Olympe, 400 pages, 23€

Publié dans Uncategorized

Joyeux anniversaire ! 13 ans, c’est grand.

13 ans de blog. 586 posts, soit en moyenne 45 posts de par an. Attention, je n’ai pas cette régularité, à des moments, je l’ai complètement laissé tomber. J’ai changé de nom 2 fois, de layout au moins 4 fois. À la base, créer ce blog, c’était le projet d’un cours à la fac, histoire de tester les différents CMS (Content Management System). Et puis c’est devenu une vitrine, ma maison, mon journal. Et 13 ans après, il est toujours là. Alors un petit Q&R (questions/réponses), pour te causer de moi. Encore.

Pourquoi / Comment as-tu choisi ce nom pour ton blog ?
Depuis… aussi longtemps que je me souvienne, je porte des lunettes. J’en ai eu des vertes à coccinelles, des discrètes, des originales. Aujourd’hui, sans elles, je me sens à poil. Alors je vois le monde de derrière mes binocles. D’où le nom du blog !

Quel est  le tout premier livre que tu as chroniqué ?
No idea. Attends, je cherche (la tricheuse) : c’était une BD, Fée et tendres automates ! Sur conseil de celle qui allait devenir ma coloc’, Evy.

Tu ne peux lire qu’un genre littéraire pour le reste de ta vie. Quel est-il ?
Jocker !

Quel est ton premier coup de cœur littéraire ?
Ex-aequo, La longue marche des dindes, chez l’école des loisirs que j’ai miraculeusement retrouvé, fait entrer dans mes rayons, et chroniqué.
Et Le Passage, toujours chez l’école des loisirs que j’ai également acquis récemment, et chroniqué.

Pour les adaptations ciné / séries des bouquins ou pas ?
Ca dépend de l’adaptation. Si c’est pour se taper Le Septième Fils (adaptation de la célèbre série L’Épouvanteur), non merci. Des trucs comme le premier Hunger Games ou certains Harry Potter, Ready Player One ou Jurassic Park (surtout Jurassic Park), je signe de suite !

L’endroit où tu préfères lire.
Les toilettes. Mon lit. Un fauteuil. Les transports… Bon, si je dois réduire la liste, je dirais les toilettes et les transports.

De quel livre / univers voudrais-tu être le héros ?
Les Quatre Filles du Docteur March. Et naturellement, je serais Jo.
Ou Anne des Pignons Verts.

Si tu écrivais un livre, de quoi parlerait-il ?
Napoleon Bonaparte.

Arrives-tu à laisser un livre inachevé ou poursuis-tu ta lecture malgré tout ?
Avant, impossible.
Maintenant, plus de scrupules, trop de livres à lire, pas assez de temps. Et Daniel Pennac l’a dit dans ses 10 droits du lecteur (lisez Comme un roman).

Livres nickels/pages cornées ?
Alors là, je te le dis de suite : je m’en tamponne le coquillard que mes livres soient nickels. Un livre marqué est un livre lu, et je préfère de loin ce type de bouquins. Je corne en haut pour les passages que j’aime, je corne en bas pour les coquilles ou les passages que je n’ai pas aimés. Au moins, quand je les prête, je prête plus qu’un simple bouquin, je partage une expérience de lecture, et je dialogue avec le lecteur suivant. C’est de la poésie. Alors bien entendu, je ne le fais pas sur des bouquins à 60 boules, mais les grands formats et les poches, 0 scrupules ! Et pour info, le truc que je déteste à la librairie : les clients « exigeants » qui me montrent un défaut qui nécessite une loupe pour être vu.

Ton rêve le plus fou.
Impossible de choisir. Ma vie entière est un rêve fou. Et petit à petit, je fais ce que je peux pour cocher ma liste mentale des trucs fous à faire. Rêver c’est bien, vivre c’est mieux quand même !

Cite une autre passion que la lecture.
Je sais pas… ne rien faire ? Apprendre des langues, le crochet, mes plantes, donner mon avis, et (attention le cliché ultime) écrire…

Publié dans Uncategorized

La Rousseur pointée du doigt (Charlotte Mevel)

Ami du jour, bonjour !

Nope, toujours pas morte, même si les billets se font rares… ils ne vont juste pas au rythme des lectures. Mais comme dirait l’autre, « Im back, baby ! » Et je reviens avec une lecture graphique, un petit truc qui m’a attiré l’œil et a attisé ma curiosité…

Sarakontkoi ?
Eh bah tu devineras jamais, ça parle de roux ! C’est fait de plein de petits morceaux de vie, d’expériences personnelles, de faits scientifiques (quel gène est responsable de la rousseur ?), historiques (pourquoi les roux sont-ils mal vus ?), de légendes (tu le savais, toi, que Lilith était rousse ?). Du bon comme du mauvais de ce qui fait la vie d’un roux.

Tenpenskoi ?
Moi, de toute façon, dès qu’on me fous sous le nez des fun facts et des trucs qui me permettront de sortir ma science, je suis un public acquis. Donc bon, tu imagines bien que c’est tout à fait le genre de lecture qui m’appelle. Et pour le coup, on est servi. L’autrice nous parle de son expérience de rousse, en particulier de ses déboires, des mauvaises blagues qu’on pense innocentes, de la discrimination (ce que je ne savais même pas), et paradoxalement du sentiment de puissance qu’éprouve une femme qui teint volontairement ses cheveux en roux.

On te parle aussi des gènes responsables de la rousseur, de l’hérédité de ce gène. T’apprends plein de trucs sur l’histoire des femmes rousses en particulier, celle que l’on jugeait comme sorcières, celles que l’on forçait à teindre leurs cheveux pour afficher leur profession (oui oui, je parle de prostituées). Bref, toussa toussa, un bouillon de culture comme on les aime.

Le tout est servi par la fraicheur du trait, le jeu des couleurs (orange, noir et blanc). Le seul reproche que j’aurais à faire, et c’est totalement personnel, c’est le manque de structure de l’ouvrage. On passe du perso au scientifique, puis à l’historique et au re-perso, aux légendes et on finit sur le perso. J’aurais trouvé le propos plus clair si plus ordonné, mais je pense que c’est mon petit côté maniaque pour pas grand chose. Ceci dit, en tant que rousse de choix, j’ai passé un bon moment.

Pour info :
éditions Delcourt, 112 pages, 14.50€

Publié dans BD, Bouquinade, Uncategorized

Le Cercle du dragon-thé (Katie O’Neill)

Ami du jour, bonjour !

Tu l’auras compris (et tu le verras probablement sur mes prochains billets) je suis dans une période bande-dessinée. J’ai envie de bouquins qui se lisent vite, avec de jolis illustrations, mais pas des albums. Ergo : la BD. Et celle-ci, je l’ai attendue un bout de temps… toute une aventure, je te jure. Mais y’a un mais…

cercle_dragon_the.jpg
Sarakontkoi ?
Dans un univers féerique, peuplé de faunes, de dragons et d’hommes, Greta apprend le métier ancestral de forgeron. Un jour, elle rencontre un drôle de petit dragon qui semble s’être échappé de la boutique de thé, à la limite de la ville. En l’y rapportant, elle fait la connaissance d’Hesekiel, Erik et Minette, qui élèvent et soignent les dragons-thé. Mais ces soigneurs sont de plus en plus rares, et Greta décide d’apprendre elle aussi à soigner ces créatures mystérieuses.
Tenpenskoi ?
Alors, pour le coup, j’ai du très bon, et du moins bon. Pour commencer, le très bon : le dessin est sublime, c’est craquant de mignonnerie, c’est coloré, c’est des bonbons à la bergamote qui fondent sur la langue. J’aime aussi beaucoup l’univers, cette idée que les feuilles qui poussent sur les cornes des dragons-thé renferment les souvenirs qu’ils partagent avec leur soigneur. Bref, toute la mythologie est vraiment sympa et originale, pour ce que j’en connais. L’autrice met aussi un point d’honneur à souligner l’importance du passage de savoir faire, ici dans le soin du dragon-thé ou dans la forge et la ferronnerie, mais en général aussi. Perso, je trouve que ce sont des messages nécessaires à faire passer aux jeunes générations.

Ceci dit, même si pour toutes les raisons énumérées au-dessus, j’ai apprécié ma lecture, j’avoue que deux choses m’ont gênée. Premièrement, j’ai trouvé l’histoire un peu courte : l’univers a l’air super riche, c’est dommage qu’il ne soit pas plus développé. Ou alors, il faut supprimer l’histoire des personnages secondaires, parce que soit on m’en dit trop, soit pas assez. Bon, disons que c’est pour un jeune public, et que ça suffit.

La seconde chose qui m’a fait hérisser le poil, c’est un problème de relecture / correction de la dernière partie de la BD (extraits du Guide du dragon-thé) : des coquilles orthographiques, grammaticales, et parfois même, des mots qu’on a oublié de supprimer en modifiant la phrase. Sans compter que la traduction, je suis désolée, laisse à désirer sur cette partie — autant dans les dialogues, ça passe parce que c’est court, autant dans un texte plus long… Outre les coquilles, certaines tournures sont à peine correctes et le texte pue la traduction à plein nez. C’est très dommage ! C’est comme si on me donnait Brad Pitt, mais que quand il ouvrait la bouche, il s’avérait bête comme ses pieds. Bref, lecture en demi-teinte, et comme mon Brad Pitt un peu neuneu, je l’exposerai, pour faire joli… 😦

Pour info :
Bliss comics éditions, 60 pages, 15€

Publié dans Bouquinade, Roman historique, Uncategorized

Le Bal des folles (Victoria Mas)

Ami du jour, bonjour !

Je te cause aujourd’hui de ma lecture du Renaudot des lycéens 2019, écrit par la fille de Jeanne Mas. Un premier roman. Et comme beaucoup de premiers romans, je lui trouve du bon, et du « peut mieux faire ».

bal_des_folles.jpg

Sarakontkoi ?
1885. Eugénie est une jeune fille de bonne famille réduite, comme toutes les jeunes filles de sa condition, à un sage silence qu’elle n’accepte pas. Geneviève est infirmière depuis 20 ans à la Salpêtrière, le fameux hôpital de Paris où l’on interne les folles. Leurs destins vont se croiser lorsque Eugénie, qui avoue à sa grand-mère qu’elle peut voir et entendre les esprits, est internée par son père, qui la renie. C’est à travers le regard de ces deux femmes que nous découvrirons les conditions et les raisons d’internement de celles que l’on nomme « folles », souvent plus par commodité que pour de réels motifs…

Tenpenskoi ?
Pour être honnête, j’attendais beaucoup de ce roman. Déjà parce qu’il avait reçu un prix assez prestigieux, et parce que j’ai trouvé le sujet extrêmement intéressant. Je savais déjà qu’à une certaine époque, on enfermait les femmes à l’asile parce qu’elles avaient des opinions, parce qu’elles avaient été violées et qu’on voulait les faire taire, ou simplement parce qu’elles refusaient d’adopter un comportement dit normal. La colère, la joie, la peur, le désir sexuel, tout pouvait les mener dans ces hôpitaux où l’on faisait Dieu sait quelles expériences sur elles.

De ce point de vue, même si l’on apprend l’histoire de quelques femmes, et que l’on suit leur évolution, j’ai trouvé le roman léger. J’aurais aimé qu’au lieu de me décrire 2 séances d’hypnose et une scène d’attouchements peu scrupuleux de la part d’un médecin, on m’en dise plus sur les recherches faites à l’époque, sur les combats, peut-être, menés par des hommes et des femmes. On me parle de Charcot, de ses séances d’hypnose, certes, je comprends où on veut m’emmener en tant que lectrice. Mais ça reste trop en surface. Quant à cette histoire d’esprits, qui s’avère être réelle, même si elle m’a touchée, je n’ai pas vu ce que l’autrice voulait en faire, si ce n’est un prétexte à l’enfermement, puis à la libération.

Un mot rapide sur quelques erreurs de concordances de temps (il est dangereux de jouer avec le présent et le passé de narration, parce que la concordance des faits antérieurs doit se faire soit au passé composé, soit au plus-que-parfait, pas au passé simple… petit souci de relecture sur ce point…)

En bref, ce roman m’a laissée sur ma faim. J’aurais aimé voir certains aspects être plus développés, qu’on m’en apprenne plus sur les mœurs, les combats de l’époque, qu’on me situe le livre dans la grande Histoire et pourquoi pas qu’on l’y mêle… Bref, une lecture très sympa, je ne peux pas le nier, mais qui a manqué d’un je-ne-sais-quoi.

Pour info :
éditions Albin Michel, 256 pages, 18.90€

Publié dans Albums, Bouquinade, Uncategorized

La maîtresse aux colères a-to-miques ! (Jérémy Semet / Stéphanie Alastra)

Amis du jour, bonjour !

Je vous retrouve pour un billet un peu plus gai que le précédent. On va parler école, grosses colères, bonbons Haribo et crottes de nez, et tout ça, dans un album que je vous présente de ce pas.

maitresse_coleres_atomiques.jpg

Sarakontkoi ?
Madame Gueulefort est institutrice, et d’habitude, rien ne dépasse dans sa jolie classe. Personne ne bronche. Mais voilà, ce matin, rien ne va, tout semble aller contre elle. Alors quand une vilaine mouche ose troubler le calme de sa salle, elle explose, et rase la moitié de l’école dans sa colère. Ses élèves devront mettre en œuvre toute leur ingéniosité pour sauver cette journée… et ce qu’il reste de leur école.

Tenpenskoi ?
Cet album est issu d’une campagne de financement participatif Ulule. Bien entendu, j’ai loupé le coche, mais après avoir fait connaître mon intérêt pour l’ouvrage, l’auteur, Jérémy Semet, m’a contactée pour m’informer que quelques exemplaires étaient dispos pour les librairies. Qu’à cela ne tienne, ni une ni deux, je suis allée chez mon libraire adoré, et j’ai commandé.

Jérémy a été super dispo, s’informant même auprès de la librairie pour savoir si l’ouvrage était bien arrivé. Ca, c’était le petit plus. Pour l’album en lui-même… Pouah, c’est rigolo, ça me donne envie de mettre mes doigts dans mon nez, et en même temps, je ris tellement de ce mauvais karma, de ce tempérament explosif, de cette ambiance loufoque ! Le texte est bien rythmé, on est sur des pieds et des rimes, comme une comptine.

Quant au dessin, il… bah il me rend toute joyeuse ! Très Cartoon Network (mais si, vous connaissez, Dexter et Les Super Nanas !). Un régal de bonbons acidulés au crayon de couleur. Mon chipotage me fera dire que j’aurais choisi une autre police de caractères, mais franchement c’est une broutille !

Pour info :
éditions La Maison Millepattes, 24 pages, 14,90 EUR

Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique), Uncategorized

Jurassic Park (Michael Crichton)

Ami du jour, bonjour !

Un billet matinal, aujourd’hui. Rien de tel que d’écrire à la fraîche. Chéri est parti à une importante réunion de chasse (parce que oui, il chasse, mais pas les Bambi, non, eux il a plutôt tendance à les laisser filer). Je suis donc seule à la maison, et avant de m’atteler aux tâches ménagères (enfin, en attendant que la machine à laver ait fini de tourner), je prends 2 minutes pour te présenter ce chef-d’œuvre de la SF.

jurassic_park.jpg

Sarakontkoi ?
À moins de vivre sur une autre planète, tu sais déjà que ça cause de dinos. John Hammond invite en avant-première dans son nouveau parc les professeurs Grant (paléontologue) et Satler (paléobotanologiste => comme un paléontologue, mais spécialisé dans les plantes). Bref, ils étudient les dinosaures. Hammond a plus que jamais besoin d’un aval et d’un soutien scientifique pour convaincre ses actionnaires de le laisser ouvrir son parc révolutionnaire : un parc à dinosaures. Et croyez-moi, il ne s’agit pas d’animatronics…

Tenpenskoi ?
Je n’en ai pas dit beaucoup plus, parce que normalement tu as vu le film, et si tu ne l’as pas vu, tu en as entendu parler, tout de même. Sauf si tu as élevé les marsupiaux en Papouasie ces 25 dernières années. Chacun son truc. Moi, le mien, depuis toute gamine, c’est les dinosaures. Alors, quand j’ai vu que mon ami Flo avait dans sa bibliothèque un exemplaire de Jurassic Park, je lui ai dit : « mais, ils en ont fait un livre aussi ?! » Après quoi, il s’est esclaffé et m’a corrigée : « non, ils ont fait un film à partir du bouquin ! » La quiche. Je lui ai tout de même fait promettre de me le prêter une fois que j’aurais terminé ma lecture du moment.

Quelques semaines après ça, il rapplique avec un exemplaire poche dudit bouquin, trouvé d’occas’. Je ne te raconte pas l’euphorie qui s’est emparée de moi ! Mille mercis, Flo. Mais tout ça ne te dit pas ce que j’en ai pensé.

Toi, tu connais le petit vieux sympa habillé tout en blanc, tellement passionné qu’il en est émouvant, adorant ses petits enfants et peu avare quand il investit dans son rêve : monter un parc avec des dinos. Moi je vais te raconter celle d’un homme qui a fait une avancée scientifique majeure dans le domaine du clonage, qu’il est bien décidé à monétiser au moyen d’un parc sensationnel. Oui, il est beaucoup question d’argent.

Jurassic Park le livre m’a fait ouvrir les yeux sur Jurassic Park le film, parce que le (magnifique, merveilleux) Tyrannosaurus Rex (qui me fiche des frissons de bonheur à chaque apparition) a détourné mon attention du réel sujet du film, comme du livre. Est-ce parce qu’on peut le faire qu’on doit le faire ?

Le livre donne la part belle à toute une réflexion philosophique sur la Vie, la Nature, et sur la science, mais éclaire également le manque de contrôle, voire de législation, qui permet à des apprentis sorciers d’exploiter ces failles légales pour satisfaire leur égo en allant toujours plus loin. On nous pose une question d’éthique.

Au-delà de ça, je me suis toujours dit Jurassic World, la suite de la trilogie de films originale, était simplement une pompe à fric, où l’on nous montrait de plus gros dinos pour faire sensation. Mais pas du tout ! En lisant Jurassic Park, j’ai vu Jurassic World en filigrane tout le long ! Parce que Jurassic World est l’exacte concrétisation de ce que voulait faire John Hammond. Alors que son parc part en cacahouète tout au long du livre, il n’a de cesse de nous décrire sa vision des choses… qui correspond à la lettre à ce que nous montre Jurassic World. Donc, pour bien compléter l’expérience, je te propose de voir le film original (celui de 93) si ce n’est pas fait, de lire Jurassic Park, et de regarder Jurassic World.

Je te touche deux mots du style : ce n’est pas pour rien que Spielberg en a fait un film. Crichton écrit l’action. Si bien qu’une ou deux fois, il m’a une peu perdue tellement il avaçait vite, alors que moi, j’essayais encore de trouver mes repères. Mais ce n’est qu’un point de détail, tellement j’ai aimé le sujet de sa réflexion.

Je ne résiste pas à l’envie de partager avec toi le passage qui m’a le plus marquée. C’est Malcolm qui explique sa théorie. Dans le film, il s’agit de la scène où ils déjeunent après avoir nourri les raptors, à laquelle je n’avais jamais vraiment fait attention avant de la lire telle quelle :

Les scientifiques nous répètent à l’envi qu’ils cherchent à découvrir la vérité sur la nature. Il y a du vrai là-dedans, mais ce n’est pas ce qui les motive.[…] La véritable préoccupation des scientifiques est la réussite. Tout ce qui les intéresse, c’est de savoir s’il peuvent faire quelque chose, et ils ne prennent jamais le temps de se demander s’ils devraient le faire.[…] S’ils ne le font pas « eux », ce sera quelqu’un d’autre. Ils ont la conviction que les découvertes sont inévitables et essaient simplement d’être les premiers.[…] Toute découverte scientifique est un viol du monde naturel. Ce sont les scientifiques qui le veulent.[…] Ils ne peuvent se contenter de regarder, d’évaluer. Ils sont incapables de s’intégrer à l’ordre naturel des choses. Il leur faut provoquer quelque chose de non naturel.[…] Je voudrais que les gens se réveillent. La science moderne se développe depuis quatre siècles, nous devrions maintenant savoir à quoi nous en tenir et ce qu’elle peut nous apporter.

Merci Flo, ce fut une fantastique expérience de lecture.

Pour info :
éditions Pocket, 512 pages, 7,90€

Publié dans Le mot du jour, Madame Je-Sais-Tout, Uncategorized

Le mot du jour : compendieusement

Ami du jour, bonjour !

Je passais par là, tout à l’heure, et je me suis dit : « tiens, est-ce que je pondrais pas un mot du jour ? »

La réponse est évidente, puisque tu es en train de lire ce billet. Et pour illustrer mon propos du jour, je vais être brève.

Le mot du jour : compendieusement

Et si je vous parle de brièveté, c’est parce que compendieusement veut ni plus ni moins dire… bref ! Le TLFI le définit ainsi :

En abrégé, mais sans rien omettre d’essentiel.

Exemple : Tu racontes à ton patron un énième bobard sur les raisons de ton retard, comment tu as marché sur un petit Légo, et que tu as dû amener le pauvre bonhomme aux urgences parce qu’il était tout jaune et qu’il lui manquait un bras, mais qu’il y avait au moins 20 mamies devant toi et que tu voulais pas laisser Bob (c’est le nom que tu as donné au Légo) tout seul, alors que tu te sentais responsable…
Une fois que tu es allé assez loin, termine par : « compendieusement, c’était une histoire de vie ou de mort ».

Il faut croire que Kyan Khojandi avait tout compris.

 

Publié dans BD, Bouquinade, Essai, Uncategorized

Libres ! (Ovidie / Diglee)

Ami du jour, bonjour !

Aujourd’hui, j’ai peur que les mots me manquent. Pire, j’ai peur de la fadeur de ce que je peux dire au vu de l’étendue du sujet que je vais aborder. J’aimerais tellement pouvoir t’en parler, plutôt que de simplement attendre que tu tombes sur ce billet, en espérant que tu lises jusqu’au dernier mot ! Mais je ne suis faite que de petites lettres gris foncé sur l’écran de ton téléphone / tablette / ordinateur. Alors je compte sur toi.

Je vais me montrer très franche. Sache que tout ce que je vais écrire, je l’écris avec beaucoup de bienveillance. Alors je te demande à ton tour de faire preuve de bienveillance.

Aujourd’hui, je te parle de Libres !

libres

Sarakontkoi ?
Ceci n’est pas une BD. Ceci n’est pas un roman. Je dirais que c’est un manifeste. Ca parle de fille, de femme, de gonzesse. De chatte, de vulve, de sperme. De sodomie. De ton corps et du mien. De l’image que tu as de toi, et de moi.

Tenpenskoi ?
Tu l’auras peut-être compris, on parle de femme.

Laisse-moi te parler en quelques mots de ma position. Je ne me revendique pas féministe, je suis pour l’équité. Je ne suis pas indifférente aux combats menés, et je n’approuve pas les discours misogynes. Mais je n’aime pas les discours extrémistes. Je suis pour la diversité. Je veux que chacun trouve sa place dans le monde, quelle que soit son orientation sexuelle, sa couleur de peau, son poids, son sexe, sa religion. Pour moi, la tolérance, ce n’est pas stigmatiser une « minorité » et ensuite l’accepter dans une magnanimité glorifiée. C’est ne plus faire la différence entre un gros et un svelte. Ne plus se demander si c’est un homme ou une femme, gay ou hétéro. Et c’est une petite blanche rondouillarde hétéro qui te dit ça. Crois-moi, c’est facile pour moi de tomber dans l’écueil « les planches à pain, c’est moche » quand on t’a répété toute ta vie que tu étais grosse.

Pourquoi est-ce que je te dis tout ça ? Parce qu’en empruntant Libres !, j’avais peur qu’on me dise « arrête de te raser, de te plier à l’image qu’on t’impose, arrête de te maquiller, sois le chef dans ton couple, ne maigris pas, ne grossis pas » et j’en passe et des meilleures.

En fait, Ovidie m’a dit : fais ce que tu veux. Mais fais-le parce que tu as envie de le faire. Aime ton corps, parce qu’il est toi et que si tu ne t’aimes pas, alors à quoi bon ? Sois en accord avec tes choix, sache pourquoi tu les fais. Ne t’oblige pas à être sexy, à plaire à un autre qu’à toi. Sois-le si tu en as envie. Connais ton corps tel qu’il est, non tel qu’on te le montre. Épanouis-toi dans tes pratiques sexuelles. Ne te sens pas sale quand tu as tes règles, prude si tu ne suces pas, coupable si tu ne baises pas plus d’une fois par semaine.

Mais surtout, elle te dit : sois bienveillante avec les autres femmes. Celles qui préfèrent le conformisme, qui ont peur des cuisses qui frottent. Ou celles qui ne s’épilent pas le maillot. Ne te bats pas pour la liberté d’une femme voilée quand tu traites de salope la gamine qui passe en mini-jupe. Sois libre.

Ovidie et Diglee — l’une par la franchise de son texte, l’autre par la justesse de ses dessins — ont changé ma vie. C’est drôle. C’est vrai. Alors oui, c’est cru. Mais plus que Le Dico des filles, c’est ce livre qu’il faut mettre entre les mains de toutes les gamines qui entrent dans la puberté. Parce qu’on ne leur cache rien. Qu’on leur dit qu’on peut voir les choses autrement, mais qu’on peut aussi les voir comme tout le monde, et que ça ne fait pas de nous quelqu’un de foncièrement meilleur. Simplement, être libre, c’est aussi laisser les autres l’être. Après cette lecture, je n’irai toujours pas manifester avec les Femen, mais j’ai envie de vous dire : mesdames, vous êtes telles que vous devez être, et quels que soient vos choix, si ce sont vraiment les vôtres, je me battrai pour et avec vous.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour info :
éditions Delcourt, collection TAPAS, 96 pages, 18,95€