Amis du jour, bonjour !
Il y a quelques temps, la fabuleuse Carole (qui nous dorlote, nous, libraires de Paris et de Province) m’a envoyé un texte prometteur et m’a demandé si j’étais d’accord pour lui faire un retour. Vous me connaissez, je ne dis jamais non quand on me demande de donner mon avis (la grosse relou).
Sarakontkoi ?
Imagine, la Révolution française a échoué, la monarchie, la noblesse et les privilèges sont restés établis. Dans un contexte très moderne, la France va, une saison encore, voir les fils de noble famille choisir leurs épouses devant les caméras de la télé-réalité Noblesse Oblige. Gabrielle Lacroix, dame de compagnie d’une riche famille, à qui la noblesse française a tout pris, décide d’accepter d’intégrer l’émission afin de donner aux révolutionnaires de quoi faire tomber la monarchie…
Tenpenskoi ?
Je vais être franche, sur les premiers chapitres, je me suis retrouvée dans La Sélection, de Kiera Cass , mais à la française, à la seule différence que si les USA étaient retournée à la monarchie, la France, elle, ne l’avait jamais quittée. Sur cette première partie, j’ai eu du mal à me dire que si le pays avait conservé ce régime politique fait de fausse bigoterie et de privilèges, jamais elle n’aurait pu évoluer technologiquement et ressembler autant à ce que nous connaissons aujourd’hui. Et cette pensée m’a accompagnée tout le long des premiers chapitres. À peine avais-je fait taire cette petite voix que le roman commençait à basculer vers une sorte de romance un peu étrange, pas vraiment affirmée. Enfin, alors que je me demandais on se dirigeait le texte, il a carrément pris un virage à 180°, pour me gifler d’une aller-retour bien senti.
On garde les frous-frous, les cancans et les faux-semblants propres à ce Bachelor archaïque, mais on y rajoute un brin de violence. Et quand je dis violence, je dis violence. Ça surprend quand on n’est pas averti (croyez-moi, j’ai fait partie des victimes). Le propos n’est pas beaucoup plus étoffé, mais on plonge plus dans une ambiance de thriller que dans la romance. Sur la dernière partie du roman, j’avoue, je me suis un peu bouffé les petites peaux autour des ongles (ma façon à moi de te dire que j’étais pas sereine). Et tu serres les fesse pour les personnages secondaires… à raison. Toutes les têtes peuvent tomber, et vu le ton du roman, la victoire de Gabrielle n’est absolument pas garantie.
On en pense quoi du coup ? Du très bon : le suspens, la construction de l’antagoniste, et la fin, quand même ouais, la fin. Mais aussi du moins bon : pour moi, le contexte historique était un peu facile (pas de Révolution donc la France, c’est comme aujourd’hui, mais avec un roi et des exécutions), les personnages secondaires très cools mais un peu sous-exploités, j’aurais pas dit non à quelques chapitres de plus. Et c’est con, mais c’est cette naïveté politique qui m’a empêché d’avoir le coup de cœur que beaucoup ont eu… Alors que purée, la fin quoi !
Pour info :
éditions Slalom, 400 pages, 18.95€









