Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Le dernier ours (Charlotte Bousquet)

Amis du soir, bonsoir !

Rien de tel qu’un peu de détente après avoir passé la journée à flipper parce qu’on a braqué ma bagnole. Ces cons ont explosé ma vitre arrière et m’ont  volé mes flèches et un paquet de chewing-gum vide… Tout ça pour ça, on voit l’intelligence ras les pâquerettes des gens aujourd’hui. Bref, merci Carglass… Je suis donc heureuse de vous retrouver ce soir. Et pour commencer, un livre conseillé (et le mot est faible) par Clour, que vous commencez à connaître maintenant, et que vous avez peut-être, pour les plus malins d’entre vous, commencé à rattacher à mes lectures Rageot… 😉

Le_dernier_ours

 

Sarakontkoi ?
Au Groenland, en 2025, la situation politique est tendue. Privé d’une pseudo indépendance politique, le Groenland est officieusement rebaptisé « New Danemark ». Dans les méandres de ce conflit, les natifs de l’île refusent le joug du continent, quitte à vivre dans la pauvreté. Le père de la petite Karen est de ces résistants. C’est d’ailleurs pour toucher une belle prime qu’il abat une ourse et vend ses oursons au zoo. Karen a tout vu. Karen se sent liée à ces deux oursons, à Anuri en particulier. Elle devient la sœur de l’ours. Adulte, sa soigneuse. Un lien étrange les unit. Un lien qui n’aurait rien de naturel ? Karen le découvrira dans sa fuite pour sauver Anuri d’une mort injuste. Pour découvrir sa véritable identité.

Tenpenskoi ?
Une lecture éclaire lors d’un aller-retour Clermont-Paris. Je n’avais que ça à faire, certes, mais que cette lecture est prenante ! Pas seulement du point de vue de l’histoire, mais aussi au sens littérale. Ce genre d’histoire haletante, qui vous prend la gorge et le souffle. Un rouleau compresseur qui écrase un asphalte puant et malsain. On découvre le Groenland, île oubliée dans nos cours de géo-politique du lycée, que l’on confond souvent avec cette émission stupide dans laquelle faire caca dans la rue entre deux voiture représente le summum de l’humour (oui, je parle de Groland). Une histoire qui pourrait devenir réalité si l’homme continue à vivre selon son adage « quand on peut savoir, on doit savoir », ce qui, d’un point de vue moral, le rend presque insupportable.

En bref, personnages humain et animaux attachant, au caractère fort. Des paysages grandioses dans leur beauté, dans leur hostilité, dans l’horreur de ce que l’homme en a fait. La plume de Charlotte Bousquet, qui fait tout passer, comme le morceau de sucre qui aide la médecine à couler. Et avant même que vous ne vous en rendiez compte, vous avez terminé et digéré le bouquin. Ne vous reste plus qu’à savoir quoi faire de tout ça. Un texte humain, touchant, loin des discours moralisateurs et sans fin de Yann Arthus. Une mise en garde. Un appel à l’aide.

Pour info :
Rageot Éditeurs, collection Rageot Thriller, 272 pages, 9,90€ chez votre libraire

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La vie sexuelle des super-héros (Marco Mancassola)

Chers amis lecteurs,

Après l’avant-première que j’ai postée il y a deux jours, me revoici avec plusieurs chroniques. D’abord parce qu’entamer 50 bouquins fait qu’on a de grandes chances de les finir tous en même temps. Et ensuite parce que je n’ai pas pris de le temps de les faire dès que j’ai eu terminé de lire tout ça. Et pour commencer la saga, un billet un brin meurtrier. Du genre de celui que j’avais posté sur La Couleur de l’âme des anges. Comme quoi, trouver un titre et une couv’ sympas, ça ne fait pas tout.

vie-sexuelle-super-heros

Sarakontkoi ?
On suit plusieurs histoires à la fois, entre les années 70 et aujourd’hui, des scandales qui touchent des super-héros, en l’occurrence : Mister Fantastique, Batman et Mystique. De nos jours, ils se sont tous reconvertis. Plus aucune aura de mystère ne les entoure. Ils sont tantôt scientifiques, tantôt stars d’un show TV. Le lien qui les unit ? Les messages d’adieu anonymes qu’ils reçoivent, et la position scabreuse, ou la situation gênante dans laquelle ils se trouvaient avant de mourir.

Tenpenskoi ?
Et vous pensez, d’après le titre, que vous tenez le fin mot de l’histoire ? Qu’il s’agit, comme c’est indiqué sur la 4e de couverture, d’atteindre les héros à travers leur sexualité ? Eh bien non, tout ce bruit pour rien (autant vous dire que le gars qui a fait la 4e de couverture s’est chié dessus pour être polie). Des scènes de sexe, vous allez en trouver, ça oui. Mais le style est lourd. L’intrigue est mal développée, et la fin laisse un goût de « et alors ? » Les scènes de sexes, qui visiblement tendaient à pimenter l’intrigue, à la rendre plus profonde, plus intime, à faire tomber les héros de plus haut, sont vulgaires et inutiles. Et l’auteur joue sur la technique de l’élastique : il étire affreusement les dénouements des scènes, pour au final ne pas arriver à grand chose. Et puis, rien n’est vraiment approfondi. Bref, toute cette débauche probablement pour illustrer la décadence de la grande Amérique, la chute de l’époque de la grandeur et de l’honneur… des valeurs après le drame du 11 septembre. Mouais.

Attention, on a tout de même quelques passages intéressants, notamment lorsque le corps est mis en scène, les sensations décortiquées. Parce qu’un héros ne se réduit pas à son seul pouvoir, il est aussi un corps qui porte toutes ses facultés. Un corps qu’il ressent et qu’il subit. Et certaines histoires ont de la profondeur. Personnellement, j’ai trouvé le bouquin long et sans grand intérêt. Même le style n’est pas topissime. D’ailleurs, l’auteur parle lui-même d’un livre dans le livre en ces termes : « l’habituel mélange de ragots, de suppositions morbides et d’écriture bas de gamme ». C’est tout à fait ça, quelle mise en abîme ! Bref, il devait être écrit, je devais le lire, mais ça s’arrête là.

Pour info (sur l’édition que j’ai lue) :
Gallimard, collection Folio, 608 pages, 8,70€ chez votre libraire (s’il arrive à vous convaincre de l’acheter).

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Enquête sur la disparition d’Émilie Brunet (Antoine Bello)

Amis du jour, bonjour !

Et un petit bouquin qui va bien pour bien terminer la journée ! Mon amie Maëlle m’a conseillé ce roman pour commencer avec Antoine Bello. Un moment qu’il traîne sur mes étagères (ça doit être  un des derniers romans que j’ai commandés chez Gallimard avant de quitter Paris), et il me fallait un livre de poche pour bouquiner pendant la pause au boulot. Une rencontre avec un nouvel auteur, c’est toujours un plaisir.

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Sarakontkoi ?
Achille Dunot est un ancien détective, à la retraite forcée à cause d’un accident qui empêche son cerveau de fabriquer de nouveaux souvenirs. Ainsi, il se lève le matin en ayant oublié la totalité de ce qu’il a fait la veille. Mais c’est à lui et à son sens de la déduction que s’adresse son supérieur devant une affaire digne d’Agatha Christie : la disparition de la femme d’un neurologue renommé, spécialiste de la mémoire. Et ça tombe bien, Dunot est un grand fan d’Hercule Poirot. Seul moyen de ne pas oublier son enquête au fur et à mesure, écrire les éléments dans un petit cahier rouge. Il devient ainsi auteur et protagoniste de son propre polar…

Tenpenskoi ?
Tout d’abord, je salue le style extra-simple de l’auteur et l’originalité de l’intrigue. Les personnages cependant, dans la description qu’en fait Bello, ressemblent à s’y méprendre à ceux créés par Agatha Christie. Tout d’abord, le protagoniste : Achille Dunot. Comme Hercule Poirot, il porte le nom d’un héros grec ; et leurs noms sont quasiment identiques. Au-delà de ça, la trame est sensiblement construite comme celles d’Agatha, et on s’attend au même final explosif. Mais bien entendu, il est hors de question que je vous spoile la fin. Une fin hors du commun d’ailleurs revendiquée par l’auteur à travers les mots de son principal suspect. Cela dit, je la trouve un peu facile quand même… l’auteur se dérobe aux difficultés qu’il s’est lui-même fixées.

Si j’avais une critique de forme, ça serait peut-être les encyclopédies sur le roman policier — et sur les romans d’Agatha en particulier — que l’auteur nous ressort tout au long du livre, d’une manière qu’il veut subtile. Or, dans certains passages, ça n’a plus rien de subtil, et on a comme l’impression que des passages entiers des analyses des textes policiers sont récités. Même si c’est le but, il arrive que ce soit un peu lourd. J’en veux aussi énormément à Antoine Bello de révéler la fin de certains romans d’Agatha pour servir l’avancée de son intrigue ! Pour le reste, et jusqu’au dénouement, j’ai littéralement dévoré le bouquin, qui est extrêmement agréable et très facile à lire. Un plus, donc !

Pour info :
Éditions Gallimard, collection Blanche, 256 pages, 17,75€ chez votre libraire (ou 6,60€ en poche pour les petits budgets)

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Vagabonde, tome 3 : Les mauvais joueurs (Hervé Jubert)

Amis du jour, bonjour !

Et une chronique à la bourre, une ! En même temps, vous ne m’en tiendrez pas rigueur, j’en suis certaine. Ça court ça court, de banques en visites de maisons — grand dieu ! — je vis au moins trois vies… aparté : ceux qui ont parcouru brièvement la page En ce moment, je lis auront peut-être remarqué qu’en effet, j’ai manqué à mon auto-promesse, je suis bien en train de vendre mon âme au diable des livres… Pour les autres, voici ma dernière lecture achevée.

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Sarakontkoi ?
Billie Bird est de retour, bien décidée à sauver son père des griffes de la mystérieuse organisation qui essaie de reconstituer la fontaine du Zodiaque. Cette fontaine qui, nous le savons à présent, peut contrôler les voyages dans le temps. Suite à une retraduction du manuel de ladite fontaine, il ne reste pas une centaine de jour à Billie pour sauver son père, mais à peine une semaine ! Et bien sûr, le sort s’acharne contre elle. Elle aura besoin d’une fine équipe pour s’en sortir. Et dans ce rôle-là, le jeune Séraphin (son petit frère) ne sera pas en reste…

Ça y est ! Les personnages tombent les masques, et l’auteur soulève les jupes des faux-semblants. Comme dans les tomes précédents, Billie fait preuve d’une grande ténacité, et d’un grand sens de l’improvisation. Grâce à des concepts et des outils de plus en plus technologiques — eh oui, ça sert d’avoir remporté le gros lot dans le premier tome –, Billie est unstoppable. Mais lorsque l’illusion cesse et que la trahison est révélée, Billie redevient ce qu’elle a toujours été : une ado avec un sacré bagou.

Tenpenskoi ?
Une jolie clôture. L’imagination de l’auteur s’envole un peu plus haut dans chaque tome, comme s’il s’enlevait des barrières au fur et à mesure. Mais c’est pour notre plus grand plaisir. Les relations entre les personnages s’affirment, et dessinent les contours de l’intrigue jusqu’à la révélation finale. Je dois tout de même avouer que je trouve la grande clôture un peu farfelue, mais qu’importe, nous avons laissé Billie nous balader, et on a aimé !

Pour info :
Rageot, collection Thriller, 240 pages, 9,90€ chez votre libraire

Ici, les tomes 1 et 2 !

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40 jours de nuit (Michelle Paver)

Amis du jour, bonjour !

Voilà voilà, de retour pour un nouveau roman. Désolée, j’ai mis un peu de temps à le terminer. Pas une question d’apprécier ou pas le bouquin, mais avec le boulot, je m’effondre un peu de fatigue le soir. Et comme j’ai dû vous le dire déjà, je me réveille à 4h du matin, le livre fermé à côté de moi et la lumière allumée. Donc j’y suis allée 3 lignes pas 3 lignes. Enfin, le résultat est là.

Crédits couverture : Lorette Mayon pour Hachette / BlackMoonimage : © Elizabeth Ansley / Arcangel Images
Crédits couverture : Lorette Mayon pour Hachette / Black Moon
image : © Elizabeth Ansley / Arcangel Images

Sarakontkoi ?
Hivers 1937. Jack vit à Londres. Sa vie se résume à une routine dans laquelle il n’est que trop heureux de s’enfermer. Un boulot sans gloire, pas franchement lucratif. Un logement miteux. Des études de physique qu’il n’a jamais pu terminer, faute de moyens. Lorsqu’on lui propose un poste d’opérateur pour une expédition dans l’Arctique afin d’observer le climat et la banquise sur place, son premier réflexe est de refuser. Mais bien vite, il se laisse gagner par le goût de l’aventure et embarque pour le Grand Nord. Deux de ses compagnons n’arrivent même pas jusqu’en Norvège, et c’est à trois — Jack, Gus et Algie — qu’ils débarquent sur la banquise et se préparent aux mois d’obscurité qui les attendent. C’est sans compter sur les superstitions du capitaine du navire, qui maintient qu’il n’est pas sain de s’installer dans la baie de Gruhuken…

Au début, on se dit « bien, le journal d’un explorateur, mais encore ? » Jack y consigne ses pensées, ses soupçons, ses peurs, ses réticences. Mais bien vite, lorsqu’un à un ses compagnons abandonnent l’expédition — qui semble maudite –, ce journal devient son seul compagnon, sans compter la meute de chiens qui l’accompagne. D’une routine scientifique, on assiste peu à peu à une montée de la terreur dans l’esprit de Jack, seul dans la nuit polaire qui durera plusieurs mois. Pires que les tempêtes, les instants de silence lui révèlent les secrets qui hantent la baie.

Tenpenskoi ?
Lorsque ma très chère Aurélia m’a dit que le bouquin était génial, je me suis dit « banco, j’achète ». J’ai même rencontré l’auteure, qui est franchement adorable (et dont, si le sort est avec moi, je pourrai poster une mini-interview sur le blog). En commençant à le lire, je me suis dit « mouais, enfin, les machins à la Cousteau, c’est pas mon truc ». Mais c’est très intelligemment que Michelle Paver distille la terreur dans son roman, pour arriver à une parfaite apothéose dans les derniers chapitres. Un coup de maître !

Pour info :
Hachette, collection Black Moon, 288 pages chez votre libraire

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Vagabonde, tome 2 : Le gang du serpent (Hervé Jubert)

Bonsoir à tous !

Voilà un bout de temps que je n’avais pas posté de chronique de roman. Ne m’en veuillez pas, j’ai terminé Les Âmes Vagabondes (relecture rapide avant la sortie du film en avril). Et puis, je lis lentement en ce moment. Je suis épuisée, et je me réveille à 5h du matin, le livre sur le ventre et la lampe de chevet allumée. Mais puisque nous parlons de vagabondage, partons donc sur la piste de Billy Bird, dont vous pourrez trouver le premier tome des aventures ici.

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Sarakontkoi ?
Nous retrouvons notre jeune Billy au début des vacances d’été. Elle attend des nouvelles des ravisseurs de son paternel afin de connaître la teneur de sa prochaine mission. Lorsqu’elle la rate d’un micro-poil, elle n’a plus qu’une solution : trouver un élément qui éveillera l’intérêt des ravisseurs autant que ce pli qu’elle devait récupérer. Elle repart donc à bord de la Vagabonde en compagnie d’Octave, après avoir laissé le jeune Séraphin à son grand-père fantasque. Mais rien ne se passe comme prévu, et le voyage se transforme en une chasse au trésor géante qui les mènera sur les traces d’Alexandre le Grand, de Cordoue à Venise en passant par les Météores…

Tenpenskoi ?
Je ne referai pas les critiques que j’ai faites pour le premier tome. L’auteur signe de son style adulescent le deuxième tome des cette trilogie de plus en plus haletante. On en découvre un peu plus sur les personnages, et paradoxalement, ils sont toujours plus entourés de mystère.

Cette fois, l’auteur va au bout de son récit, dans le bon comme dans le mauvais. Des liens se créent, se renforcent, et Hervé Jubert n’hésite pas à sacrifier ses personnages sur l’autel de l’intrigue. En bref, un deuxième tome charnière, qui révèle juste assez d’éléments pour nous donner l’envie de sauter sur le troisième volume. Clouuuuuuuuuuuur, délivre mouaaaaaaaaaah !

Juste une info, en tant que résidente de la ville où fut rédigé le cahier des charges de la mythique auto, on ne dit pas « dodoch », mais « deudeuch » !!!

Pour info :
Rageot éditeurs, collection Thriller, 240 pages, 9,90€ dans votre librairie.

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Vagabonde, tome 1 : Les voleurs de têtes (Hervé Jubert)

Amis du jour bonjour !

Je profite d’un vendredi RTT dans ma campagne (où j’ai enfin Internet, et donc le moyen de communiquer avec la civilisation) pour vous concocter une sympathique petite chronique sur le dernier Rageot Thriller que j’ai lu (merci Clour, c’est vrai qu’avec tous les cahiers, j’ai bien mieux compris). Et après, je retourne à mon boulot (pas de repos pour les braves).

Sarakontkoi ?
Billy Bird a 15 ans et une allure de piou-piou arc-en-ciel. Elle a un petit frère, Séraphin, petit ange blond légèrement démoniaque à ses heures. Son père a une profession peu courante : il est voleur professionnel. Or, il a disparu, ne lui laissant qu’un carnet d’adresses énigmatique et les clefs de la Vagabonde – alias le Vévé – une sorte de combi Volkswagen. Ni une ni deux, la voilà sur la piste d’antiques têtes de zodiaques chinoises en bronze sans lesquelles elle ne retrouvera pas son paternel vivant. Aidée d’Octave (un mystérieux étudiant en Art) et de son amour de petit frère, elle va tenter un sans faute, une course contre la montre entre les falaises à pic de Saint-Jean-Cap-Ferrat et les salles de vente aux enchères de Londres. Entre plans foireux et faux semblants, la missions s’avère périlleuse.

Tenpenskoi ?
Ma foi, voilà un texte qui ne manque pas de chien, bien sympathique et très drôle au demeurant. Parfois un peu tiré par les cheveux, mais l’auteur sait conduire son récit de manière à nous tenir serrés ; on a très envie de démêler le complot qui se trame entre le secret des salles de vente et les manoirs de richissimes manias de la robinetterie. Cela dit, je dois avouer que les personnages sont à mon grand regret un peu stéréotypés : le petit démon à bouille d’ange, la jeune-petite-frêle ado qui sort un peu du lot et qui n’a pas sa langue dans sa poche, et enfin le grand dégingandé estudiantin très secret. Surtout la petite mignonne au « yeux marrons avec des éclats dorés qui n’aime pas faire les soldes » en fait…

Le récit est à plusieurs voix, et j’ai parfois trouvé le changement de main un peu fastidieux, et lourd dans la manière de faire. En même temps, je me dis que je ne suis pas très indulgente parce que c’est une adolescente de 15 ans qui narre. Cela dit, certaines transitions n’étaient pas nécessaires. Pour ma part, j’ai comme l’impression que l’auteur a tenté de combler certains trous dans son intrigue en donnant la parole à d’autres personnages, et le point de vue interne de la jeune Billie (qui ne peut donc pas tout savoir) n’est pas assumé. Mais voilà, malgré tout, le résultat est là, j’ai envie de sauter sur le tome 2, que j’ai oublié à Paris (damned !). Courir après Billie, après Octave, après ces fameuses têtes en bronze, et parcourir les routes à bord du Vévé. Ca donne des envies de road trip. À goûter !

Pour info :
Rageot, collection Thriller, 224 pages, 9,90€ (à ce prix, on ne se prive pas de rendre une petite visite à son libraire adoré !)

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Décollage immédiat (Fabien Clavel)

Allez, on ne perd pas le rythme, et on enchaîne avec un policier jeunesse conseillé par mon ancienne collègue et très chère copine de bonnet Claire, qui travaille chez l’éditeur en question. La voilà enfin, cette chronique 🙂

Crédits couverture : Chris Thomaidis / Stone / Getty Images pour Rageot Éditeurs

Lana Blum, 16 ans, ne voit quasiment plus sa mère, qui est hôtesse de l’air. Depuis le divorce de ses parents, et le départ de son père, elle fait pourtant ce qu’elle peut pour attirer l’attention, et nourrit envers sa mère une colère permanente. Mais le jour où celle-ci l’appelle pour lui dire de fuire l’appartement et de récupérer un mystérieux paquet à la consigne de Roissy, Lana, poursuivie par un mystérieux et effrayant homme de main, ne se fait pas prier. De décollages en atterrissages, Lana va se retrouver mêlée à une histoire de trafic d’OGM à l’échelle européenne. Aidée par un jeune hongrois du nom de Jérémie, alias Creep, elle tentera de retrouver sa mère et de faire la lumière sur cette histoire. S’engage alors une course poursuite haletante entre les halls des aéroports de Paris, Berlin, Bruxelles et Budapest…

Ca pour une surprise ! Voilà un outsider, un policier comme on en trouve peu. Cette course contre la montre sur les tarmacs est tout à fait fascinante. Et ça nous change un peu ! Voilà une jeune fille pleine de ressources, mue par la peur (pour sa vie, pour sa mère, pour son ami) et par un furieux besoin de survivre, qui va vivre les 72 heures les plus hallucinantes de sa vie. Et le pire, c’est que ça marche ! Même si le gros complot est un peu énorme, on y croit, et bien entendu, tout se tient.

Outre l’originalité de l’intrigue (pas de meurtre, d’ado plus douée que la moyenne, de super technologie – si l’on oublie les talents spéciaux de Creep en informatique), la fluidité du style et le format du bouquin font qu’il est totalement accessible à un jeune publique, tant masculin que féminin (oui, on a même une touche de romance, mais je n’en dévoilerai pas trop). Petite, je lisais d’ailleurs déjà les Rageot, type Opération caleçon au CE2. Dommage que cet éditeur jeunesse, pourtant très prometteur, soit si peu plebiscité ! À mettre entre les mains de tous les Sherlock en herbe !

Pour info :
Rageot Éditeurs, collection Rageot Thriller, 208 pages, 9,90€ chez votre libraire

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Le Chapeau (Nicolas Fournier)

Il s’agit d’une rencontre un peu spéciale. D’habitude, on lit un livre, et ensuite, quand on en a l’occasion, on va parler à l’auteur. Ici, c’est carrément le cas inverse : Nicolas Fournier était en dédicaces à la Fnac, et mon amie Évelyne s’est arrêtée pour lui dire quelques mots et jeter un coup d’œil à son bouquin (en l’occurrence, Le Chapeau). Je n’ai au départ pas prêté grande attention à tout ça.

C’est pour les besoins d’un exposé que j’y suis revenue. Je devais, pour mon cours de socio, parler de l’importance qu’a prise Internet pour les auteurs d’aujourd’hui. Alors, j’ai repensé à cet auteur clermontois rencontré lors d’une séance de dédicaces.

Tout ça pour dire que j’ai fini par lire le livre (normal, avant de rencontrer son auteur). Le polar type « guerre des mafias », c’est pas mon truc normalement. Et puis, l’argot et la ponctuation simpliste, je suis pas fan non plus. Mais là, peut-être parce que je savais que j’allais en parler avec Nicolas, peut-être parce que j’avais une personne, un être humain, un visage à mettre derrière le texte, j’ai trouvé une autre dimension à l’histoire. J’ai trouvé les constructions et le dénouement intelligents. Bref, j’ai apprécié.

Bon, l’intrigue est plutôt banale, une histoire de conflit d’intérêts entre deux bandes de mafieux. C’est, et je cite, « un récit labyrinthique ». Labyrinthique, c’est le mot. Un dédale de tromperies, de faux-semblants, une orgie de gore. Mais c’est du polar. Et du bon.

Lorsque je l’ai interrogé sur certaines scènes d’une violence extraordinaire et, osons le dire, carrément gores, il n’a pas vraiment paru surpris. En même temps, on serait choqué pour moins. « Non », m’a-t-il rassurée, »je ne suis ni sadique, ni masochiste ». Mais il a voulu faire un polar qui soit le plus réel possible. Lui, il préfère les grands classiques de la littérature, ceux qui racontent une histoire, qui « vous prennent par la main et vous emportent ». Mais voilà, il voulait être crédible. Et crédible, il l’est.

Ses projets ? Il se tourne à présent vers le théâtre. On lui souhaite bonne chance. Pour ma part, maintenant qu’il a partagé avec moi les idées qu’il a eues pour son prochain roman, je l’attends avec impatience ! Et puis, on a de quoi être fiers par chez moi : c’est un petit clermontois tout de même !

Pour info : Éditions Benevent, collection Roman, 159 pages