Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller, Roman

Inheritance Games, Tome 1 (Jennifer Lynn Barnes)

Ami du jour, bonjour !

Je m’en viens te causer d’une petite trilogie prometteuse, du genre jeux de pistes un peu dangereux, dans lesquels j’ai tout de même aimé me perdre…

Sarakontkoi ?
Avery Grambs n’a plus rien. Sa mère est décédée, son père joue les hommes invisibles depuis toujours, elle crèche chez sa demi-sœur et son copain violent… c’est à se demander si elle pourra même terminer le lycée. Tout change lorsqu’elle apprend qu’elle est l’héritière d’un milliardaire dont elle n’a jamais entendu parler, au détriment de ses propres enfants et petits enfants. Seule condition : vivre un an dans l’immense demeure du défunt, sous le même toit que les héritiers déchus. Entre jeux de séduction et intimidations, Avery se trouve plongée dans un incroyable jeu de piste. Mais est-elle un joueur ou un pion ?

Tenpenskoi ?
Pour commencer, chers éditeurs, c’est intéressant, tout de même, de préciser qu’il s’agit d’un premier tome. J’ai lu le roman en lecture commune avec ma copine Charlotte, et sincèrement, heureusement qu’elle m’a prévenue qu’on n’avait pas de résolution dans ce tome, j’aurais été terriblement frustrée ! J’ai tout de même sauté sur les éditions en VO pour pouvoir continuer ma lecture, je ne suis donc pas rancunière…

Le jeu de piste paraît dès le début très emmêlé, et je me suis sentie perdue, tout comme Avery, au milieu de ces joueurs aguerris, qui semblent constamment avoir deux ou trois longueurs d’avance. Ceci dit, le terme « page turner » n’a jamais été si approprié. Sur la fin, j’ai eu du mal à m’arrêter tellement j’étais tendue. Les jeux sont cruels, les personnages aussi. Aucun des quatre petits-fils Hawthorn ne semble digne de confiance, et pourtant chacun d’eux déchaîne les passions. Ils sont intenses, passionnés, et enfermés dans une spirale auto-destructrice. Je l’avoue, Avery est un peu ballottée par les événements, et j’ai trouvé le personnage un peu fade. Mais cette intrigue, cette intrigue…! On ne passe pas loin du coup de cœur, la faute à quelques clichés et longueurs dont je me serais bien passée.

Pour info :
éditions PKJ (trad. de l’anglais : Guillaume Fournier), 449 pages, 18,50€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Le Fracas et le silence (Cory Anderson)

Ami du jour, bonjour !

Que le Dieu des bloggeurs me pardonne, je suis toujours sur les lectures de novembre, et en plus, une lecture commune avec ma copine Charlotte pour un roman qui nous disait bof-bof au départ, mais qui fut une réelle surprise pour moi.

Sarakontkoi ?
C’est l’hiver. Jack Dahl, 17 ans, retrouve sa mère pendue dans sa chambre. Lui qui n’avait déjà pas grand-chose doit à présent s’occuper de son petit frère, qu’il refuse de confier aux services sociaux. Son seul espoir : un sac plein d’argent que son escroc de père aurait planqué avant de finir en prison.
Ava a 17 ans. Fille d’un baron de la drogue, sa vie ne lui appartient pas. Fermée à tout lien social, elle s’ouvre pourtant à Jack, qu’elle ressent le besoin d’aider bien malgré elle. Mais Jack recherche le sac plein de billets que l’associé du père d’Ava lui a dérobé. Trois gamins, un but… survivre.

Tenpenskoi ?
J’ai adoré ! Bien malgré moi, puisque les romans super dramatiques qui écrasent leurs personnages sous des couches et des couches de misère, je trouve ça un peu chiant. Mais là, on a cette espèce de course à la survie, l’urgence de chaque instant, les plans foireux, et la neige. Toujours la neige, là, comme une protagoniste discrète mais omniprésente, celle qui colle, qui s’insinue partout. Mon conseil : à lire sous un plaid, les enfants !

J’ai adoré ces gamins paumés, qui ne peuvent compter que les uns sur les autres, qui prennent de mauvaises décisions (et tu le sais, toi, lecteur, que c’est pas malin ce qu’ils font). Cory Anderson te ballote, te tire à droite, puis à gauche, te fait croire tantôt que tout est perdu, tantôt qu’il y a un espoir. J’avoue, j’ai été touchée par la misère de Jack et de son frangin. Touchée aussi par la froideur d’Ava dont les certitudes et les barrières s’effondrent. Le style est froid, efficace, brutal. Comme la neige. Le roman est sorti à la fois chez Fleuve noir (adultes) et chez PKJ (ados), et je comprends. La violence dont fait parfois preuve le récit est digne d’un roman noir. Mais ce ne sont que des gamins. Deux éditeurs pour une histoire qui te bouffe les tripes, c’est une belle collaboration.

Pour info :
éditions PKJ, 400 pages, 18.90€
éditions Fleuve Noir, 400 pages, 18.90€
(Traduit de l’anglais par Claire-Marie Clévy)

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Angie, T1 (Marie-Aude et Lorris Murail)

Ami du jour, bonjour !

Je suis ravie aujourd’hui de te présenter un duo d’auteurs au talent incontestable (rappelons que MAM vient d’être récompensée du prestigieux prix Hans Christian Andersen) dont le partenariat s’avère d’une efficacité redoutable. C’est aussi le chant du cygne de Lorris Murail, qui signe avec cette série sa dernière œuvre dans une magnifique collaboration avec sa sœur. Et l’épopée de ce roman est tout aussi fascinante que l’histoire de ses protagonistes, crois-moi !

Sarakontkoi ?
Le Havre, début de pandémie. Angie est une gamine de 12 ans tout à fait incroyable. Elle est hypermnésique (se souvient d’absolument tout ce qu’elle voit et entend), et d’une intelligence bien trop dangereuse pour son âge. Elle vit seule avec sa mère, et se prend d’affection pour son voisin de palier, Augustin Maupetit, un capitaine de police taiseux et grincheux immobilisé dans un fauteuil roulant à la suite d’un accident sur les docks. Maupetit, aidé de sa chienne Captain, était sur une affaire de trafic de drogue et de meurtre lorsqu’il a été percuté par une moto. D’abord ennuyé par cette gamine un peu collante, il se prend vite au jeu, et en fait son assistante de terrain, ce qui risque fort de la mettre en grand danger…

Tenpenskoi ?
Les enquêtes policières à la française, chez moi, ça sent jamais bon… en vrai, ça a souvent un petit côté ringard de Derrick, tu vois le genre ? Du coup, Marie-Aude et Lorris ne partaient pas gagnants. Mais j’avais reçu le roman pour une rencontre VLEEL (Varions les Éditions en Live, le compte d’Anthony qui fait un super taf pour organiser des rencontres virtuelles avec des auteurs et des éditeurs). Alors il fallait bien que je le lise. Et puis, je ne refuse jamais un Murail. Et tel est pris qui croyait prendre, je suis tombée dans le panneau de ce roman tout à fait inclassable. Oui, c’est un policier… Mais jeunesse ? Potentiellement. Pas forcément. C’est l’histoire d’une disparition. D’un trafic. D’une gamine géniale. D’un capitaine de police qui craint de rester sur le carreau. D’une mère célibataire. De tout ça. C’est écrit avec une intelligence folle, chaque ficelle d’intrigue se tricottant avec les autres à l’insu du lecteur. Et quand tu t’y attends le moins, boum !, on tire sur un fil, ça détricote mais ça fait autre chose de tout aussi génial.

Et la légèreté de ce style, on en reprendrait bien une part (ça tombe bien, c’est un tome 1, j’ai le 2 sur mes étagères, donc tu en entendras des nouvelles) ! Je te parlais de l’histoire de ce roman : c’est celle de deux frangins, dont l’un, très malade, décide de dédier les dernières années de sa vie à écrire un romans à quatre mains avec sa sœur. Les coups de téléphone le soir, les séances de travail erratiques, épuisantes, les insomnies de l’un qui nourrissent la plume de l’autre. Tout ça sur 4 tomes, dont le dernier sera un ultime hommage de la grande Marie-Aude Murail à ce frère dont elle est si fière. Lis-le, quel que soit ton âge, c’est top !

Pour info :
éditions l’école des loisirs, collection M+, 448 pages, 17€

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Les Sept Morts d’Evelyn Hardcastle (Stuart Turton)

Ami du jour, bonjour !

Je te l’ai dit, en ce moment, je lis très lentement, et je m’endors quand je lis 3 pages. Heureusement, j’ai mon compte Audible, et je peux écouter mes romans dans la voiture… Celui-ci m’a été chaudement recommandé par ma collègue Camille (si chaudement que je l’ai commandé pour mon rayon à la librairie). Et voilà que j’ai passé mes après-midis à l’écouter !

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Sarakontkoi ?
Aiden Bishop se réveille au petit matin dans une forêt, amnésique, dans un corps qui n’est pas le sien, criant le nom d’une femme qu’il ne connaît pas. Il ne se souvient même pas de son propre nom. Il croise un personnage masqué qui l’informe que cette journée se répétera 7 fois, et qu’il la vivra dans le corps de 7 hôtes différents. Son objectif : trouver qui a tué Evelyn Hardcastle, et ce avant les autres hôtes envoyés dans la demeure de Blackheath, et bien entendu, avec la fin du 7e jour. Alors seulement, il sera libéré de cette boucle infernale et retrouvera ses souvenirs. Mais les apparences sont trompeuses et il se peut que son enquête l’entraîne sur un terrain qu’il ne souhaitait pas arpenter…

Tenpenskoi ?
Comme je l’ai expliqué au début de ce billet, ce roman m’a été conseillé par ma collègue, à la suite de quoi je l’ai commandé pour mon rayon. Et c’est en le recevant et en voyant cette magnifique couverture bleu nuit et fer à dorer (ça brillait quoi) que j’ai subitement eu envie de le lire. Mais j’avais peu de temps et une PAL qui ne désemplissait pas, bien au contraire. J’ai donc fait ce que je fais dans ce genre de situation : chercher la version audio, afin de pouvoir l’écouter en faisant autre chose.

Et je n’ai pas été déçue ! On peut se dire qu’une journée qui tourne en boucle, c’est long. Et répétitif. Aucunement, vous répondrai-je. Parce que des incidents qui se produisent au début du livre et qu’on ne comprend pas prennent tout leur sens au fur et à mesure de la lecture. Ce qui est dangereux avec ce genre d’exercice, c’est que l’auteur peut vite se perdre dans sa propre chronologie, semer des détails qu’il ne réutilisera pas (ce qui frustre le lecteur) et laisser des incohérences. Ici, chaque détail a son importance, et si le « pourquoi » du meurtre a au final peu d’importance (et n’a selon moi rien d’extraordinaire), on se laisse emporter par ce qui n’est au départ qu’un jeu de piste mais se termine en course haletante contre la montre.

Il y est question de faux-semblants bien entendu, mais aussi de rédemption, de choix, et de destin. C’est une ambiance à la Agatha Christie (et je ne parle jamais d’Agatha à la légère), un récit intelligent, du genre qui cache son jeu. C’est une façon originale d’aborder le polar, et un chouette puzzle. Bref, tout comme Camille, je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de ce délicieux polar…

Pour info :
Grand format : éditions Sonatine, 544 pages, 22€
Poche (dispo le 4 juin 2020 si le confinement le permet et que la date n’est pas repoussée) chez 10/18, 9,10€

Publié dans Bouquinade, Policier / Thriller

Les enquêtes de Cromoran Strike (Robert Galbraith)

Ami du jour, bonjour !

Aïe, dur dur de reprendre le clavier et de se dérouiller un peu… ce n’est pas tellement que je ne lis pas, mais comme j’essaie de commencer et terminer quelques séries, que j’ai 5 livres sur le feu, et que je lis quelques manuscrits, j’ai du mal à terminer. Problème de riche me diras-tu. Alors j’essaie, à partir de maintenant (et parce que si tu as suivi un peu mon compte Insta, tu sais que ma PAL vient de prendre un sacré coup avec Noël), de terminer mes lectures en cours pour repartir sur de bonnes bases. Et ça inclut les livres audio. En l’occurrence, 2 livres audio de la même série.

Sarakontkoi ?
Bon, une fois n’est pas coutume, je te pitche l’histoire globale de la série, et je te fais un petit topo sur les bouquins ensuite. Les romans suivent les enquêtes de Cormoran Strike, vétéran unijambiste taciturne recyclé en détective privé, fils non reconnu d’un célèbre rockeur, et Robin, son assistante, engagée suite à l’erreur d’une agence d’intérim.
Dans le premier tome, L’Appel du coucou, Strike et Robin sont engagés par le frère d’une top modèle décédée, persuadé que la police a conclu trop vite à suicide.
Dans le second tome, Le Ver à soie, la femme d’un écrivain leur demande de retrouver son époux disparu, un homme imbu de lui-même venant de livrer un scandaleux manuscrit.

Tenpenskoi ?
Pour commencer, sache que Robert Glabraith est en fait le pseudonyme de J.K. Rowling, la maman d’Harry Potter. Personnellement, je n’avais pas lu Une Place à prendre, son premier polar sous pseudo, écrit à la suite de Harry Potter. Là, c’est un échange sur Instagram avec Aurélie qui a porté cette série à ma connaissance. Honte à moi, je n’en avais jamais entendu parler. Bref, Aurélie me dit que la relation que Rowling tisse entre ses protagonistes, le privé et son assistante, est intéressante. Et c’est vrai.

Quand on parle d’auteur, on parle souvent de style, d’accessibilité. Ce qui me plaît, moi, c’est la manière dont on me raconte les histoires. C’est de sentir que l’auteur va mettre son égo de côté pour se consacrer à moi, à ma découverte de son roman, de ses personnages, de son histoire. Pour ça, Rowling est très bonne, elle l’avait déjà démontré dans Harry Potter. C’est également le cas ici. J’ai passé un très bon moment, je me suis prise au jeu, à essayer de deviner. Par contre, elle conserve les clefs de son dénouement. Si son protagoniste semble comprendre où le mène son enquête, ce n’est pas notre cas, puisque beaucoup d’éléments sont volontairement laissés sous silence pour le lecteur, bien que l’enquêteur en ait connaissance. Il faut accepter de se laisser guider. C’est bourré de faux indices, de faux-semblants… c’est chouette !

Bref, une lecture somme toute très sympa, que je recommande pour passer un bon moment. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je vais cesser de procrastiner et me mettre un bon coup de pied aux fesses pour ENFIN terminer le dernier tome de La Passe-miroir, dont je vous parlerai d’ici peu.

Pour info :
L’Appel du Coucou : Le Livre de Poche, 696 pages, 8,90€
Le Ver à soie : Le Livre de Poche, 696 pages, 8,90€

Publié dans Policier / Thriller

Qui a tué Heidi ? (Marc Voltenauer)

Ami du jour, bonjour !

Peut-être que tu as vu passer les policiers que j’ai reçus de Pocket pour le prix Nouvelles voix du polar. J’ai commencé par celui dont le résumé m’intriguait le plus. Celui-ci l’emportait haut la main.

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Sarakontkoi ?
Gyron, village de la campagne suisse, est a priori un village tranquille. L’année passée, il a été secoué par une sombre histoire de tueur en série. Cette fois, il est la cible d’événements plus qu’étranges. Une vache y meurt lors d’un concourt. Des femmes y disparaissent. Et pour couronner le tout, un tueur à gage russe y a été envoyé afin de régler une affaire. Andreas, flic et suspendu, décide de mener son enquête.

Tenpenskoi ?
Aïe, difficile de répondre directement à cette question. Personnellement, j’ai trouvé ma lecture très longue. Pas inintéressante. Juste longue.

Beaucoup d’intrigues s’entremêlent. Je sens bien qu’il y a une tentative d’orchestrer tout le roman, de façon à brouiller les pistes pour obtenir, lors de la révélation finale, l’effet waouh. Mais on est passé par tellement de points de vue, on nous a donné tellement d’infos à demi-mots (genre clin d’œil, clin d’œil, ça risque de t’intéresser plus tard), qu’au bout d’un moment, j’avais juste envie de dire « oui, bon, abrégeons, voulez-vous ? » J’ai un eu un « ah oui, bien joué, je ne l’avais pas vu venir » que je salue, c’était une sympathique manipulation, suffisamment bien montée pour que je saute dedans à pieds joints. Mais dans les faits, je sens que l’auteur me tease, et ça me gonfle. Genre y’a un secret dans le passé du héros, je te le dis une fois, deux fois, dix fois, mais quand c’est le moment, non je le lui révèlerai plus tard, là, il va trop mal… Au final, je ne le sais toujours pas.

Un autre point m’a gênée : il y a pas mal de références au roman qui a précédé celui-ci, des points sur l’affaire qu’Andreas a bouclée. Du coup, quand on découvre le roman par hasard, comme ce fut mon cas, on est un peu perdu. On sent que cette affaire a eu un impact sur lui. Personnellement, ça m’a fait l’effet de ces soirées que font mes collègues auxquelles je ne participe pas toujours. Le lendemain, tout le monde rit de la veille, et moi, je rame pour raccrocher les wagons. Il faudrait indiquer qu’il s’agit d’une série (et c’est une critique à l’éditeur plus qu’à l’auteur). Pour donner un exemple, j’ai lu quelques Dan Brown, pas mal d’Agatha Christie, et s’il est furtivement question d’anciennes enquêtes, je sais que je peux les lire dans n’importe quel ordre… Je n’ose imaginer le prochain opus, parce que là, le livre se termine sur un cliffhanger de fou. Lecteur, si tu commences par le tome suivant, parole, tu vas être paumé. Note à l’éditeur : donnez l’ordre de parution, et surtout, indiquez qu’il s’agit d’une série, et la couv’ du roman précédent sur le plat 3 ne compte pas !

En conclusion : le roman n’est pas dénué de qualités, mais je suis passée à côté.

Pour info :
éditions Pocket, collection Thriller, 552 pages, 8,30€

 

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Origine (Dan Brown)

Ami du jour, bonjour !

Eh non, je ne lis pas plus que d’habitude dans les faits, mais tu vois, le livre audio a ça de bon que tu peux faire autre chose tout en avançant dans tes lectures. Du coup, ces dernières semaines, c’était Le Compte de Monte-Cristo au boulot (que j’ai chroniqué il y a quelques jours) et Origine dans la voiture et à la maison.

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Sarakontkoi ?
Robet Langdon a définitivement la poisse, à se trouver là où il ne faut pas. Son ami et ancien étudiant, le futurologue Edmond Kirsh, a lancé un buzz et s’apprête à donner une conférence qui changera la phase du monde. Il a réussi  répondre de manière empirique à deux questions fondamentales que se pose l’humanité : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Réponses qui pourraient bien donner un bon coup de pied dans les fourmilières des religions et anciennes croyances scientifiques. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu…

Tenpenskoi ?
Perso, Dan Brown m’avait séduite avec Da Vinci Code et Anges et Démons, que j’avais totalement adorés. Il m’avait presque convaincue de la véracité de son histoire, et les récits avaient tous les deux un certain rythme qui m’avaient scotchée au bouquin. Je n’en avais pas relu depuis, je l’avoue. Alors quand je suis tombée sur la version audio d’Origine en médiathèque, je me suis dit que c’était l’occasion. Et pour le coup, parfois, il vaut mieux rester sur sa première impression.

Je m’explique : les romans de Dan Brown sont indubitablement très bien documentés, ce qui les rend crédibles, pour moi en tout cas, lectrice néophyte sur la question. La réflexion philosophique, scientifique, religieuse m’a beaucoup plu et m’a interpelée, ce qui n’est pas négligeable. J’aime aussi cette ambivalence de Brown, qui attaque les religions à travers ses antagonistes (parce que oui, il s’agit souvent d’une opposition Histoire / religion ou science / religion), mais modère ce propos grâce à son personnage principal, Langdon, et au dérouler de son histoire. On a donc une réflexion que je trouve posée, qui ouvre la voie au débat, mais surtout à la tolérance et à l’ouverture d’esprit. Ca, c’est pour le côté cool. On tombe également de temps à autres, et c’est le cas ici, sur des personnages touchants, très bien écrits.

Pour le reste, bien que le roman soit rythmé, je l’ai trouvé long. Pas dans son histoire, mais dans la manière dont elle a été écrite. Finir les chapitres sur un effet suspens, c’est cool sur quelques chapitres, ça donne envie de continuer. Mais finir TOUS ses chapitres là-dessus, ça a quelque chose de lourd. À des moments, ça m’a gonflée, j’ai failli arrêter. Et puis là, on te promet THE révélation, qui va changer le monde, détruire les religions bla bla bla. On t’en parle tellement tout le bouquin que quand tu apprends de quoi il s’agit, tu te dis que oui, c’est intéressant… mais décevant et clairement pas à la hauteur de l’attente. Et puis tout le temps répéter, comme un mantra, les deux questions « d’où venons-nous ? Où allons-nous ? » Oui, j’ai compris, merci. Oui, toutes les œuvres citées ont un rapport avec l’origine et le futur, et c’est chouette, c’est bien trouvé, mais là, c’est surtout chiant.

Un mot sur le lecteur (comme quoi, un bon lecteur sur un livre audio, c’est méga important) : lecture claire et posée, rythmée. Mais je n’ai pas aimé. C’était trop rythmé et surtout trop rythmé toujours pareil. Du coup, tu n’entends plus que ça à la longue.

Pour conclure, Dan Brown qui caricature Dan Brown pour moi… je n’ai qu’un mot à dire : dommage.

Pour info :
Grand format : éditions JC Lattès, 576 pages, 23€
Format Poche : éditions Le Livre de Poche, 576 pages, 8,70€

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Marche ou crève (Richard Bachman)

Ami du jour, bonjour !

Si tu viens d’Instagram, alors tu as vu la photo du bouquin, et tu te dis que je suis en train de te bananer. Que nenni, jeune padawan ! C’est effectivement Stephen King qui est l’auteur de ce roman, mais je me dis qu’il doit avoir ses raisons pour l’avoir publié sous un pseudonyme, alors je respecte son choix. Et puis, j’aime bien que tu te sois posé la question !

C’est suite à plusieurs vidéos de Youtubers (dont, je l’avoue, Lemon June, oui, encore elle => sa vidéo ici) que je me suis dit qu’il serait peut-être temps que je lise du King. J’avoue que ça m’avait déjà tentée à la fac, quand, en cours de Litté moderne, on avait étudié un passage de sa bio. Mais je n’ai jamais sauté le pas (les clowns toussa toussa, yeurk). L’occasion, le larron, et hop, le tour est joué ! Et je ne pouvais me tourner que vers mon amie Laura, grande admiratrice de King devant l’Éternel, pour lui demander si elle n’avait pas ce titre en particulier. Par chance, elle en avait bien un exemplaire. Du coup, plus rien ne me retenait…

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Sarakontkoi ?
100 jeunes garçons (probablement entre 14 et 18 ans). Celui qui marchera le plus longtemps sans s’arrêter verra tous ses rêves réalisés. Attention : il ne faut pas s’arrêter, il ne faut pas descendre en-dessous des 6.5 km/h, il ne faut pas tenter de fuir. Sinon, tu prends ton ticket : un soldat pointe froidement son fusil sur toi et t’abat. Devant les autres. Devant la Foule qui hurle, se déchire pour acclamer son favori.

Tenpenskoi ?
Mais quelle intelligence dans cette écriture ! Pas d’indice sur l’époque (futur, présent ?), pas d’indice sur le contexte politique, à peine sur le contexte économique. Rien sur ce qui motive réellement ces garçons. Si ce n’est qu’ils ont passé les sélections, et qu’être riche, ça peut être sympa. Ni plus ni moins que toi, quand tu participes au casting de Questions pour un champion ou Le Juste prix. Un divertissement pour une Foule toujours plus avide de sensationnel.

D’ailleurs, très subtilement, King a parsemé ses débuts de chapitre de citations d’anciennes diffusions de divers jeux télévisés, dessinant ainsi un parallèle entre ce jeu qu’il nous fait vivre de l’intérieur et ces shows qui nous abrutissent. Panem et circenses, du pain et des jeux, une description en creux d’une société qui n’est présente que par ses cris. Toi, tu piges ce que tu peux.

Rien n’a motivé ces jeunes que l’espoir de gagner, comme lorsque l’on joue au loto. Mais ce qu’ils n’ont pas réalisé, c’est qu’ils jouaient leur vie. Parce qu’il n’y a pas de ligne d’arrivée. C’est à celui qui marchera le plus longtemps. Alors que faire ? Ne pas sympathiser ? Laisser la solitude nous faire devenir fous ? Créer des alliances ? Mais ensuite ? Il ne se passe en fait pas grand chose. Les gosses marchent. C’est tout. Ils sillonnent l’État, fendant la Foule hystérique, mangeant, pissant, chiant, mourant devant Elle. Dorment en marchant.

Cette marche ne peut avoir de fin, d’issu heureuse. Rien ne finit jamais. Une métaphore de la Vie. On n’arrête pas de vivre, d’aimer, de souffrir, une fois qu’on a atteint ses objectifs. Non, on se lève, encore et encore, tous les matins. On continue de marcher. Sans but, en se disant simplement qu’il faut le faire jusqu’à la mort. La Mort, impassible, incorruptible. Comme ces soldat, qui tirent l’ultime cartouche. Ca pourrait être ici et maintenant, ça pourrait être demain et là-bas. C’est effrayant de réalité. Ca te jette un tas de trucs à la gueule, auxquels tu es obligé de réfléchir. Et bien que rien ne se passe vraiment que la monotonie des heures de marche, toi, tu ne peux pas détacher tes yeux du bouquin.

Une tuerie.

Pour info :
éditions Le Livre de poche, collection Thriller, 378 pages, 7,60€

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La Chimiste (Stephenie Meyer)

Amis du jour, rebonjour !

Je me dis que dans une démarche d’honnêteté totale, je ne peux décemment pas parler ici que des bouquins que j’ai appréciés. Même si, je pense que vous l’aurez compris, je me débrouille pour sélectionner mes lectures, il m’arrive de tomber sur des… bah des bouses quoi. Et Dieu sait que je n’aime pas parler de livres en ces termes, mais la déception mène à la colère, la colère mène au dégoût et le dégoût mène à une mauvaise critique, c’est bien connu !

chimiste

Sarakontkoi ?
Une jeune femme dont on ignore le vrai nom travaille pour une agence américaine sans nom. Dans l’ombre, elle déjoue les plans terroristes qui menacent son pays en recueillant des informations. Son domaine : la torture par des procédés chimiques. Mais lorsqu’elle pose trop de questions et qu’elle devient gênante, sa vie bascule. Elle fuit. Jusqu’à cette mission de la rédemption : éliminer un dangereux terroriste. Alors, tout sera pardonné. Sauf que le terroriste n’en est pas un…

Tenpenskoi ?
Je vais être honnête : happée par le précédent roman de Meyer, Les Âmes vagabondes, j’ai attendu celui-ci avec une impatience de gamine à l’approche de Noël. Je l’ai commandé en VO dans ma librairie, et lorsque le bouquin est arrivé, je me suis jetée dessus. Pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Pour que vous compreniez l’étendue de ma déception. C’est long ! Ca n’en finit pas. L’agence gouvernementale est secrète, la mission est secrète, les actions sont secrètes… et moi dans tout ça, je n’y vois que la flème de l’auteur de développer un sujet qu’elle connaît mal : le contre-espionnage. C’est sûr que si le protagoniste ne sait rien, on ne risque pas grand chose !

Et puis bon, moi les romances, j’aime bien. C’est d’ailleurs, et je l’avoue à demi-mots, la raison pour laquelle j’ai aimé Twilight et The Host (ne me jugez pas). Mais là, c’est du Stephenie Meyer qui essaie de faire du Stephenie Meyer. Pire ! Stephenie Meyer qui s’étouffe avec du Stephenie Meyer. Et quand un auteur nous gerbe les restes de ce qu’il fait d’habitude, ça donne un truc chiant, redondant, qui nous donne à chaque page envie de hurler : « mais bordel, avance, on a compris ! » Bref, je ne l’ai même pas terminé.

Pour info :
JC Latès, collection Thrillers, 600 pages, 22 EUR chez votre libraire.

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La maison biscornue (Agatha Christie)

Amis du jour, bonjour !

Aujourd’hui, un livre tout court que j’ai mis un temps infini à lire. Attention, pas qu’il n’était pas bien ! Mais à ne lire que tard les soirs, on n’avance guère que deux pages par deux pages… celui-ci est une (très vive) recommandation de ma maman qui, depuis quelques temps, dévore les Agatha comme moi un bon saucisson, et c’est pas peu dire !

maison_biscornue

 

Sarakontkoi ?
Milieu du XIXe. Charles rencontre Sophia en Égypte, tombe amoureux et promet de l’épouser lorsqu’il reviendra d’une longue mission au Moyen-Orient, si elle n’a rencontré personne. À son retour en Angleterre, deux ans plus tard, leurs sentiments sont restés inchangés. Mais le grand-père adoré de Sophia vient de mourir de façon très étrange. Sophia ne peut épouser  Charles tant que l’affaire n’est pas résolue, et elle semble persuadée que n’importe lequel des membres de sa famille peut avoir tué le vieil homme…

Tenpenskoi ?
Une enquête sans Poirot ni Marple, mais quelle enquête ! Comme dans Le Meurtre de Roger Ackroyd, le point de vue est singulier mais le lecteur, cette fois-ci, prend pleine part à l’investigation ; sans manquer, comme la police, de se faire traiter d’imbécile et d’incapable par le personnage de la petite Joséphine. Les apparences sont trompeuses, et la facilité un bien mauvais conseiller. Un livre aux multiples rebondissements, jusqu’au final, explosif comme d’habitude. Pour les amoureux d’Agatha, il ne paie pas de mine, mais n’hésitez pas !

Pour info :
Éditions Le Masque, collection Masque Christie, 240 pages, 5,60€ chez votre libraire.