Publié dans BD, Bouquinade

Le Prince et la couturière (Jen Wang)

Ami du jour, bonjour !

Le soleil semble vouloir repointer le bout de son nez. Moi je ne sais toujours pas comment m’habiller à 7h30 du matin parce qu’il fait 10°C, mais je sais que je vais crever de chaud dans la journée, et j’ai pas de manteau sauf ma grosse doudoune et je déteste faire du shopping, donc pour m’acheter une veste mi-saison, c’est coton.

Après cette phrase interminable et cette info complètement inutile, je te propose de découvrir ma lecture du jour. Si tu préfères les piailleries à un article– certes fort bien écrit mais faut le lire quoi ! –, je te propose de découvrir la vidéo de Sita de la chaîne Do cats eat bats ? C’est elle qui m’a fait craquer pour cette petite chose.

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Sarakontkoi ?
Frances travaille dans un atelier de couture, qui croule sous les commandes depuis l’annonce d’un grand bal où le Prince Sébastien devra choisir son épouse. À la suite d’une commande peu commune, Frances crée un modèle de robe unique qui retient très vite l’attention d’un client un peu particulier : le Prince lui-même. Frances devient alors la couturière privée de Sébastien, sa confidente, et son amie…

Tenpenskoi ?
Ca alors ! ai-je envie de m’exclamer. Déjà, Sita m’avait convaincue que c’était un must-have. Mais alors quand je l’ai vu sur le rayonnage de la librairie… mes yeux se sont mis à papillonner en direction de Chéri, qui a de suite compris. Le livre en main, je l’ai immédiatement commencé.

Commençons par le sujet : un prince qui aime porter des robes ! Là tu te dis « ouais, il est gay quoi ». Bah nan. Et justement, je me dis que c’est un gros pied de nez aux étiquettes qu’on aime tant poser sur les gens. Un peu précieux : gay. Soigné : gay (ou au pire, métrosexuel). Et alors là, le summum, le mec aime s’habiller en femme. Parce que pour lui, ce n’est pas dégradant, c’est un plaisir ! C’est juste beau. Et ça fait du bien de ne pas tout stigmatiser.

Le trait est naïf, les couleurs vivres, les personnages expressifs. On ne s’encombre pas de détails superflus. Si je veux être un poil relou, je dirais que la typo n’est pas top (mais qui utilise encore du Comic Sans dans les bulles des BD ?!)
Cela dit, pour le prix, on a un très bel objet ! On parle de 286 pages, avec un fer à dorer sur la couverture. Et le poids du livre ne fait qu’écraser les préjugés pour laisser souffler une légère brise de tolérance totalement désintéressée. Alors, pourquoi s’en priver ? À mettre entre toutes les mains.

Pour info :
éditions Akileos, collection AKI.BD.JEUNESSE, 286 pages, 19,90€

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La Tectonique des plaques (Margaux MOTIN)

Ami du jour, bonjour !

Je n’en ai toujours pas terminé avec la looooongue liste de BD dont je veux encore te parler. À l’heure qu’il est, je suis en train de lire un petit bijou (Le Prince et la couturière, billet à venir), et j’ai encore dans mon totebag spécial médiathèque la trilogie Hugo & Iris (de La Guerre des Sambre), Petit et Demi-Sang et enfin La Marche du crabe. Mais pourquoi — pourquoi médiathèque ?! — me permets-tu d’emprunter 15 livres à la fois ? Bref, revenons à notre mouton.

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Sarakontkoi ?
Plein de trucs en fait. Les pérégrinations d’une femme-mère-divorcée qui vit toutes ses vies au jour le jour. Des anecdotes croustillantes aux gloussements adolescents, c’est un peu difficile de se trouver, de connaître ses priorités et de reconstruire sa vie…

Tenpenskoi ?
Moi, les petites planches de Margaux, je m’en délecte depuis son compte Facebook. C’est toujours très frais, très franc, et on s’y retrouve souvent. C’est drôle, ça frappe juste. C’est beaucoup d’autodérision, et parfois, c’en est même émouvant.

Et si j’adore me régaler de ces petites touches de Margaux de temps en temps, j’avoue qu’avaler le recueil entier, j’ai moins apprécié. Je pense que j’aurais dû faire ce que je fais d’habitude : le lire dans mes WC. Voilà, c’est un livre à caser dans les WC. Et chez moi, ça n’a rien de péjoratif ou de dégradant, bien au contraire ! Mais ça témoigne d’une habitude de lecture un peu différente, notamment en ce qui concerne les recueils de comic-strips (c’était déjà le cas de Péchés Mignons).

Enfin, en parlant de Margaux Motin, je ne peux pas m’empêcher de vous parler de la version de Orgueil et Préjugés qu’elle a illustrée, parue chez Tibert Editions, et par là-même de Tibert Editions, qui sévit sur la plateforme de financement participatif Ulule. Leur prochain projet : une réédition de Mrs Dalloway de Virginia Wolf, illustrée par Nathalie Novi. À suivre de près donc…

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Pour infos :
éditions Delcourt, collection Tapas BD, 192 pages, 22,95€

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Ninn, T1 & 2 (Johan Pilet / Jean-Michel Darlot)

Ami du jour, bonjour !

Eh, mais je t’avais promis de la BD, je ne t’ai pas menti ! Et là, on passe côté jeunesse avec une BD découverte sur la chaîne Youtube Alex bouquine en Prada.

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Sarakontkoi ?
Ninn est une toute jeune fille (12 ans tout au plus) à l’histoire un peu particulière. En effet, elle a été retrouvée bébé sur une ligne abandonnée du métro parisien (la Ligne Noire) par deux employés qui effectuaient des travaux d’entretien, puis adoptée par ce couple atypique. Des questions sur son passé, elle s’en pose. D’autant plus lorsqu’elle rencontre dans le métro un original qui affirme voir et chasser des papillons que lui seul peut voir. Sauf que Ninn se met à les voir aussi… et si tout ça avait quelque chose à voir avec le mystère qui entoure son passé ?

Tenpenskoi ?
Vous le savez maintenant, je travaille avec Booktube dans les oreilles (Booktube, c’est des lecteurs qui font ce que je fais ici, mais devant une caméra). Quand j’ai entendu parler de Ninn, ça a fait : « ah ouai, ça a l’air sympa ».

Laissez-moi vous dire pourquoi c’est effectivement sympa :

  • ça se passe dans le métro, un lieu atypique et assez peu exploité dans la littérature en général, alors qu’il offre son lot de légendes urbaines. Là, c’est bien foutu.
  • on vous raconte quand même l’histoire d’une gamine trouvée puis adoptée par un couple d’hommes composé d’un black baraqué et d’un vieux barbu râleur. On n’en fait pas tout un fromage, l’intrigue ne tourne pas autour de ça, et personne ne vous dit que c’est bien ou que c’est mal. C’est comme ça.
  • Les BD sont suffisamment développées pour que l’histoire tienne la route et vous propose des aventures sympas, mais suffisamment courtes pour que ça ne tourne pas en rond pendant des plombes.
  • Un mot sur les dessins, très fluides, assez vaporeux avec un aspect crayonné qui me plaît bien.

En bref, une petite gamine qui trouve la porte d’un autre monde dans le métro, ça fonctionne. Moi j’ai passé un bon moment, c’est pas niais (même si parfois, on emprunte des raccourcis scénaristiques) et ça ne prend pas ton gamin pour un décérébré. C’est deux tomes, ça laisse la possibilité d’une suite. Bref, tu peux y aller !

Pour info :
Ninn, T1 – La ligne noire : Kennes éditions, collection KE.JEUNESSE, 64 pages, 14,95€
Ninn, T2 – Les Grands Lointains : Kennes éditions, collection KE.JEUNESSE, 72 pages, 14,95€

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Le chat du rabbin, T1 : La Bar-Mitsva (Joann SFAR)

Ami du jour, bonjour !

Je continue mes lectures bédé-esques, et je t’emmène avec moi (vieeeeeens, je t’emmène…), parce que je découvre plein de trucs (la honte, pour certains, mais tu sais ce qu’on dit : vieux motard que jamais).

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Sarakontkoi ?
Le chat du rabbin est heureux. Il aime plus que tout sa maîtresse, qui lui raconte sa vie, ses peurs, ses rêves. Il ne répond pas, mais il écoute. Le rabbin a également un perroquet. Qui crie touuuuut le temps. Alors un jour, le chat le mange… et commence à parler. Et quand on parle, on questionne, on pense et on voit les choses différemment. Le chat du rabbin veut être un bon juif, alors il demande à faire sa bar-mitsva…

Tenpenskoi ?
Joann Sfar, je le connaissais depuis Gallimard Jeunesse (où j’ai bossé un an et demi). Je ne remets pas en cause son talent, mais personnellement, c’est pas ma tasse de thé. Disons que le dessin ne m’attire pas. Du coup, j’ai même pas essayé d’en lire. Mais là, c’est un chat, et ça avait l’air sympa, alors je me suis dit « c’est gratuit, allons-y ». D’autant que la quatrième nous parle conte pour adulte, poésie et drôlerie.

Bah pour le coup, c’est drôlement sympa ! Joann Sfar questionne le rapport à la parole, au savoir, à la consicence mais aussi à la religion, toujours avec beaucoup de bienveillance et de sincérité. Il cherche les impasses et les limites et répond à ses propres questions. La logique n’a plus de sens, la religion peut-être prise au pied de la lettre ou elle peut être un guide. Aucun absolu, c’est une jolie promenade au cœur de la tolérance.

Pour info :
éditions Dargaud, collection Poisson Pilote, 48 pages, 12€

Il me dit que Dieu a fait l’Homme à son image…
Je lui demande de me montrer une image de Dieu.
Il me dit que Dieu, c’est une parole.
Je lui dis que moi aussi je parle.

Publié dans BD, Bouquinade

La Page blanche (Boulet / Pénélope Bagieu)

Ami du jour, bonjour !

Bon, si tu suis un peu ce qu’il se passe sur le blog et sur les réseaux sociaux, tu auras compris que (tadam !)… Chéri et moi, on s’est inscrits à la médiathèque ! Et ça, c’est génial, t’as l’impression d’avoir un super pouvoir. Genre tu lis tous les livres que tu veux, sans culpabilité, et si t’aimes pas, tu le rends juste un peu plus tôt ! Rassure-toi, ça ne m’empêche pas de continuer à faire grossir ma liste d’envies, faut pas déconner non plus !

Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que j’ai récemment découvert Booktube. Je t’ai déjà parlé de Lemon June et de Margaud Liseuse, entre autres. Mais tu peux aussi découvrir Pinupapple & Books, Emilie de Bulledop (qui te parlera notamment lecture et dyslexie) ou encore Sita de Do cats eat Bats, pour élargir un peu tes horizons. Moi, je me bouffe ça aux petits oignons en bossant, et ça me donne des idées et des envies. Essaie, tu verras.

Bref, cette BD, je l’ai lue après avoir écouté l’avis de Lemon June, qui m’a surprise, parce que j’avais vraiment envie de la lire cette BD… Tu viens ? On va voir ce que j’en ai pensé.

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Sarakontkoi ?
Eloïse est assise sur un banc. Seulement voilà, elle ne sait pas pourquoi elle est là. Ni où elle habite. Ni qui elle est. En fait, c’est le black-out complet. Après être rentrée chez elle grâce aux papiers d’identité trouvés dans son sac, elle décide de ne rien dire à personne et de mener l’enquête pour essayer de recoller les morceaux. Mais si ce qu’elle trouvait ne lui plaisait pas ?

Tenpenskoi ?
Laisse-moi commencer par te dire ce qu’en a pensé Lemon June (Lemon, si tu passes par là fortuitement, et que tu trouves que je déforme tes propos, n’hésite pas à me corriger). Ce qu’elle a retenu de cette lecture, c’est la condescendance dont faisait preuve Eloïse. En effet, elle trouve chez elle tout un tas de livres et de DVD que l’on pourrait qualifier de best-sellers et block-busters. Bref, des trucs qu’une personne élitiste pourrait apparenter à des produits culturels bas de gamme. Éloïse jugerait donc indigne d’intérêt la personne qu’elle était avant parce qu’elle lisait ce que tout le monde lisait, et regardait ce que tout le monde regardait. Il faut savoir que Lemon défend beaucoup la diversité dans les goûts, mais surtout ne juge jamais les lecteurs qui ont apprécié quelque chose qu’elle-même n’a pas aimé. Je pense que c’est la raison pour laquelle sa réaction a été aussi épidermique.

Maintenant, ce que moi j’en ai pensé : c’est très compliqué de lire une livre sur lequel quelqu’un nous a donné un avis très tranché (que ce soit parce qu’il l’a adoré, ou parce qu’il l’a détesté), parce qu’on le lit toujours à travers un certain prisme, qu’on n’aurait peut-être pas envisagé si on l’avait découvert par nos propres moyens. Donc, ce fut compliqué de me détacher de ce qu’en avait dit Lemon. Personnellement, même si j’ai été gênée par le jugement qu’Eloïse porte sur la « culture de masse », j’ai également vu dans ce black-out la disparition d’une personne qui essayait beaucoup d’entrer dans les rangs sans réussir à se construire vraiment.
Par exemple : tu peux aimer Marc Lévy, si sa littérature te parle, et le détester, si c’est le contraire. Mais tu sais pourquoi tu l’aimes ou le détestes. Si tu le lis (ou le détestes) juste pour faire comme tout le monde, que tu ne te fondes pas sur tes goûts propres, alors la personne que tu deviens a-t-elle suffisamment de valeur et d’authenticité pour se faire une place dans le monde ? Je pense que c’est la question que le livre pose. De manière maladroite certes. Du coup, la pseudo enquête sur l’identité et les goûts d’Eloïse est sympa à suivre, mais pour moi, ça s’arrête là.

Pour ce qui est du travail de Pénélope Bagieu, j’ai toujours aimé la simplicité et la rondeur du trait, déjà dans Cadavre exquis (dont je garde un bon souvenir malgré la critique peu enthousiaste que j’en avais fait à l’époque). Ceci dit, je ne dépenserai personnellement pas 24,95€ pour ça.

Pour info :
Grand format relié : éditions Delcourt, 208 pages, 24,95€
Format poche : Le livre de poche, collection Bulles en poche, 208 pages, 9,90€

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Mistinguette : En quête d’amour (Greg Tessier / Amandine)

Amis du jour, bonjour !

En ce moment, je sors pas mal ma science et les mots du jour fleurissent, et je laisse un peu mes lectures de côté. Je vais être franche : je n’arrive plus à terminer de livres, en dehors de petites choses courtes comme la BD dont je vais vous parler aujourd’hui. Mes lectures en ce moment me laissent froide, c’est terrible à vivre ! Et je m’endors dessus… Bref, c’était pour partager avec vous mon malheur du moment.

Cette bande-dessinée, je ne l’ai pas aimée, je vous le dis de suite. Et vous allez comprendre pourquoi.

mistinguette

Sarakontkoi ?
L’héroïne, dont je ne me souviens plus le nom, c’est dire si ça m’a marquée, tient cet étrange sobriquet de Mistinguette de son papa. Elle s’apprête à faire sa rentrée des classes dans un nouveau collège, elle doit avoir 13 ans tout au plus. Mais comment faire pour s’intégrer ? Visiblement, suivre la bande de pestes têtes à claques et les imiter serait un bon plan. Avant tout entrer dans le moule. Et puis, 13 ans, c’est aussi l’âge des premières amours…

Tenpenskoi ?
Cette BD, je l’ai achetée à l’occasion des 48h de la BD. Donc 2€. Heureusement, parce que je n’y aurais pas mis plus cher. Je ne l’aurais pas achetée du tout. Mais c’est aussi l’occasion de voir ce qui se fait en Jeunesse en ce moment, de refaire le plein d’idées de cadeaux, etc. Et je vous en parle, parce que je pense sincèrement que la littérature jeunesse a des choses à apprendre aux enfants, mais aussi à leurs parents, donc à vous. Et là, je suis très déçue.

Pour commencer, la forme. Une BD, ce ne sont pas que des images et des petits bouts de dialogues dans des bulles. Et quand bien même, le dessin ne doit absolument pas excuser des dialogues insipides. Là, j’aurais pu écrire les dialogues pleins de clichés les yeux fermés. Ces mêmes dialogues d’ailleurs compensent l’absence de cartouches dans les vignettes (ces petits cadres blancs, qu’on lit ou pas, mais qui peuvent aider à comprendre des éléments de contexte). Ce qui fait que tout ce qui devrait être implicite est expliqué en mots dans les dialogues. Première crise d’urticaire.

Ensuite, le fond. 13 ans, ça pue, on le sait, c’est l’âge ingrat où on a besoin de se faire aimer, de prouver qu’on est grands. De là, à aller faire les magasins pour acheter un mini short et du maquillage, il y a un fossé. Le shopping entre copines où tu ressors habillée comme (excusez-moi) une drag queen, merci. Et avec quel argent ? Ne parlons pas du père caricatural qui nous sort des répliques débilisantes visant à nous montrer à quel point Mistinguette est devenue « trop mature quoi ». Et puis, la petite leçon à la fin du « sois toi-même, trop originale », ça aurait pu passer si on n’y avait pas foutu autant de guimauve.

Comprenez-moi, je pense qu’on peut parler aux adolescentes de choses qui les touchent. Mais on peut — et on doit — le faire intelligemment ! Prenez Lou, de Julien Neel. C’est fantasque, mais c’est simple, et ça parle. Et on grandit. Là, tout ce que je vois, c’est la diabolisation de la peste du collège, l’impression que les gamines ne savent plus s’habiller (c’est pas parce que ces demoiselles portent des shorts plus affriolants que mes culottes en dentelle qu’il faut banaliser ce genre de tenue). Ce que j’en retiens : débilisant et caricatural.

Pour info :
Jungle, collection Miss Jungle!, 53 pages, 10,60€

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Péchés mignons (Arthur de Pins)

Coquinous et coquinettes, amis du sensuel, j’ai ce qu’il vous faut !

Un nouveau billet sur une BD qui fond comme un sucre d’orge sur la langue. C’est tout en rondeurs, c’est tout en couleurs, et c’est un Monsieur qui nous propose ça. Et rendons à Jules ce qui est à César, je dois la découverte d’Arthur de Pins à ma coloc Evelyne, avec La Marche du crabe !

Sarakontkoi ?
Une petite histoire par planche, toute mignone, qui dépeint avec beaucoup d’humour les situations cocasses, gênantes, incongrues liées à notre vie sexuelle, à travers le personnage d’Arthur. Jamais vulgaire, toujours bienveillant, l’œil candide d’un homme sur la sexualité de la femme d’aujourd’hui.

Tenpenskoi ?
Mais quel plaisir de découvrir un homme qui se moque plus de l’ignorance de la gent masculine que de l’exubérance de ses congénères féminines. Cette fois, on oublie les jugements sur la taille, la forme, le féminisme. Ces petites femmes tout en courbes en font voir de toutes les couleurs à leur partenaire… quand elles ne sont pas elles-mêmes confrontées à leurs propres démons. De la panne sexuelle à la position trop acrobatique, en passant pas les amants, les problèmes de poils j’en passe, entrez dans le monde de cet homme qui aime les femmes telles qu’elles sont : compliquées, parfois hystériques, mais souvent pires que leurs homologues masculins.

Ptit +:
La série comporte 4 tomes, mais il existe également une version intégrale (couverture ci-dessus). Si vous en redemandez, le concept se décline en petites séries (Les Petits Péchés mignons) et en one-shot (Péchés Capitaux).

Pour info :
Intégrale : Fluide Glacial, 220 pages, 49€ chez votre libraire.
Albums individuels : Fluide Glacial, collection Fluide Glamour, 46 pages, 10,95€ chez votre libraire

 

Publié dans BD, Bouquinade

Les carnets de Cerise, tomes 1 & 2 (Joris Chamblain & Aurélie Neyret)

Amis du jour, bonjour !

À portée de plume fait sa rentrée, je dirais même son retour ! Une éternité que je n’ai rien mis à jour. J’en suis profondément désolée, mais les lectures personnelles furent rares ces derniers mois, et je n’ai recommencé à lire pour moi qu’il y a deux semaines. Les préparatifs de mariage, le déménagement… Bref, tout ça tout ça ! Mais me revoilà, avec 2 ou 3 petites choses… Pour commencer, deux BD jeunesse offertes par mon chéri pour la signature de mon CDI. Il en a des idées, chéri !

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Sarakontkoi ?
Cerise est une jeune fille à l’imagination débordante. Son passe-temps favori (au grand dam de ses deux meilleures amies) : enquêter sur la vie d’inconnus croisés dans la rue, qui attisent particulièrement sa curiosité. Son rêve : écrire des romans. C’est pourquoi sa maman lui a offert des carnets, dans lesquels elle peut librement consigner ses notes, remarques et indices. Dans le tome 1, elle s’intéresse à un mystérieux vieil homme qui s’enfonce chaque jour dans la forêt armé de pots de peinture et de pinceaux. Dans le tome 2, c’est une vieille dame qui emprunte toujours le même livre à la bibliothèque qui retient son attention. D’enquêtes secrètes en cachotteries, Cerise devra concilier son instinct de détective et sa vie de jeune collégienne. Pas toujours évident !

Tenpenskoi ?
Pour le coup, Chéri a eu du nez et a su donner à la libraire de bonnes indications, puisqu’elle l’a dirigé directement vers ces deux titres-là. La fraîcheur des illustrations n’a d’égale que la candeur du texte. Une héroïne qui n’a peur de rien, un peu boute-en-train,  attachée à son vieux chapeau et à sa veste en cuire trop grande pour elle. Des problématiques de petite fille, les copines qui comprennent pas toujours, une maman inquiète, une voisine romancière… bref, à conseiller aux bout’choux qui rêvent de plume et de papier ! Prix jeunesse à Angoulême en 2014.

Pour info :
Tome 1 : éditions Soleil, collection Métamorphose, 80 pages, 15,95€ chez votre libraire
Tome 2 : éditions Soleil, collection Métamorphose, 80 pages, 15,95€ chez votre libraire

Publié dans BD, Bouquinade

Le bleu est une couleur chaude (Julie Maroh)

Amis du jour, bonjour !

Pendant mes jours de congés (le lundi et le mardi), je perds un peu la notion du temps, et de ce que je fais ou pas… Bref, toujours est-il que — en ayant assez de tergiverser sur la manière dont j’allais bien pouvoir payer mes impôts et faire mon versement annuel sur mon PEL — j’ai décidé de m’accorder 5 minutes, où je ne ferais pas un truc utile. Apprendre à perdre du temps. Et ma perte de temps favorite, c’est la lecture… Une BD que j’avais sur mes étagères depuis quelques semaines, que j’avais commencée bien avant la nomination de son adaptation cinématographique à Cannes, le jour de sa nomination à Angoulême.

le bleu est une couleur chaude

Sarakontkoi ?
Milieu des années 90. Clémentine est au lycée. Sa vie se déroule comme celle de toutes ses amies, jusqu’au jour où elle croise le regard d’une étrange fille aux cheveux bleus. Ses désirs commencent alors à changer, sans qu’elle ne les comprenne, et plus tard sans qu’elle ne les accepte. Sur un fond de tumultes sociaux et de manifestations (il est question du plan Juppé), sa vie bascule. Une passion que ni ses parents, ni ses amis ne semblent comprendre, avec une étrange étudiante aux cheveux bleus…

Tenpenskoi ?
La première chose qui m’a accrochée, c’est la finesse du graphisme. Avant même d’ouvrir le livre, la couverture a joué son rôle d’aimant, m’attirant irrésistiblement à ouvrir ce bouquin et pas un autre (pourtant, Dieu sait qu’il y en avait sur les tables du festival d’Angoulême en 2010)… et l’intérieur n’est pas en reste ! L’histoire est touchante, les personnages authentiques. Quelques facilités scénaristiques et une ellipse un peu trop importante à la fin à mon goût. Manque juste quelques pages, pas grand chose.

Mais c’est tellement peu par rapport à la sensibilité, à l’émotion que dégage le dessin, qui dessert l’histoire aussi bien — même mieux — que le texte. En fait, le dialogue est carrément relayé au second plan, et les extrait de journal sont magnifiques. J’ai aimé perdre du temps, pour une fois. Et malgré le titre, on ressent la brise fraîche de la douleur, de la terreur sociale, et de l’isolement… et tellement d’autres choses plus belles ! À lire…

Plus d’infos :
Glénat, 156 pages, 15,50€ chez votre libraire (pour les copains qui sont dans le coin, je vous le prête quand vous l’voul’voul, parce qu’il est trop bien !)

Publié dans BD, Bouquinade

La célibataire (India Desjardins / Magalie Foutrier)

Allez, aucune absence n’est définitive, vous le savez. Alors, suite à ce regain de lectures que m’a apporté le salon de Montreuil, je vous le dis, pour une des dernières fois de l’année : amis du jour, bonjour !

Commençons donc la série d’articles qui va suivre avec quelque chose de léger, quelque chose de drôle et bourré d’auto-dérision. Quelque chose de girly. Bref, une BD pour fille. Et pour ça, je « remercie grave Maelle, parce que ce genre de trucs, tu vois, c’est chanmé ! »

celibataire

Sarakontkoi ?
C’est une fille – ça pourrait être vous ou moi, sauf si vous faites partie de cette catégorie de filles extras qui sont au-dessus de tout ce superficiel – une fille disais-je, qui rencontre LE gars en soirée… LE gars pas célibataire. La fille qui veut montrer à son ex qu’elle s’en sort sans lui, tellement fort qu’elle en oublie d’essayer de rendre ça crédible. Qui rêve du prince charmant qui a toutes les qualités d’une femme avec le corps d’un homme. Celle qui raconte les derniers potins à sa copine au téléphone. Qui aime les chats et n’écoute que ce qu’il l’intéresse. Bref, c’est une fille, et elle est célibataire.

Tenpenskoi ?
Des minis anecdotes universelles, qu’on a toutes plus ou moins expérimentées, et qui, couchées sur le papier dans des tons rose acidulé, nous redonnent le sourire. Tout y passe, des trucs dont on a totalement honte (mais que – il faut se l’avouer – on est soulagées de retrouver dans ces pages), à nos rêves les plus fous, en passant par ces défauts qu’on trouve toutes aux mecs. Bref, une image pas toujours tendre des deux sexes, et pas franchement de fin heureuse, mais et alors, on sait bien qu’on la trouvera, nous, notre fin heureuse… ou pas.

Dans le style des blogs BD girly du moment. Bref, un truc bien sympa qui se lit super vite. En fait, c’est même presque plus agréable de le laisser dans vos toilettes et d’en déguster un peu à chaque passage. Ou à côté de la plaque de cuisson, le temps que les légumes vapeur / la soupe soient prêts. Et je peux assurer qu’il apportera le sourire autant à vous mesdames, qu’à ces messieurs qui n’oseront pas dire qu’ils l’ont feuilleté, mais riront intérieurement en se disant « graaaaave, ma nana, c’est trop ça ! » Allez, Noël n’est pas trop loin, et si Ryan Gosling passe dans votre cheminée, le PN sera peut-être assez sympa pour le déposer sous votre sapin ! D’ici-là, courage !

Pour info :
Michel Lafon, 64 pages, 12,95€ chez votre libraire !