Publié dans Albums, Bouquinade

Elza : C’est quand tu veux, Cupidon ! (Didier Levy / Catherine Meurisse)

Bonjour bonjour !

Un long silence, encore une fois. Quelles étaient mes bonnes résolutions, déjà ? Ah oui, poster plus souvent. Enfin, vous me pardonnerez j’en suis sure, parce que je reviens aujourd’hui avec non pas un, mais deux billets (le suivant étant un mot du jour, bande de petits veinards…). Bien, vous souvenez-vous de notre petite Elza, dont je vous avais parlé dans ce billet ? Eh bien, figurez-vous que je me suis fait plaisir en m’achetant l’intégrale sur le salon de Montreuil, il y a quelques mois !

elza
Crédits couverture : ill. Catherine Meurisse, © éditions Sarbacane

Sarakontkoi ?
Elza, notre jeune adolescente de 14 ans, revient, signe et persiste dans son style à elle. Elle n’en démordra pas, Robert-Louis, c’est pas son type, et Darius Mirouflet, ça va bien 5 minutes, mais faut pas trop pousser non plus. Entre ses lettres à Johnny Depp, et ses réclamations à Marylin Manson, elle trouve tout de même le temps de faire la belle, et de s’inventer des destins extraordinaires…

Tenpenskoi ?
Un éclat de rire en papier, voilà ce que c’est. On déguste les petites histoires de Didier Levy comme une Chupa Chups XXL avec un chewing-gum au milieu : on a hâte de finir pour le chewing-gum, mais on adore suçoter le bonbon ! Et je ne vous parle pas des illustrations de Catherine Meurisse, qui sont la cerise sur le gâteau. Moi j’ai bouffé ça dans le métro, et j’ai prié pour que ça ne finisse jamais.

Malheureusement, le Dieu des livres ne m’a pas écoutée : la série s’arrête, les petits exemplaires en format paysage sont épuisés et il ne reste que les grands formats (dommage). Pas de réimpression prévue, pour cause de réception assez tiède. Bah les gens, vous avez du caca dans les yeux ? C’est un petit bijou ! (Même toi, Romain, tu adorerais.) Penchez-vous dessus, vous m’en direz des nouvelles !

Pour info :
Éditions Sarbacane, 60 pages, 16€ chez les libraires chez qui il en reste (courez, même Amazon est en rade !)

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L’étrange réveillon (Bertrand Santini / Lionel Richerand)

Amis du jour, bonjour !

Nous y voilà, cette fameuse ligne droite avant Noël. Au revoir douce mélancolie automnale, langueur des jours qui raccourcissent. Bonjour bains de foule des dimanches au centre commercial, cadeaux de dernière minute, déco de sapin et derniers chocolats du calendrier de l’avent. Tiens, d’ailleurs, en parlant de Noël, voilà un petit OVNI, rencontré sur le salon de Montreuil. Le bouquin, l’auteur, l’illustrateur… tous barrés.

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Sarakontkoi ?
Arthur est un tout jeune orphelin, richissime. Malgré son personnel de maison qui s’emploie à s’occuper de lui au mieux, à le distraire, il s’ennuie. Alors pour le réveillon, il décide d’inviter les morts. La soirée est moins mouvementée qu’il ne le pensait, jusqu’à ce que…

Un album tout en rimes, bizarre, plein de tendresse et… d’asticots ! Quand la disparition d’êtres chers laisse un sentiment d’absence et d’abandon que rien ne peut combler, le jeune Arthur décide tout simplement de se tourner vers les morts. Parce qu’il veut en savoir plus sur la vie, sur la mort… Et puis, croire qu’une clique de cadavres vous fera passer une soirée digne de La Fièvre du samedi soir, c’est un peu croire croire au père Noël, après tout.

Tenpenskoi ?
Une vision hyper loufoque de la vie, du bonheur, de l’absence et de la peine. Un doux parfum de mélancolie, un brin acide, un peu comme du miel sur une tartine de beurre salé. Un délice. Le tout porté par les illustrations cromignonnes-adorables-macabres-colorées de Lionel Rocherand, un arc-en-ciel en pleine nuit. Adieu chants de Noël, bonjour squelettes apprêtés. Un album « genre Tim Burton » d’après M. Santini. Oui Monsieur, je confirme. Mais ça reste du Santini :). À croquer.

Pour info :
Grasset Jeunesse, 46 pages, 13,50€ chez tous les bons libraires !

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Aux Merveilles d’Alys, Magasin zinzin (Frédéric Clément)

Bonjour à tous !

Je suis si bien lancée, pourquoi m’arrêter en si bon chemin ? Me voilà donc à embrayer sur un album (encore). Non. Bien plus qu’un album. Un souvenir, une histoire que je me raconte encore et encore, lorsque d’aventure je me dis « quand j’étais petite ». Parce que cet album a inspiré le premier texte que j’ai joué au théâtre. Je devais avoir, quoi, 9-10 ans. S’inquiétant pour ma vie sociale inexistante (et l’air renfrogné que j’affichais constamment), ma maman avait décidé de réagir, et de me trouver une troupe, ce qui m’obligerait à parler avec des jeunes gens de mon âge, à sortir de ma coquille. Comment vous dire qu’elle a visé dans le mile…? C’est au théâtre que j’ai rencontré le premier garçon pour lequel je me suis maquillée : David Malleret, un rouquin adorablement drôle à qui je n’ai jamais osé dire un mot. Et c’est encore sur scène que je me suis sentie le mieux. Bref, tout ça pour vous dire que rien qu’en pensant à ce bouquin, en parcourant de nouveau ces lignes, j’ai été envahie d’une douce nostalgie. Et il est dédicacé par l’auteur !

magasin zinzin

Sarakontkoi ?
Alys est une marchande de merveilles. Dans son magasin, elle a tout, tout, tout. C’est son anniversaire. Et voilà qu’arrive un étrange marchand ambulant qui lui propose des trésors uniques qu’on ne trouve nulle part. Pas n’importe quels trésors, non ! Des fragments de contes ! Un éclat de la pantoufle de Cendrillon, une écharde du nez de Pinocchio, le poudrier de Blanche-Neige et j’en passe ! Et enfin, un cadeau inestimable, plus précieux que tous les trésors…

Tenpenskoi ?
Un texte plein de poésie, rythmé et magique, qui emportera, j’en suis sure, les petits et les grands dans un voyage à travers l’enfance, le rêve, les aventures fantastiques qu’on ne peut qu’imaginer. Mais aussi un magnifique objet, que Frédéric – réel artiste – a créé comme un patchwork, une boîte à tout, une boîte à merveilles, dans laquelle vous pouvez impunément fouiller. Un peu comme le grenier de votre grand-mère, où vous aimiez tant chercher les trésors répertoriés sur des cartes inventées. Un délice pour les oreilles, un délice pour les yeux, et un bonbon pour le cœur. Un indispensable !

Pour info :
Ipomée – Albin Michel, 64 pages, 22,90€ chez votre libraire (croyez-moi, vu l’objet, il les vaut !)

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Émile (V. Cuvellier / R. Badel)

Bonjour bonjour !

Aujourd’hui, on part sur des albums. Les températures sont négatives (on se caille vraiment !), les décos de Noël brillent dans les fenêtres des maisons (et parfois dans les rues, quand on a la chance de pas avoir une municipalité radine malgré un taux d’impôts supra-élevé), et les sapins sont partout. Parfait pour vous faire découvrir deux petites indigestions de bûche avant l’heure…

Émile veut une chauve-souris

Émile veut une chauve-souris – Émile est un petit garçon capricieux. Ou têtu. Et ce que veut Émile aujourd’hui, ce n’est pas un chien. Pas un hamster. Pas même un cheval. Non, ce que veut Émile, c’est une chauve-souris ! Elles vivent dans le noir ? Alors on éteint les lumières ! Elles mangent les moustiques ? Alors on allume tout. Pas logique tout ça. Tant pis, Émile a une autre idée…

Émile veut un plâtre

Émile veut un plâtre – Émile a décidé qu’il voulait un plâtre. Un plâtre, ça fait aventurier. Ou un pansement sur le visage, ça fait pirate. Mais il faut d’abord se faire mal. Et pour Émile, il n’en est pas question…

Tenpenskoi ?
L’écriture fluide et mordante de Vincent Cuvellier a un délicieux goût de caprice. Ça pique un peu, et c’est désopilant. En déformant ainsi les souhaits parfois démesurés ou insensés des enfants, il réussit à amuser petits et grands. Et quel rythme ! C’est comme une bonne blague, sur plusieurs pages. On se demande toujours où ça nous emmène ! Si vous êtes hermétiques à Toto, c’est pas grave, celle-là, c’est de la bonne vieille blague, une qui tombe pas à plat.

En passant, magnifique travail de Ronan Badel, qui a donné à Émile une frimousse boudeuse de fripouille, dans un univers totalement épuré. Et ça fait du bien aux yeux. Bref, une histoire Haribo, parce que c’est beau la vie, qu’on soit grand ou petit… à lire avec précaution, faudrait pas donner des idées aux mioches !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Giboulées, 28 pages, 6€ chez votre libraire !

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La première fois que je suis née (Vincent Cuvellier/Charles Dutertre)

Dois-je redire bonjour ? Disons que non, sinon, on est pas sortis de la berge !

Alors, une perle que j’ai dans ma manche depuis un bout de temps, depuis Gallimard Jeunesse en fait, mais que je n’ai jamais pris le temps de poster ici. Bah voilà, comme quoi les premières résolutions pour 2013 arrivent : poster un peu plus régulièrement. J’en profite pour faire un coucou à Nono,  ancienne collègue et grande copine, qui m’a conseillé en premier d’y jeter un œil.

lapremirefoisquejesuisne

 

Sarakontkoi ?
La vie est pleine de premières fois. Elles sont plus ou moins drôles, plus ou moins douloureuses, plus ou moins marquantes. Mais chaque pas qu’on fait est quelque part le premier. La première fois que l’on naît, que l’ont rit, que l’on tombe (amoureuse), que l’on joue d’un instrument, que l’on va à l’école, que l’on voyage. La première fois que l’on aime, que l’on fait des projets et qu’à son tour, on est témoin d’une première fois. La boucle est bouclée, de la naissance à la renaissance.

Tenpenskoi ?
Un texte touchant, extrêmement émouvant, qui nous rappelle que la vie est faite de premières fois, bonnes ou mauvaises. Vincent Cuvellier fait pour nous une liste arbitraire et presque universelle des premières fois qui ont jalonné notre vie. Il fait mouche et nous replonge avec une tendre nostalgie dans nos souvenirs d’enfance, mais aussi dans le début de notre vie d’adulte, de parent. Et boucle la boucle. Des souvenirs sur lesquels on peut tous coller nos propres expériences, que l’on peut partager avec notre tout jeune public, ou bien juste garder pour nous. Le tout porté par les illustrations de Charles Dutertre, d’une simplicité qui en dit plus que tous les chichis rose bonbon de Barbie. Ce livre ne vous laissera pas indifférents. À lire, et à partager !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Hors Série Giboulées, 104 pages, 14,75€ chez tous les bons libraires

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L’histoire en vert de mon grand père (Lane Smith)

L’autre jour, ma collègue Hélène qui travaille à la fabrication, est descendue avec des petits cadeaux dans les bras : des nouveaux titres qui arrivaient tout juste de chez l’imprimeur. Pas peu fière de nous montrer ces petites merveilles, elle nous en a sorti un dont je suis immédiatement, indupitablement et irrévocablement tombée amoureuse…

Crédits couveture : Lane Smith, © Gallimard Jeunesse

Je vais commencer comme pour les petits : c’est l’histoire d’un petit garçon qui nous raconte l’histoire de son arrière-grand-père à travers des arbres taillés. De sa varicelle à la guerre, en passant par son mariage et ses enfants, on retrace la vie de ce vieil homme, qui, pour ne pas oublier sa vie, la taille dans son jardin.

Les dessins sont magnifiques (je ne suis pas objective, ils sont verts et noirs, et j’adoooooore le vert), et très évocateurs. La subtilité tient du mélange entre les illustrations des souvenirs, vertes, pleines, et les personnages réels, plus discrets, dessinés au crayon de bois et parsemés de touches discrètes de vert. Gallimard décrit ainsi son livre : « un jardin où l’imagination ressuscite ce que la mémoire a effacé »… une manière de dédramatiser la vieillesse et les changements qui s’y rattachent. À lire absolument avec vos bouchons (ou à lire vous-mêmes d’ailleurs) !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Albums Gallimard Jeunesse, 32 pages, 13,50€ chez votre libraire

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Fleur de géant (Nicolas Poupon)

Et re-bonjour !

Quand on commence, on ne s’arrête plus. Alors me revoilà, pour poster dans une autre catégorie. Vous n’avez pas pu passer à côté du festival de la bande-dessinée d’Angoulême, on en parle partout. Ma binôme Estelle et moi-même avons décidé, en tant que futures professionnelles du livre, d’aller y jeter un œil. Et nous n’avons pas été déçues ! (En passant, un mot sur les salariés de l’Association, toujours en grève, à qui je confirme tout mon soutien… pour en savoir plus, allez faire un tour du côté de facebook). Bref, comme je vous le disais, on tombe quand même sur des petites perles.

Fleur n’a grandi que de deux centimètres et demi dans toute sa vie. Un jour, agacée d’être observée comme une bizarrerie, elle décide de partir. Elle rencontre Gontran un géant qui ne peut pas lire parce que les livres sont trop petits pour lui. Il lui propose de vivre dans son oreille pour devenir sa souffleuse…

Une magnifique aventure. La rencontre touchante et atypique de deux êtres que tout oppose, mais qui partagent leur amour des histoires. Nicolas Poupon nous dit comment ces histoires que l’on raconte nous aident à construire nos propres histoires et à les raconter.

Et, détail non négligeable, l’auteur est aussi l’illustrateur. Les dessins sont magiques et aussi émouvants que les mots. Moi, j’ai eu droit à ma dédicace. Et vous savez quoi ? C’est la première dédicace de Nicolas Poupon sur Fleur de géant (tiré à 3000 exemplaires, il sortait de chez l’imprimeur). Il a écrit sur son dessin « Pour Tery, la première ! ». Bref, un livre magnifique, une histoire touchante et des illustrations qui n’ont rien à envier aux livres de contes. Bravo.

Pour info :
Éditions Scutella, 58 pages (l’éditeur dit à partir de 3 ans…)

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La Grande Fabrique de Mots (A. de Lestrade / V. Docampo)

Je ne vous l’ai peut-être pas encore dit, mais je suis une grande sœur. Deux petits monstres de petites sœurs (10 et 17 ans… bon, 17 ans, c’est un peu  grand, on est d’accord), et deux petites filles qui vivent chez nous parce que nous sommes famille d’accueil (8 et 4 ans). Forcément, on lit les histoires le soir. On essaie de leur apprendre à aimer les livres.

Il y a quelques temps, mon amie Charlotte, qui est férue de livres destinés à la jeunesse (de l’album au roman), m’a fait découvrir un petit trésor. Le livre s’appelle La grande fabrique de mots.

Sarakontkoi ?
On y découvre que la parole est d’or, et parfois au sens littéral, puisque dans le pays où vivent Philéas et Cybelle, deux jeunes enfants, les mots coûtent cher. C’est pour ça que Philéas ne peut avouer son amour à Cybelle. Mais a-t-on vraiment besoin des mots, ou tout du moins de ceux auxquels on pense, pour dire à quelqu’un qu’on l’aime ?

Tenpenskoi ?
Au-delà de la douceur des illustrations et de l’incroyable justesse du propos, on découvre une histoire qui nous parle. À l’heure où nous communiquons plus vite de la lumière, on a tendance à oublier la portée des mots, et à penser qu’ils suffisent pour dévoiler une intention, un sentiment.

On apprend que le choix des mots est important, et, bien qu’immédiats, ils peuvent être une barrière. Il faut écouter, mais il faut aussi voir et ressentir.

Perso, j’ai même versé ma petite larme à la fin. Pour plus d’infos, vous pouvez cliquer ici, le livre y est présenté un peu plus en détail.

Pour info :
éditions Alice, 34 pages, 12,90€