Publié dans Albums, Beaux livres, Bouquinade

La Belle et la Bête (J.-M. Leprince de Beaumont / Nicole Claveloux)

Amis lecteurs,

Je me sens d’humeur à poster aujourd’hui. Parce qu’en fait, je me rends compte que je n’ai pas pris soin de vous présenter certains livres que je bichonne pourtant comme la prunelle de mes yeux. Tout ça parce que ce sont des albums. Ou parce que vous connaissez l’histoire. Mais chaque album est différent, et chaque histoire l’est aussi.

Dans ce billet, je vous propose de redécouvrir cette histoire que vous connaissez si bien.

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Sarakontekoi ?
Un vieux marchand a trois filles et trois garçons. Lorsqu’il apprend que sa flotte a été touchée par une tempête, il entreprend un long voyage pour faire état des dégats. Sur le chemin du retour, ruiné et plein de chagrin, il s’égare et s’arrête dans un mystérieux palais. On lui offre le gite et le couvert, sans qu’il connaisse l’identité de son hôte. Mais lorsqu’en partant il arrache une rose au jardin, une Bête surgit et lui propose un marché quelque peu inéquitable…

Tenpenskoi ?
« Il était une fois », c’est comme ça que commence le conte que vous connaissez. Celui-ci est un peu différent. Exit les chandeliers qui parlent et dansent, et les théières qui philosophent. Les trois sœurs sont jalouses et égoïstes, les frères belliqueux et peu responsables. L’histoire, la vraie, certains la connaissent. Mais la connaissez-vous racontée avec les mots délicieusement désuets de Madame Leprince de Beaumont ? Portée par les fines illustrations de Nicole Claveloux ? Alors ce livre est fait pour vous.

Ptit +:
La finesse du trait et du détail de l’illustratrice qui donne vie à l’histoire. L’édition originale de cette version, aux éditions Être, pointillait les images de touches argentées. Aujourd’hui, Christian Bruel a dû cesser son activité d’éditeur et a cédé une partie de ses albums aux éditions Thierry Magnier. J’ai la chance et la fierté de posséder un des derniers tirages de Être…

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Pour info :
Nouvelle édition : Éditions Thierry Magnier, collection Albums, 48 pages, 23 EUR chez votre libraire.
Édition originale : Être éditions, 48 pages

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Le Lac des Cygnes (Tchaïkovsky / Charlotte Gastaut)

Amis du jour rebonjour !

Afin d’étoffer quelque peu cette nouvelle catégorie Beaux-livres, je vous propose un autre ouvrage, dont je prends le plus grand soin.

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Sarakontkoi ?
L’histoire, vous la connaissez : celle de ce prince qui refuse qu’on l’oblige à se marier, qui s’enfuit et suit un vol de cygnes qui le conduit jusqu’à une mystérieuse princesse cygne le jour et femme la nuit. Il en tombe amoureux et lui promet de l’épouser pour rompre le sort. Mais quand arrive le bal, c’est à une jumelle maléfique qu’il déclare son amour. La fin varie selon les versions : l’amour du prince et de la princesse est si fort qu’il brise tout de même le maléfice, ou bien dans d’autres versions, les amants meurent tous les deux. Je vous laisse découvrir la fin qu’ont choisi les Éditions amaterra.

Tenpenskoi ?
Tout l’intérêt de ce bijou réside dans les illustrations et, je vous le donne en mille, la découpe laser, qu’Amaterra qualifie à juste titre de « dentelle de papier ». Ajoutez à cela la féérie de Charlotte Gastaut et une bichromie maîtrisée (à-plats noir et Pantone doré) et vous obtenez un parfait jeu d’ombres et de lumière.

Pour faire simple, on vous propose une promenade au pays des rêves sur un nuage tout doux. C’est frais et c’est léger, et c’est meilleur que Perle de Lait !

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Pour info :
Éditions amaterra, Hors Collection, 44 pages, 24,50€ chez votre libraire

Un petit mot sur amaterra :
C’est une petite maison lyonnaise qui édite un contenu de qualité tant par le fond que par la forme, destiné aux enfants. Les collections comportent :
– des albums pour les plus petits ;
– une collection sur les grands personnages de la littérature (d’Ulysse à Cléopâtre en passant par Lancelot et Calamity Jane) ;
– des romans illustrés sur de grands épisodes historiques ;
– des ouvrages hors collection d’un raffinement rare.
– et j’en passe…

Et vous en entendrez de nouveau parler de cet éditeur !

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Le Château des pianos (Pierre Créac’h)

Vers l’infini et au-delà, nous voilà repartis pour un voyage tendre et rafraîchissant au pays des grands compositeurs !

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Sarakontkoi ?
Le jeune Rémy doit passer le concours du Conservatoire. Mais voilà, pris de trac, il s’enfuit. Il arrive dans un vieux château, où il fait la connaissance du malicieux chat Cluster… et croise la route de personnages hauts en couleur : les pianos des plus grands compositeurs. Oubliés, ils s’ennuient, dépriment, écrasés pas la poussière et le poids des années. Alors, pour leur remonter le moral, Rémy décide de leur composer une nouvelle musique. Mais le Piano Pouventail veille…

Affronter ses peurs pour embrasser sa passion. Voilà un obstacle que doivent traverser tous les jeunes gens en grandissant. Rémy nous entraîne avec lui dans un dédale de sentiments et de sensations, où pour aller de l’avant, il faut parfois oublier où l’on veut se rendre.

Tenpenskoi ?
Nous avons découvert cette pépite, Jean-Noël et moi, lors du salon de Montreuil, il y a bien 3 ans. C’était à l’occasion d’un concert dessiné. Nous n’avions jamais vu ça, ni l’un ni l’autre : une lectrice, qui lit. Et l’auteur qui dessine son histoire en même temps, sous nos yeux. Qui donne vie devant nous aux personnages qu’il a créés et qui partage un peu de sa magie pour que nous la transmettions en relisant cette merveilleuse histoire. J’ai été émue par la délicatesse des illustrations, la justesse du propos. J’y ai vu ma petite sœur Lou, à l’heure où elle doit comprendre que la peur n’est qu’un obstacle qu’elle a créé elle-même. À lire, à relire, à partager sans modération !

Pour info :
Editions Sarbacane, Album (Hors Collection), 73 pages et un CD (lu par Pierre ARDITI), 21€ chez votre libraire.

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Gigi, reine de la mode (Philippe Eveno/Philippe Katerine/Charlotte Gastaut)

Amis du jour, bonjour !

Loin de moi l’idée de me laisser emporter par la morosité ambiante, ni même par les vents de tempête qui balaient notre belle plaine de la Limagne. Alors, pour redonner un peu de rose à nos joues pâlies par l’hiver, voici une petite perle.

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Sarakontkoi ?
Gigi est une jeune et talentueuse styliste. Lorsqu’elle est remarquée par la maison Grandchamp, c’est le début du succès. Mais voilà, après une première collection couronnée de succès, c’est la panne sèche. C’est sûr, Gigi rendra copie blanche. Mais lors d’une promenade solitaire, elle croise le chemin d’une gitane qui va la faire voyager à travers les époques. L’occasion pour Gigi de retrouver l’inspiration…

Tenpenskoi ?
Laissez-vous porter par le voyage de Gigi, drôle, frais. De cette fraîcheur qui fait les joues roses après avoir joué dans la neige. L’histoire est portée par les (toujours) merveilleuses illustrations de Charlotte Gastaut et la musique espiègle de Philippe Katerine. La preuve, sur la (loooongue) route Paris-Clermont, nous avons bien écouté le CD une dizaine de fois ! Alors comme Gigi, sachez ouvrir les yeux. Chaque détail peut décorer le patchwork de votre vie.

Pour info :
éditions Actes Sud, collection Actes Sud Junior, 48 pages (et un CD), 21€ chez votre libraire

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Marie-Antoinette, Journal d’une reine (Benjamin Lacombe)

Amis lecteurs, petits et grands, cueilleurs de cerises prématurés et pic-niqueurs du mercredi, bonjour !

Je ne m’étendrai point sur mes absences prolongées (prétérition, bien entendu), et ne vous expliquerai pas non plus à quel point les préparatifs d’un mariage peuvent être prenants.

Aujourd’hui, je viens vous parler d’un album que m’a offert mon futur époux, en voyant que j’avais craqué sur le graphisme (comment ne pas craquer sur le travail de Benjamin Lacombe ?). Oui mais, y’a un mais…

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Sarakontkoi ?
Marie-Antoinette d’Autriche est promise à un grand destin : épouser le futur roi de France. Elle devra pour ce faire abandonner tout ce qu’elle connait, jusqu’à son fidèle compagnon à quatre pattes, pour se donner toute entière à la France. Partagée entre cette mère froide qu’elle veut rendre fière, son affection pour son époux et sa passion pour le compte de Fersen, ses espoirs de devenir mère, le jugement que sa propre famille, et les courtisans portent sur sa vie, Marie-Antoinette perd pieds. Jusqu’à l’issue fatale.

Ma foi, ce texte sous forme de journal (fictif, bien entendu) nous rend cette reine diabolisée bien humaine, et l’on comprend sa solitude et son isolement ; quoi que très entourée, elle n’en est pas moins seule contre tous, à devoir justifier chaque mot, chaque geste, chaque regard, jusque par delà les frontières d’où lui viennent des lettres courroucées de sa mère et de son frère. Une spirale qui la conduira où l’on sait.

Tenpenskoi ?
Les illustrations sont magnifiques, pleines d’amertume et de cynisme. La couverture en elle-même est un petit bijou : fer à dorer, gaufrage, dos toilé. En soi, un bel objet. Les textes sont très bien renseignés puisque Lacombe s’est accompagné d’une spécialiste, Cécile Berly. Cela dit, je me permets de jeter un caillou dans cette mare de perfection, notamment devant l’aspect décousu du texte. Certes, les moments d’absence de la reine peuvent s’expliquer, mais je ne comprends pas toujours l’articulation entre les lettres (écrites dans un style très — trop ? — fastidieux) et les extraits de journal. J’apprécie tout de même la chronologie présente à la fin.

En bref, ne retenons de cet album que l’humanisation de celle que l’on pensait être un monstre d’égoïsme et le plaisir que l’on a à en parcourir les pages. Mais le plaisir de lecture n’y était pas.

Pour info :
Editions Soleil, collection Métamorphose, 96 pages, 24,95€

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La Princesse qui n’avait pas de royaume (Ursula Jones/Sarah Gibb)

Amis lecteurs, bonsoir !

Je vous parlais ce matin de la somme astronomique que nous avons dépensée, Chéri et moi, au salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil. Eh bien, il est temps de vous parler un peu de nos trouvailles. Et pour commencer, une illustratrice découverte grâce à un album de Raiponce chez Gallimard Jeunesse, redécouverte grâce aux conseils de mon amie Charlotte, libraire. J’ai nommé : Sarah Gibb.

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Sarakontkoi ?
Il était une fois (puisqu’il s’agit d’un conte), une princesse qui n’avait pas royaume. Pour vivre, elle livrait des paquets bizarres qui ne pouvaient être livrés par la Poste. Elle parcourait les villes et les villages avec sa charrette et sa jument Coquette. Les duchesses n’en voulaient pas pour leurs fils, les rois se la disputaient et les princesses, engoncées dans leurs lourds jupons, enviaient sa légèreté. Mais la princesse n’aspirait qu’à trouver son royaume. Et un royaume peut prendre bien des formes, et nulle part peut devenir partout…

Tenpenskoi?
Un conte moderne et plein de barbe-à-papa, porté par des illustrations délicieuses. La délicatesse du détail, la finesse des ombres chinoises parsemées de touches multicolores. L’auteure et l’illustratrice ne se refusent rien. Une poignée de Dragibus colorés, une brise chaude et légère au parfum de lilas qui s’engouffre à travers la fenêtre au printemps…

Pour info :
éditions Gautier-Languereau, collection Les petits Gautier, 5,25 EUR en version souple.
éditions Gautier-Languereau, collection Les beaux albums,14,95 EUR en version reliée.

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Le petit loup rouge (Amélie Fléchais)

Amis du jour, bonjour !

Dites-donc, votre hôtesse, quand elle commence, on ne l’arrête plus ! M’enfin, je dois dire que ça me manquait beaucoup, et bizarrement, c’est revenu tout seul. Aujourd’hui, encore un cadeau de Chéri, pour ma promotion cette fois (oui oui, tout ça en 6 mois !). Et je peux vous dire qu’il partage ses lecteurs…

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Sarakontkoi ?
C’est l’histoire d’un petit loup qui porte un capuchon rouge. Sa maman l’envoie porter un lapin à sa mère-grand pour qu’elle en fasse son repas. Mais il se perd dans la forêt, et, seul, perdu et affamé, il mange le petit lapin. Son papa lui avait dit de ne pas s’aventurer dans le bois mort, qu’il abritait des Hommes. Mais quand petit loup croise une petite blonde à la bouille d’ange, il la suit sans réfléchir. Elle le ramène chez elle… pour le plus grand plaisir de son papa chasseur qui a visiblement une revanche à prendre sur les loups.

Tenpenskoi ?
Un beau retournement de conte, quoi qu’un peu tragique pour les plus jeunes (j’émets donc une réserve là-dessus). C’est un changement de point de vue intéressant, qui fait échos, de manière innocente, à bien des problématiques contemporaines. Le méchant n’est pas celui que l’on pense, et le chasseur pas si innocent que ça. Lorsque les humains amis des loups sont montrés du doigt et punis, lorsque les loups sont ceux qui fuient les fusils endiablés des humains… Une plume simple et affûtée portée par de magnifiques aquarelles et les grands yeux bleus d’une petite blonde et d’un petit loup encapuchonné. Une oxymore sur patte !

Pour info :
éditions Ankama, collection Étincelle, 80 pages, 15,90€ chez votre libraire.

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Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore (William Joyce / Joe Bluhm)

Un dernier billet pour ce soir, et pas des moindres, puisqu’il s’agit d’une petite révélation. Oui oui, littéralement. Il me semble que c’est mon très cher Harold qui m’avait montré la vidéo du court métrage issu du bouquin, court-métrage dont je posterai le lien à la fin de ce billet. Pour info, ma maman a pleuré en lisant le livre. Âmes sensibles, à vos mouchoirs !

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Sarakontkoi ?
Morris Lessmore consigne dans son livre tout son savoir, ses espoirs. Et par dessus tout, Morris Lessmore aime les histoires. Mais le vent qui souffle emporte tout, même les mots. Il ne reste plus rien. Et le livre de M. Lessmore se retrouve vide. Alors, M. Lessmore part, son livre vide sous le bras. Mais au détour d’une rencontre, Morris fait la connaissance d’un livre fort aimable, qui va le conduire là où nichent les livres…

Tenpenskoi ?
Une histoire magnifique, éblouissante par sa simplicité, émouvante par sa vérité. Un hymne à l’amour. À l’amour du livre et des mots, mais aussi à l’amour du partage. Parce que les livres ne peuvent exister sans nous, mais que nous aussi existons à travers eux, en y laissant un peu de nous : un morceau d’ennui, une larme de tristesse, un frisson d’amour ou une tache de confiture. Par dessus tout, les livres vivent parce que nous les lisons et que nous les partageons. Ils font de nous des passeurs de mots. Les histoires sont immortelles, et les homme, grâce aux histoires, sont immortels. Le voyage au-delà du temps, la vie en dehors du monde. Bref, un livre.

Des phrases courtes, un texte simple, des illustrations qui parlent autant que le texte, cet album est un petit chef-d’œuvre qui émouvra (si si, ça existe) les grands et les petits. Et comme promis, le court métrage, primé aux Oscars en 2012.

http://www.youtube.com/watch?v=EGgo1-1QBok

Et pour vous prouver que je ne suis pas la seule à aimer :
http://www.aymerix.com/les-fantastiques-livres-volants-de-mr-morris-lessmore/

Pour info :
Bayard Jeunesse, 56 pages, 12,90€ chez votre libraire.
Aussi disponible sur iPad.

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La sorcière Rabounia (Christine Naumann Villemin / Marianne Barcilon)

Amis du jour, bonjour !

Mais puis-je encore vous apostropher de la sorte quand je vous ai laissé tomber au profit des tribulations de ma vie de couple naissante ? Même mon compte WordPress m’a regardée d’un œil perplexe quand j’ai entré mon mot de passe et mon identifiant. Genre : « t’es qui, on se connait ? » Ah, les copines en couple, c’est plus pareil ! Je prends quand même le temps de poster quelques chroniques de livres lus sur le pouce, des albums, comme un goût de sucres d’orge avant les froides vacances de Noël…

La-sorcière-Rabounia

Sarakontkoi ?
Rabounia vit tranquillement sa vie de sorcière dégoûtante, sagement posée dans les quelques pages de son histoire. Pas un super duplex, mais quand même un petit 10 pages carrées, suffisamment confortable pour sa vie de solitaire. Un jour, entre deux limaces et une potion magique qui sent la crotte de nez (j’exagère à peine), elle entend une plainte. « BOUHOUHOUHOU ! » couine une petite voix pas très loin de là. Alors Rabounia fait ce que des générations de sorcières lui ont dit de ne surtout pas faire : elle sort de son histoire pour faire taire ces sanglots insupportables…

Tenpenskoi ?
Moi ? Sortir d’un espace culturel ou d’une librairie sans un bouquin ? Impossible. Je mangerais des pâtes tout un mois plutôt que de me priver de cette petite friandise (l’avantage de la vie à deux, c’est qu’on partage le loyer, eh eh). Du coup, quand j’ai des coups de cœur comme ça, eh bah je me gère plus. Un petit coup d’œil sur les illustrations — le trait au crayon de papier, le dessin qui sent le vrai, le fait main, et la peinture aquarelle — le vernis sélectif de la couverture et la typo super sympa du titre, il n’en fallait pas plus pour que le livre finisse dans mon petit panier.

Rabounia, c’est la sorcière par excellence. Elle est moche, elle ne sent pas bon. Mais les sorcières aussi, elles ont un cœur, même si elles ne le savent pas. Un album loin de faire peur, une histoire courte à raconter aux marmots avant d’aller dormir le soir. Bref, un moment qui sent bon la Soupline du doudou et les chocolats chauds…

Pour info :
Kaléidoscope, 30 pages, 13,50€ chez votre libraire

Publié dans Albums, Bouquinade

Le Yark (Bertrand Santini / Laurent Gapaillard)

Me revoilà pour une nouvelle chronique toute chaude… Quitte à perdre du temps, autant le faire correctement, avant de devoir sérieusement se mettre au boulot (oui, j’ai des textes qui m’attendent aussi). J’ai regardé mon étagère (mentalement), en me demandant quel bouquin je pourrais terminer rapidement, et qui attendait là depuis un bout de temps. La réponse, évidente : Le Yark. Sur mes étagères depuis décembre dernier. Il était temps… d’ailleurs, je vous ai déjà parlé de son charmant auteur, Bertrand Santini, avec L’Étrange réveillon.

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Sarakontkoi ?
Le Yark est un monstre dévoreur d’enfants. Pas par choix, non, mais parce que c’est comme ça. Et, petite nature, le Yark ne peut manger que les gentils enfants. Les méchants lui filent des coliques pas possibles, des pustules et j’en passe. Et leur méchanceté peut même être mortelle. Mais voilà, l’enfant sage devient denrée rare de nos jours. Et lorsque notre Yark tombe enfin sur une pièce de choix, il se prend d’affection pour elle… quel dilemme !

Tenpenskoi ?
Des histoires de monstres, on connaît, on pense les avoir toutes lues. À l’école quand on était petits, à nos frères, nos sœurs, nos fils, nos filles, aux infernaux diablotins qu’on garde le samedi soir pendant que leurs parents s’offrent une — rare — soirée sans criards pour leur couper toute envie de se reproduire. Bref, les monstres, on connaît. Pire, les monstres gentils poussent partout en ce moment, et même les vampires se font agneaux devant de frêles jouvencelles. Mais alors, qu’est-ce qu’il a ce Yark ? Bah, la plume de Bertrand Santini pardi ! Son rythme, son intelligence, et ce petit vent qui porte comme une odeur de barbapapa…

Loin d’être moralisateur, voilà un bouquin qui pointe avec le plus grand flegme, un délicieux second degré, et sans en avoir l’air, les monstres que nos rejetons sont devenus. Petits calculateurs, négociateurs en culotte courte, minis mesquins — et j’en passe — se succèdent. Les enfants adoreront le Yark, les parents la vision des enfants qu’offre Santini. Et en plus, c’est dit de façon tellement jolie ! Un mot sur les illustrations, dont le trait sûr et dansant et la légèreté nous ravissent au fil des pages. De la première majuscule au dernier point, ce bouquin, c’est le sourire pétillant que M. Santini vous adresse, chers lecteurs…

Pour info :
Grasset-Jeunesse, 80 pages, et pour la modique somme de 13€, vous avez entre les mains un magnifique bouquin papier ivoire, dos carré cousu-collé et couverture toilée…

Bientôt dans nos salles, d’après ce que j’ai entendu !