Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

Six couronnes écarlates, T1 (Elizabeth Lim)

Ami du jour, bonjour !

Une fois n’est pas coutume, je te parle d’une sortie récente (je suis dure avec moi-même, ça m’arrive tout même de temps en temps). Un roman que j’ai lu avec mes copines de lecture commune, j’ai nommé Charlotte et Marilyn. Et pour une fois, c’était moi le chat noir…

Sarakontkoi ?
Toute magie a été bannie du royaume de Kiata. La princesse Shiori est promise à un seigneur de petite lignée qu’elle refuse d’épouser. Lorsqu’elle surprend sa belle-mère en plein rituel, celle-ci transforme ses six frères en grues, et lui interdit de parler ou de dévoiler son identité sous peine de tuer ses frères. Commence pour Shiori un long voyage à travers son royaume pour tenter de sauver ses frères et de lever la malédiction.

Tenpenskoi ?
Je ne vais pas passer par quatre chemins, je suis très mitigée. D’autant plus que j’ai lu le roman avec des copines qui, elles, ont adoré ! Pour commencer, un gros big up sur le choix du conte qui est à la base de cette réécriture (parce que c’en est une), une sorte de mélange entre Les Cygnes sauvages d’Andersen et Les Six Cygnes des frères Grimm. Il partait donc sur un bon point puisqu’il entrait pour moi dans la catégorie des contes peu repris (coucou D’Or et d’oreillers avec La Princesse au petit pois, et La Malédiction de Highmoor avec Le Bal des douze princesses). Alors c’est vrai que sur la fin, je n’ai pas lâché le bouquin, que ça se lit facilement, même si le style n’est pas fou. Il y a quelques fulgurances narratives, et oui, pourquoi pas le transposer dans un univers japonisant puisque c’est la mode… Donc en soi, pas une lecture désagréable.

Mais tu imagines bien qu’il y a un « mais »… Je ne m’y sentais pas bien. J’ai trouvé que ça manquait de contexte, et que le peu qui nous était donné n’était pas clair (plusieurs fois j’ai levé les yeux en me disant « hein ? »). Reprendre un conte, c’est cool, mais il faut l’étoffer, et surtout l’approfondir. Ici, c’est étoffé, on y a ajouté de l’action, des trucs qui n’existent pas dans le conte, d’ailleurs on part sur tout autre chose à la fin. Mais voilà, c’est tout ce qu’on a fait, l’étoffer et y ajouter de l’action. Personnellement, j’ai besoin de savoir qu’un royaume a du vécu, un peu comme si je débarquais dans un univers hyper rodé ; c’est ça qui permet de sortir du format « conte » où le lecteur est censé accepter des faits établis. Là, on me dit « il s’est passé ça il y a des milliers d’années, mais on a tout oublié depuis, sauf une légende ». Ok.

Beaucoup de facilités (vous reprendrez bien un peu scenarium Madame), notamment, et je ne divulgache rien puisque c’est littéralement le premier chapitre, la princesse qui fuit de sa cérémonie de fiançailles parce que son oiseau en papier s’est envolé (pourquoi ?) et qu’elle le suit et plonge dans le lac. Ca n’a aucun sens. Déjà, ça partait mal. De plus, si je suis en point de vue interne (donc dans la tête de la protagoniste), que je ne vois que ce qu’elle voit, qu’on a les mêmes éléments de réflexion et que je devine un truc et pas elle, ça me gonfle. Et c’est comme ça tout le long. Du coup, ce n’est pas une mauvaise lecture, il en ressort tout de même du positif (quelques twists sympas, les relations entre les personnages, la complicité, la duplicité) mais trop d’éléments approximatifs et mal maîtrisés pour que je sois à l’aise dans ma lecture. Dommage, le livre est joli. D’ailleurs Rageot, ça serait sympa de préciser que c’est un tome 1…

Pour info :
éditions Ragot, trad. de Sophie Lamotte d’Argy, 560 pages, 18.90€

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