Publié dans Bouquinade, Litté de l'imaginaire (SF, Fantasy, Fantastique)

D’or et d’oreillers (Flore Vesco)

Ami du jour, bonjour !

Tu le sais parce que je t’ai harcelé avec ça, au mois de juillet, c’était mon anniversaire. Et quand tu aimes les bouquins, le mieux, c’est quand on t’en offre… ou qu’on t’offre la possibilité d’en acheter. J’ai donc eu droit entre autres à une carte cadeau, et l’ami, je me suis fait plais’ ! Parmi mes achats figurait ce (spoiler) petit bijou. Sitôt acheté, sitôt lu (oui oui, d’une traite) — fait suffisamment rare pour le souligner.

Sarakontkoi ?
Le jeune lord Handerson recherche une épouse, et pour se faire défie les jeunes filles de passer une nuit chez lui sans chaperon. Contre toute bienséance, Mme Watkins y envoie ses trois filles et leur suivante, Sadima. Dans la chambre, un lit où s’empilent une dizaine de matelas. Celle qui relèvera le défi n’est pas forcément celle que l’on pense, et l’épreuve pas ce qu’elle semble être…

Tenpenskoi ?
Je lève de suite le suspens : ce bouquin est MÂ-GNI-FIQUE ! Voilà bien longtemps que je n’avais pas dévoré un roman en un après-midi ! S’il s’agit au départ d’une réécriture du conte de la Princesse au Petit Pois, on dérive très vite pour partir dans une direction inattendue.

Exit la fragile princesse, dont la peau est blessée par un innocent légume. Mais il y est bien question de peau. C’est un roman charnel, presque gourmand, où les protagonistes se découvrent eux-mêmes et l’un-l’autre. On y parle d’éveil de la sensualité, de la sexualité, d’émancipation. Sur la dernière partie, j’ai levé les yeux de ma lecture, et je me suis demandé où j’étais, et ce que m’avait fait ce roman. Il exerce comme un pouvoir, une sorte de fascination qui nous enrobe tel un cocon. Et durant ces quelques secondes de pause, j’étais perdue. Le roman supprime tous vos repères ! C’est loufoque mais ça marche ! Un petit clin d’œil au passage à d’autres contes et légendes (Midas, la pierre philosophale, Cendrillon — la vraie — et le petit chaperon rouge)…

Le tout est servi dans un écrin de poésie, de métaphores, de jeux sur les sonorités, les rythmes, les mots. Loin du roman middle-grade auquel je m’attendais, j’ai eu droit à un rite initiatique lourd de sens, une lecture qui se mérite, et qui en repoussera certains, c’est clair. C’est beau, c’est organique et clairement déstabilisant, mais p*** qu’est-ce que c’est bon !

Pour info :
éditions l’école des loisirs, collection Medium+, 240 pages, 15€

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