Publié dans Madame Je-Sais-Tout, Sors ta science

Sors ta science #12

Ami du jour, bonjour !

Point de mot du jour, ni de point lecture pour aujourd’hui. Ma collègue Fred revient de vacances, et là, entre deux chargements de pneus, elle me raconte ses soirées, ses voyages. Et v’là t’y pas qu’elle me cause d’un débat auquel elle a assisté lors d’une soirée entre amis. Le sujet : l’écriture inclusive.

Mais keskecé ?

Pour commencer, sache que je n’ai pas l’intention de te faire un cours magistral, je suis loin d’être une experte en la matière. Mais ça existe, et c’est important de le savoir, d’en parler.

Dans 1984, George Orwell avait très bien compris que le langage était la clef du pouvoir. Oui, tu peux être riche, intelligent, beau. Mais rien — et je dis bien rien — ne remplacera un bon talent d’orateur (cf. le swag de Tyrion Lanister, toi-même tu sais). Parce que les mots ont un pouvoir. Et le pouvoir, l’homme — que dis-je, l’immortel académicien — s’en est emparé il y a bien longtemps, notamment au XVIIe siècle en particulier, en masculinisant bon nombre de mots (des professions surtout). Là-dessus, j’arrête l’historique, j’aurais peur de m’avancer et de dire une bêtise. Mais si le sujet t’intéresse, tu peux lire Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin d’Éliane Viennot.

Bref, tout ça pour te dire qu’aujourd’hui, on essaie de rebattre les cartes, et de redonner à la femme une place dans la société. Là encore, je ne m’étends pas sur le féminisme et ses combats, je te laisse maître de tes opinions. Toujours est-il que l’écriture inclusive fait partie des armes que l’ont sort au nom de l’équité entre hommes et femmes. Et je m’en vais t’expliquer de quoi il s’agit.

Selon le site www.ecriture-inclusive.fr, il s’agit de « l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes. » En gros, donner une place au féminin dans le mot et la phrase, même lorsque celui-ci se mêle au masculin. On te propose quelques solutions :

  1. Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres
    Exemples : « présidente », « directrice », »chroniqueuse », « professeure », « intervenante », etc.
  2. User du féminin et du masculin, par la double flexion, l’épicène ou le point milieu
    Exemples : « elles et ils font », « les membres », « les candidat·e·s à la Présidence de la République », etc.
  3. Ne plus mettre de majuscule de prestige à « Homme »
    Exemple : « droits humains » ou « droits de la personne humaine » plutôt que « droits de l’Homme »

Et pour la petite histoire, sache que les Allemands, comme d’hab, sont super en avance sur nous, parce que, eux, ils ont déjà intégré l’écriture inclusive, et sans bouder, oui Monsieur-dame ! Non contents de féminiser toutes les professions en ajoutant le suffixe -in, ils proposent également un pluriel mixte en insérant un -i- majuscule avant la marque du pluriel. Ainsi :

der Lehrer : le professeur
die Lehrerin : la professeure
die Lehrer : les professeurs (masculin)
die Lehrerinnen : les professeurs (féminin)
die LehrerInnen : les professeur.e.s

Comme dirait l’autre, ça ne mange pas de pain, et on sait de quoi on cause. À bon entendeur/-se, cher.e.s lecteurices…

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2 commentaires sur « Sors ta science #12 »

  1. Dans le dernier tome des Outrepasseurs, l’auteure Cindy Van Wilder a créé un personnage humain non défini sexuellement. Dans la narration, elle utilise le pronom iel, qui s’intègre à la perfection au récit. 😉

    1. Je crois que j’en ai effectivement entendu parler… à voir ce que ça donne à la lecture, et à l’écriture.
      Je pense cela dit que le sujet mérite qu’on se penche dessus et qu’on réfléchisse à une façon intelligente d’arriver à un compromis 😉 😉 😉

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