Ami du jour, bonjour !
Ajourd’hui, je suis énervée. Mais pas énervée genre t’as un trou dans ta chaussette. Non ! Je suis vénère comme le tonnerre, comme le dirait ma collègue Géraldine. Plusieurs choses.
La première : j’écoutais (en travaillant) les vidéos d’un Booktubeur (ceux qui parlent de livre sur Youtube… mais si, tu sais ! Même ma maman, elle sait…) Et d’un coup, mon sang n’a fait qu’un tour. Déjà, en termes de contenu, c’était pas ça, mais il a dit ce qu’il n’aurait JAMAIS dû dire. « Je vais vous présenter le prochain livre. Enfin, c’est pas un livre, c’est une BD ». STOP ! T’as dit quoi tête d’ampoule ? Prends ton dico. Allez ! Prends-le, bordel ! Cherche la définition de livre.
Je te la donne, et avec l’aide d’un dictionnaire qui déchire sa maman : le TLFI.
Livre (subst. masc.) : Assemblage de feuilles en nombre plus ou moins élevé, portant des signes destinés à être lus.
On fait la check-list.
Est-ce qu’une BD a des pages (ou des feuilles) ? Oui.
Est-ce ces pages sont assemblées ? Oui.
Est-ce que ça se lit ? Oui (et ça va même au-delà des signes, des mots et des phrases, tu peux lire les images !)
Une BD est donc un livre. CQFD. Et toi, qui lis des pavés des 1500 pages sur des sujets divers et variés, tu penses que tu lis mieux que celui qui vient d’avaler — au-delà des Astérix (parce que non, la BD ce n’est pa que ça, même si ça c’est cool) — la bio de Joséphine Baker, celle d’Olympe de Gouges et celle sur l’endoctrinement des populations en Corée du Nord ? Parce que oui, on peut parler de tout ça en BD. Et de tolérance, et d’équité, et de trucs vachement funs aussi. Donc lire de la BD, c’est lire, et c’est génial ! C’est avec des conneries de ce genre que, quand tu bosses en bibli, comme ça m’est arrivé, tu te retrouves avec des gamins, et pire, des adultes, qui ont honte de te rapporter la collection complète des Tintin ou des Walking Dead . Et ça me gave.
Second coup de sang (oui, oui, Booktube me rend folle). Certains Booktubeurs ont réellement un contenu et des propositions de lectures variées, et super intéressantes (on en parle bientôt) ! Mais, crotte-zut-flûte, quand tu causes de ton personnage principal, ne l’appelle pas « le protagoniste principal » ! Parce que le protagoniste, c’est DÉJÀ le personnage principal ! Et ça mon loulou, ça s’appelle un pléonasme. Comme monter en haut.
Voilà, je vais mieux. Je te fais de sincères poutous, en attendant de chroniquer les quelques bouquins sur lesquels je planche en ce moment.
Je suis tellement d’accord avec ton coup de gueule !
Je ne compte plus le nombre de fois où – quand je bossais dans une librairie généraliste et que je m’occupais du rayon BD-jeunesse-, un.e client.e me demandait des conseils pour un.e enfant en me précisant bien « un roman, hein, parce qu’il/elle ne lit que des BD et j’aimerais qu’il/elle lise enfin de vrais livres ». De « vrais » livres ? Sérieusement ? Comme si la BD n’était qu’un torchon admissible jusqu’à tes 6-8 ans pour apprendre à lire mais qu’après il faut quand même passer à autre chose…
Hello ! Passage de Saturnin Lecoin ! 🙂