Publié dans BD, Bouquinade

La Page blanche (Boulet / Pénélope Bagieu)

Ami du jour, bonjour !

Bon, si tu suis un peu ce qu’il se passe sur le blog et sur les réseaux sociaux, tu auras compris que (tadam !)… Chéri et moi, on s’est inscrits à la médiathèque ! Et ça, c’est génial, t’as l’impression d’avoir un super pouvoir. Genre tu lis tous les livres que tu veux, sans culpabilité, et si t’aimes pas, tu le rends juste un peu plus tôt ! Rassure-toi, ça ne m’empêche pas de continuer à faire grossir ma liste d’envies, faut pas déconner non plus !

Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que j’ai récemment découvert Booktube. Je t’ai déjà parlé de Lemon June et de Margaud Liseuse, entre autres. Mais tu peux aussi découvrir Pinupapple & Books, Emilie de Bulledop (qui te parlera notamment lecture et dyslexie) ou encore Sita de Do cats eat Bats, pour élargir un peu tes horizons. Moi, je me bouffe ça aux petits oignons en bossant, et ça me donne des idées et des envies. Essaie, tu verras.

Bref, cette BD, je l’ai lue après avoir écouté l’avis de Lemon June, qui m’a surprise, parce que j’avais vraiment envie de la lire cette BD… Tu viens ? On va voir ce que j’en ai pensé.

la_page_blanche.jpg

Sarakontkoi ?
Eloïse est assise sur un banc. Seulement voilà, elle ne sait pas pourquoi elle est là. Ni où elle habite. Ni qui elle est. En fait, c’est le black-out complet. Après être rentrée chez elle grâce aux papiers d’identité trouvés dans son sac, elle décide de ne rien dire à personne et de mener l’enquête pour essayer de recoller les morceaux. Mais si ce qu’elle trouvait ne lui plaisait pas ?

Tenpenskoi ?
Laisse-moi commencer par te dire ce qu’en a pensé Lemon June (Lemon, si tu passes par là fortuitement, et que tu trouves que je déforme tes propos, n’hésite pas à me corriger). Ce qu’elle a retenu de cette lecture, c’est la condescendance dont faisait preuve Eloïse. En effet, elle trouve chez elle tout un tas de livres et de DVD que l’on pourrait qualifier de best-sellers et block-busters. Bref, des trucs qu’une personne élitiste pourrait apparenter à des produits culturels bas de gamme. Éloïse jugerait donc indigne d’intérêt la personne qu’elle était avant parce qu’elle lisait ce que tout le monde lisait, et regardait ce que tout le monde regardait. Il faut savoir que Lemon défend beaucoup la diversité dans les goûts, mais surtout ne juge jamais les lecteurs qui ont apprécié quelque chose qu’elle-même n’a pas aimé. Je pense que c’est la raison pour laquelle sa réaction a été aussi épidermique.

Maintenant, ce que moi j’en ai pensé : c’est très compliqué de lire une livre sur lequel quelqu’un nous a donné un avis très tranché (que ce soit parce qu’il l’a adoré, ou parce qu’il l’a détesté), parce qu’on le lit toujours à travers un certain prisme, qu’on n’aurait peut-être pas envisagé si on l’avait découvert par nos propres moyens. Donc, ce fut compliqué de me détacher de ce qu’en avait dit Lemon. Personnellement, même si j’ai été gênée par le jugement qu’Eloïse porte sur la « culture de masse », j’ai également vu dans ce black-out la disparition d’une personne qui essayait beaucoup d’entrer dans les rangs sans réussir à se construire vraiment.
Par exemple : tu peux aimer Marc Lévy, si sa littérature te parle, et le détester, si c’est le contraire. Mais tu sais pourquoi tu l’aimes ou le détestes. Si tu le lis (ou le détestes) juste pour faire comme tout le monde, que tu ne te fondes pas sur tes goûts propres, alors la personne que tu deviens a-t-elle suffisamment de valeur et d’authenticité pour se faire une place dans le monde ? Je pense que c’est la question que le livre pose. De manière maladroite certes. Du coup, la pseudo enquête sur l’identité et les goûts d’Eloïse est sympa à suivre, mais pour moi, ça s’arrête là.

Pour ce qui est du travail de Pénélope Bagieu, j’ai toujours aimé la simplicité et la rondeur du trait, déjà dans Cadavre exquis (dont je garde un bon souvenir malgré la critique peu enthousiaste que j’en avais fait à l’époque). Ceci dit, je ne dépenserai personnellement pas 24,95€ pour ça.

Pour info :
Grand format relié : éditions Delcourt, 208 pages, 24,95€
Format poche : Le livre de poche, collection Bulles en poche, 208 pages, 9,90€

Laisser un commentaire