Publié dans Albums, Bouquinade

Marie-Antoinette, Journal d’une reine (Benjamin Lacombe)

Amis lecteurs, petits et grands, cueilleurs de cerises prématurés et pic-niqueurs du mercredi, bonjour !

Je ne m’étendrai point sur mes absences prolongées (prétérition, bien entendu), et ne vous expliquerai pas non plus à quel point les préparatifs d’un mariage peuvent être prenants.

Aujourd’hui, je viens vous parler d’un album que m’a offert mon futur époux, en voyant que j’avais craqué sur le graphisme (comment ne pas craquer sur le travail de Benjamin Lacombe ?). Oui mais, y’a un mais…

marie_antoinette

Sarakontkoi ?
Marie-Antoinette d’Autriche est promise à un grand destin : épouser le futur roi de France. Elle devra pour ce faire abandonner tout ce qu’elle connait, jusqu’à son fidèle compagnon à quatre pattes, pour se donner toute entière à la France. Partagée entre cette mère froide qu’elle veut rendre fière, son affection pour son époux et sa passion pour le compte de Fersen, ses espoirs de devenir mère, le jugement que sa propre famille, et les courtisans portent sur sa vie, Marie-Antoinette perd pieds. Jusqu’à l’issue fatale.

Ma foi, ce texte sous forme de journal (fictif, bien entendu) nous rend cette reine diabolisée bien humaine, et l’on comprend sa solitude et son isolement ; quoi que très entourée, elle n’en est pas moins seule contre tous, à devoir justifier chaque mot, chaque geste, chaque regard, jusque par delà les frontières d’où lui viennent des lettres courroucées de sa mère et de son frère. Une spirale qui la conduira où l’on sait.

Tenpenskoi ?
Les illustrations sont magnifiques, pleines d’amertume et de cynisme. La couverture en elle-même est un petit bijou : fer à dorer, gaufrage, dos toilé. En soi, un bel objet. Les textes sont très bien renseignés puisque Lacombe s’est accompagné d’une spécialiste, Cécile Berly. Cela dit, je me permets de jeter un caillou dans cette mare de perfection, notamment devant l’aspect décousu du texte. Certes, les moments d’absence de la reine peuvent s’expliquer, mais je ne comprends pas toujours l’articulation entre les lettres (écrites dans un style très — trop ? — fastidieux) et les extraits de journal. J’apprécie tout de même la chronologie présente à la fin.

En bref, ne retenons de cet album que l’humanisation de celle que l’on pensait être un monstre d’égoïsme et le plaisir que l’on a à en parcourir les pages. Mais le plaisir de lecture n’y était pas.

Pour info :
Editions Soleil, collection Métamorphose, 96 pages, 24,95€

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