Amis lecteurs, bonjour.
Aujourd’hui, pas de nouveauté, mais du déjà lu, un hommage. Nous avons perdu hier une amie très chère. Elle est partie en silence, elle n’a rien dit. Elle est partie comme elle a vécu, discrète mais présente, une main tendue que l’on ne voit pas, mais qui est là. Pour moi, elle a ouvert les bras de madame Bovary. Simplement en m’offrant un livre. Un simple livre. Simple, comme un roman.
Sarakontkoi ?
Pas un jour ne passe sans que cette phrase ne soit prononcée : « il faut lire ». La nécessité d’aimer la lecture, celle qui fait honte aux non-lecteurs. Mais attention, pas lire n’importe quoi ! Lire des romans, des essais, de la poésie. De la grande littérature, celle qui a fait ses preuves. De cette nécessité inexpliquée naît le dégoût. De ce devoir naît la peur, le renfermement. L’amour du livre s’apprend, c’est un chemin qu’il faut parfois parcourir accompagné.
J’ai travaillé en bibliothèque. J’ai vu des jeunes, et des moins jeunes, emprunter des BD (si tu me lis, Olivier, c’est aussi à toi que je pense). En les entendant me dire « je n’aime pas lire, je ne lis que des BD », mon poil se hérisse. « Une BD n’est donc pas un livre », rétorque-je. « Euh… » Si, une BD est un livre, un essai est un livre, un livre sur les chevaux est livre. Il n’est pas de petite lecture comme il n’est pas de mauvais lecteur.
Tenpenskoi ?
Lorsque j’ai eu terminé Comme un roman, qui avait tant vanté les beautés de Madame Bovary, j’ai décidé de m’attaquer à Flaubert. Cathy m’avait intelligemment conseillé de les lire dans cet ordre et avait pris soin de m’offrir Madame Bovary en même temps que Comme un roman. J’aurais été réfractaire, moi qui haïssais les classiques. M. Pennac et Cathy m’en ont ouvert les portes, comme le professeur de mathématiques de ma maman fut le premier à lui tendre un livre. Professeurs de français à la langue si bien pendue, vous qui vous pâmez de vos grandes lectures, vous n’êtes rien si vous fermez les portes du temple. Faut-il que d’autres fassent le travail à votre place ? Merci, M. Pennac. Merci, Cathy, et au revoir.
Pour info :
editions Gallimard, collection Blanche, 173 pages, 18.80 EUR
editions Gallimard, collection Folio, 197 pages 6.20 EUR.
« Pour l’amour de la lecture, et que cela reste un plaisir. Cathy »

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