Allez, j’essaie tout de même de me rattraper. Même si se faire pardonner un lâche abandon n’est pas chose si aisée ! Alors, histoire de changer un peu, un mot du jour. Et comme il faut rendre à Jules ce qui est à César, je remercie Camille, jeune amoureuse des mots et grande copine de ma petite sœur Lou pour sa sympathique proposition. Petit aparté : Camille, les grands esprits se rencontrent, j’ai posté chleuasme il y a quelques temps déjà.
Le mot du jour : nidoreux.
J’adore quand WordPress souligne les mots un peu compliqués ou peu usités. On voit que la rumeur selon laquelle on n’utilise que quelques centaines de mots couramment est vraie. Bref.
Nidoreux donc : emprunté au latin nidorosus — qui signifie selon le TLFI « qui dégage une odeur de brûlé », nidoreux décrirait plus particulièrement une odeur d’œuf pourri. Nidor signifiant, toujours en latin, « vapeur, odeur, relent », on peut se demander le rapport avec l’œuf pourri. Eh bien, je pense qu’on peut le comprendre en lisant Le Manuel de médecine pratique de C. Geoffroy (1800, c’est pas tout jeune), qui parlait de « rapports nidoreux, comme d’œufs pourris ». La langue française a simplement fait l’amalgame entre l’adjectif nidoreux et la spécification de Geoffroy.
Personnellement, je préfère me dire que nidoreux est une contraction de nid- et -odeur. Qui sent le nid… et le nid pas frais, genre chambre d’ado pigeon.
Soit dit en passant, nidoreux sied parfaitement à l’odeur d’œuf pourri que dégagent les gaz volcaniques (déformation professionnelle). Merci Camille.