Publié dans Bouquinade, Roman

Treize raisons (Jay Asher)

Amis du bon matin, bonjour !

Ce matin, en ouvrant mes rideaux occultants, quelle ne fut pas ma surprise de ne pas entendre les gloussements des adolescentes et les interpellations au français approximatif des jeunes lycéens du quartier. Mais oui m’sieur-dame, notre belle France est en vacances. Enfin, pas la France qui bosse, l’autre 😉 Trêve de plaisanterie, ce silence me fait du bien, alors avant de partir au boulot, un billet sur un bouquin que j’avais sur mes étagères depuis un bout de temps…

13_raisons

Sarakontkoi ?
Hannah Baker s’est suicidée. Mais, loin des suicides empâtés de pathos de ceux qui ont baissé les bras, elle laisse à des camarades soigneusement choisis 7 cassettes. 13 faces qui expliquent les raisons de son geste. 13 faces qui pointent un doigt accusateur sur les piques anodines, les rumeurs adolescentes, les gestes et paroles déplacés que l’on dispense sans vraiment y prêter attention. 13 faces qui vont changer la vie des 12 personnes à qui elles sont destinées. Clay Johnson est l’une de ces faces, et, l’espace de quelques heures, il suit Hannah dans son dernier enfer.

Tenpenskoi ?
Tout d’abord, laissez-moi vous dire que pour moi, ce livre n’a pas été évident à aborder. Je ne m’étendrai pas là-dessus, mais le suicide est un acte que je ne connais pas et que je ne comprends pas. Avant de lire ce livre, il s’agissait pour moi d’une manière de baisser les bras, une ultime tentative d’attirer l’attention et un geste d’un égoïsme sans nom. C’est dur à écrire, dur à entendre et à comprendre. Aujourd’hui, je n’ai pas changé d’avis. Parce que le suicide d’Hannah Baker est différent. Il n’est pas un acte de lâcheté. Il est un acte. Sur ses détracteurs, Hannah pose un regard condescendant, et plein d’ironie. Et cette décharge d’accusations nous fait du bien. Un peu comme une catharsis, on évacue nos propres frustrations.

Même si l’idée de départ est morbide, le fond est mordant, et on a du mal à croire que cette jeune fille cynique, drôle et d’une intelligence si juste sur ses cassettes ait décidé de mettre fin à ses jours. C’est comme si, consciente qu’elle allait disparaître, elle osait enfin recracher tout l’acide qu’elle avait avalé. Ce qui, en fait, est le cas. Cela dit, je comprends la démarche, la détresse, mais toujours pas le geste final, quand ce que cette jeune fille décrit est certes atroce, mais pas pire que ce qu’endurent chaque jour des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants. Je sais en tout cas que ce roman ne m’a pas lâchée (oui, c’est lui qui me tenait). Cela dit, j’entrevois à présent comment l’idée du suicide, une fois implantée comme une possibilité dans un esprit fragile, peut germer et faire son chemin pour s’imposer comme une nécessité. Bref, à lire !

Pour info :
Pour la première édition : Albin Michel, collection Wiz, 288 pages, 13,70€ chez votre libraire.
Pour l’édition poche : Le livre de poche, 320 pages, 6,90€ chez votre libraire

PS : pardonnez-moi si mes propos ont paru injustes ou cruels à certains. Je ne fais que donner une opinion, qui est la mienne. Le suicide est un sujet sensible. Le débat reste ouvert cela dit, et je suis consciente que le fait que certains aimeraient vivre et ne le peuvent pas n’oblige pas les autres à profiter de leur vie… et pourtant !
Pour vous illustrer mes propos, voici un bouquin que je n’ai pas lu, mais que je pense me procurer très vite : Je veux vivre. L’histoire d’une jeune fille condamnée par la maladie, qui veut tout vivre avant sa mort. Voici le lien http://www.pocketjeunesse.fr/site/je_veux_vivre_&100&9782266217149.html.

Laisser un commentaire