Publié dans Mini-interview

5 questions à : Christophe Mauri

Amis du jour, bonjour !

Chose promise, chose due… Christophe Mauri s’est très gentiment prêté au jeu des 5 questions, sans rechigner malgré les nombreuses interviews auxquelles il a été soumis. Le tout avec une belle plume, s’il vous plaît ! Merci Christophe, à très bientôt !

L’interview des lecteurs sur le blog de Gallimard Jeunesse, cliquez ici.

1. On connaît tous plus ou moins ton parcours, mais histoire de resituer tout ça, est-ce que tu peux nous dire d’où tout est parti : depuis combien de temps tu écris, pourquoi ?
J’écris depuis la fin de mon année de 4e, au collège. À cette époque, il y a trois raisons évidentes qui m’y ont poussé. D’abord, une prof de français qui a eu une idée singulière. Elle a fait écrire à chacun des élèves, au fil des rédactions de l’année, un premier petit roman. Nous devions imprimer le texte, écrire une biographie, inventer une maison d’édition, bref : jouer le jeu jusqu’au bout. À la fin de cette année, la moitié de la classe voulait devenir écrivain…

La deuxième raison est ma plus belle lecture d’enfant : la déferlante Harry Potter. Lorsque j’ai commencé à écrire, le tome 4 frappait tout juste le monde du livre, comme un grand coup de tonnerre.
La troisième raison est liée à la simplicité de l’écriture : elle a l’immense avantage de ne nécessiter qu’un stylo et une feuille pour s’exercer. À treize ans, ce n’est pas un détail !

Et pourquoi pour la jeunesse ?
Il n’y a pas de raison particulière à mon choix d’écrire pour la jeunesse ; il n’y d’ailleurs aucune raison, seulement des envies. J’adore cette littérature ; je n’aime rien tant que de feuilleter les pages d’un album, dans une librairie. Il me suffit d’ouvrir un tome de Harry Potter pour ressentir la même émotion qu’à la première lecture. Et pourtant, j’ai écrit autant – depuis mes vingt ans – de projets pour les adultes que de projets pour la jeunesse. Je n’écris pour le moment que ce dont j’ai envie, et j’espère continuer longtemps à procéder de cette manière !

2. Comment est né Mathieu ? C’est quand même un personnage hors du commun qu’on ne rencontre pas tous les jours en littérature de jeunesse…
Merci de considérer Mathieu ainsi. À vrai dire, Mathieu Hidalf a eu deux naissances. Il est présent dans mes manuscrits depuis que j’ai treize ans. Mais il était alors un adulte charmeur, excellent escrimeur et provocateur. En grandissant, ce personnage ne me convenait plus. C’est alors que le vrai Mathieu Hidalf est né, celui qui compte le plus pour moi, celui qui briserait son ancêtre s’il devait l’affronter un jour.

Le vrai Mathieu est d’abord né de sa relation avec son père. Cet élément est essentiel à mes yeux. En dehors de l’intrigue qui structure la série, je pourrais écrire avec bonheur mille et une aventures du quotidien de ce personnage, de cette famille. Mathieu est un enfant que j’aurais aimé être : il est tout simplement insouciant, et cette insouciance le rend redoutable. Et quoiqu’il veuille grandir à tout prix, il a la liberté d’un Peter Pan.

3. Mathieu est un savant mélange de puérilité et de pragmatisme. Pourquoi avoir choisi de lui donner des armes pourtant réservées aux adultes (contrats, procès, etc.) ?
En réalité, je n’ai pas vraiment fait un choix. Mathieu tel qu’il est s’est vraiment imposé de lui-même. C’est sur cet équilibre entre puérilité et précocité que repose, à mes yeux, son personnage. Et le fait qu’il emploie les armes du monde des adultes renforce peut-être cette impression de précocité, tout en accentuant le ridicule des moments où il se comporte comme un enfant.

Bien sûr, M. Rigor Hidalf n’est pas non plus étranger à tout cela ; c’est lui qui, en voulant asseoir son autorité par des contrats, a donné à ses enfants les moyens de l’affronter.

4. La série devrait compter 5 tomes si mes renseignements sont exacts, et le troisième tome sera en librairie cette semaine. Est-ce que tu sais où va Mathieu ? Vas-tu le faire grandir, ou bien suit-on son évolution sur une courte période, comme pour les 3 premiers tomes ?
Pendant l’écriture du deuxième et du troisième tome de la série, j’ai toujours eu un œil posé sur les quatrième et cinquième tomes. En fait, je pense que je sais où va la série. En revanche, j’ignore complètement où va Mathieu Hidalf.

Il y a parfois dans l’écriture de petits riens qui font basculer un personnage, une action, un chapitre, un livre tout entier. Je pense que Mathieu grandira d’une année ou deux, mais qu’il restera très jeune. Mais peut-être que cette vision des choses évoluera.
En écrivant le tome 3, je ne pensais pas que Mathieu consentirait aux sacrifices auxquels il consent pourtant. C’est une des choses merveilleuses dans l’écriture ; depuis trois ans que je passe mon temps avec ce personnage, il finit par me mener par le bout du nez, et par me surprendre. Et j’adore être à l’orée du champ des possibles ; je sais qui est Mathieu, d’où il vient, ce qu’il est ; en revanche, je n’ai pas de réelles certitudes sur celui qu’il deviendra.

5. D’autres projets littéraires ?
J’ai beaucoup d’autres envies, que je garde en moi pour l’instant, parce que j’ai choisi de me consacrer aux aventures de Mathieu Hidalf. Mais j’espère que ces envies deviendront bientôt des projets !

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