Publié dans Bouquinade, Roman

La belle Adèle (Marie Desplechin)

On continue dans la lignée des Gallimard Jeunesse (je vais devoir arrêter, ou demander une augmentation… il m’en reste 3 ou 4 et ensuite, j’essaie de passer à autre chose). Je vous présente donc La Belle Adèle, sympathique roman sur l’adolescence et la difficulté de s’intégrer.

Adèle est une collégienne dont la réputation n’est plus à faire. Un peu garçon sur les bords, le maquillage, c’est pas son truc. Au contraire, son meilleur ami Frédéric – un jeune garçon dont les parents sont asiatiques et parlent à peine notre langue – est une tête en français et a tendance à se faire marcher dessus. Bref, ni l’un ni l’autre n’est vraiment intégré. Alors ils s’aident l’un-l’autre : elle le défend, il fait ses devoirs pour elle.
Leur petite routine leur va. Mais c’est sans compter sur la tante d’Adèle, qui aimerait en faire une vraie fille et lui offre une séance de maquillage pour son anniversaire. De là naît une idée : et si pour s’intégrer, Adèle jouait la fille et Frédéric son petit copain ? Les couple, eux, sont intégrés. Mais un battement d’ailes de papillon peut faire naître un raz de marée. Et de petit mensonge en séance photos improvisée, leur vie ne sera plus la même.

On ne peut pas s’empêcher de l’aimer et de la trouver agaçante cette Adèle. Une ado, une vraie. Parce qu’il y a plusieurs type d’adolescentes. Elle est loin des chichis et des trucs entre filles, bien qu’elle soit fille unique d’une mère célibataire. Une bonne partie des jeunes lecteurs se retrouveront dans ce sentiment de malaise, cette sensation de n’être à sa place nulle part. On est loin de la caricature, même si les traits de caractère des deux adolescents sont poussés à leur paroxysme. Ils sont plutôt deux représentants de leur génération.

L’écriture de Marie Desplechin a cela d’original qu’elle est à la fois très universelle, mais aussi générationnelle. En nous replongeant dans nos années collège, elle remue nos souvenirs de jeunes ados complexés, mais elle nous montre aussi l’écart qui peut exister entre une génération de jeunes comme la mienne (collège d’il y a dix ans) et celle d’aujourd’hui. Et c’est là son tour de force. La fin est un peu abracadabrante ou alors expédiée, mais c’est ça qui a coincé pour moi. Bref, à faire lire aux collégiens, ça risque de faire mouche !

Pour info :
Gallimard Jeunesse, collection Romans Junior, 154 pages (8,50€)

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