Publié dans Bouquinade, Roman

Maintenant, c’est ma vie (Meg Rostoff)

Amis du jour, bonjour !

Après ce petit week-end bien reposant (ou pas… mais pour moi, ressourçage auprès de mon amie Charlotte), un billet « livre », enfin. Disons qu’à force de tous les entamer, de les oublier, de les reprendre, on n’en finit aucun et ça prend 15 fois plus de temps de les lire. Bref, un premier roman jeunesse pour aujourd’hui.

Daisy est une jeune américaine de 14 ans dont le père s’est remarié. Sa mère, elle, est morte en couche en la mettant au monde. Depuis, Davina, sa belle-mère, lui mène la vie dure et la méprise. La réponse de Daisy : arrêter de manger. Plus inquiet pour l’avenir de son couple et de l’enfant que porte Davina que pour sa propre fille, le père de Daisy décide de l’envoyer chez des cousins en Angleterre, où elle découvrira le vrai sens du mot famille. Mais la guerre gronde, d’abord lointaine, puis violente. Lorsque la vie de Daisy bascule, ses seuls filets sont Edmund et Piper…

Quelle histoire ! Dans son billet, Sophie Pilaire qualifie la guerre de « sans visage ». Et c’est ce qu’elle est. Elle n’a pas de nom, pas de date, pas de lieu. Elle est partout, elle est tout le monde, mais nulle part en particulier. On devine, grâce à de menus indices, qu’il s’agit d’une époque proche de la notre, et les seuls repères géographiques sont quelques noms de villages anglais. Et Daisy le dit elle-même : on ne sait pas pourquoi ni comment les conflits ont commencé, s’il s’agit d’un seul conflit global ou de plusieurs conflits locaux, ni s’il s’agit d’argent, de pétrole ou autre.

La guerre est dépeinte dans toute la simplicité de son horreur, sous le pinceau objectif d’une adolescente qui n’est pas concernée par le conflit et se contente de le subir. Et puis on y lit, non pas les exploits héroïques de ces jeunes gens, mais leur besoin de survie, pour le bien des uns et des autres. Peu importe le monde extérieur, s’il sont en sécurité. Et c’est ce détachement pour ce qui les entoure et cette interdépendance des personnages qui rend la guerre et l’amour plus vrais, moins romancés. Vivre, mais pas pour demain, pour eux. Déroutant par le style lapidaire et le manque de repères et de précision, mais envoûtant. À lire.

Pour info :
Albin Michel Jeunesse, collection Wiz, 238 pages.

Laisser un commentaire