Publié dans Le mot du jour

Le mot du jour

Allez, un mot du jour un peu engagé (selon moi), et qui me tient à cœur. Je précise que ma super binôme Estelle n’est pas étrangère à la harangue que je vais tenir maintenant puisque c’est avec elle que j’ai mené cette réflexion. Alors je lâche le fauve, et après, libre à vous d’en faire ce que vous jugerez bon. Mais diffusez la bonne parole !

Le mot du jour : livre.

Je vous l’avais dit. La définition fiscale est la suivante : « ensemble imprimé, illustré ou non, publié sous un titre, ayant pour objet la reproduction d’une œuvre de l’esprit d’un ou plusieurs auteurs en vue de l’enseignement, de la diffusion de la pensée et de la culture. » On est d’accord, c’est restrictif, mais ça a le mérite d’être concret. J’ai tenté de creuser un peu, histoire de découvrir dans l’étymologie du mit un sens caché susceptible de remettre de l’ordre dans le bordel ambiant qui règne à l’heure du numérique. Mais rien, liber en latin veut dire livre, écrit. Rien de plus (que je sache). Pour le coup, on en reste à l’objet.
L’erreur que nous avons commise, au cours de l’évolution de notre elle langue française, est de faire l’amalgame du contenu et du contenant, à savoir du texte et de l’objet qui le supporte. C’est ce qu’on appelle une métonymie… c’est comme « boire un verre », alors que concrètement, c’est de l’eau que vous buvez. Bref, pour le coup, on est complètement paumé, et l’innocent « j’ai acheté le dernier livre de Tartempion » au lieu de spécifier le genre (roman, essai, etc.) a conduit à parler aujourd’hui de livre numérique.
Livre numérique. Voilà, c’est la porte ouverte à tout. Parce qu’on parle de livre, on ne se force pas à chercher de vraies solutions et on recycle les vieilles lois, les vieilles idées. Et on n’évolue pas, on fait du sur-place, les contenus ne véhiculent plus rien, ou presque. L’économie même est enrayée. Et on s’embourbe dans des discours aux relents de culture de masse et de mort de la création, ou je ne sais quoi. Un de mes camarades a fait le constat suivant : pour débloquer la situation, il faudrait inventer un vocabulaire propre au numérique. Parce que les mots signifient bien plus qu’on ne le pense ; non contents de donner un sens, ils donnent une existence aux choses.
Il est temps que nous reconnaissions l’existence de cette nouvelle génération d’œuvres. Avec Estelle, nous avons donc lancé un nouveau concept : celui d’ONE (œuvre numérique écrite). Ce n’est qu’un premier pas, mais ça aide à voir plus clair. Ne renions pas le livre, ne l’imposons pas, mais essayons de faire cohabiter ces notions et de comprendre leurs mécanismes indépendamment l’une de l’autre. Et le livre comme le numérique pourront continuer leur bonhomme de chemin.

Le livre n’est pas mort, mais il est possible que nous le tuions si nous ne laissons pas l’évolution faire son travail…

Un commentaire sur « Le mot du jour »

  1. Personnellement je préfère avoir un livre avec une belle couverture entre les mains que de lire sur le net. En ce qui concerne le changement, de trouver un nouveau vocabulaire et de le faire pratiquer, ça m’a l’air plus facile de faire un 10+…(tu me comprendras Tery)

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