Publié dans Cinéma

Shutter Island

Honnêtement, pas mon premier choix. Lorsque j’en ai entendu parler la première fois, je me suis dit que ce n’était franchement pas mon genre de scénar’ ! Mais vous en conviendrez, que ne ferait-on pas pour revoir une amie de fac qu’on n’a pas vue depuis…pfiou, belle lurette ! Bref, lorsque Lise m’a demandé si ça me disait d’aller voir Shutter Island (et surtout lorsque j’ai lu le « j’espère que t’es pas encore allée le voir »), je me suis dit que, après tout, il faut voir de tout ! Et puis bon, on ne résiste pas à Léo, tout de même !

L’histoire…n’est pas simple pour le coup. 1954. Deux marshals, Teddy et Chuck, sont débarqués sur Shutter Island, une île qui abrite une institut psychiatrique. Une patiente réputée dangereuse s’est évadée. Mais en menant leur enquête, ils vont découvrir que tout le monde sur cette île cache un secret terrible. Le film nous ballotte entre les halluncinations, les souvenirs qu’a Teddy de Dashau, un camp d’extermination qu’il a libéré après la guerre, et les soupçons de ce dernier quant aux activités illicites pratiquées sur l’île. On ne sait pas ce qui est réel ou pas, ce qui est prémédité, contrôlé. Le film est plein d’ambiguïté ; qui est fou, qui ne l’est pas ? Qui manipule et qui a raison ? On ressort de la salle sans aucune certitude, et c’est là toute la subtilité de Scorsese.

Honnêtement, même si je sais que je n’achèterai pas le DVD, je reconnais à Martin Scorsese tout le génie qu’on lui prête d’ordinaire ! Il sait nous conforter dans nos certitudes, avant de prendre un malin plaisir à tout briser, à fissurer la confiance que l’on avait envers les personnages. Léonardo DiCaprio est remarquable. Il repousse loin les limites de son jeu, celles de la raison. Le tout dans une sobriété incroyable. La musique, à la façon des Dents de la Mer, simple, comportant peu de notes (mais quelles notes !) vibrantes, lourdes, produit son effet. Ce n’est pas un film d’horreur. Mais le spectateur fait siennes les certitudes et les angoisses du protagoniste…ce qui fait qu’il est aussi perdu que lui à la fin. Et, alors que le spectateur tente tant bien que mal de garder la tête à la surface, on découvre que notre beau Léo, contre vents et marées, les a gardées, lui, ses certitudes…impressionnant ! (Et chapeau pour la toute dernière phrase du film, qui finit de nous perdre…)

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